Étiquette : Protestantisme

Les Dons des GRECs – II

Les Dons des GRECs – II posted in Les Commentaires Eleison on août 27, 2011

« Mais, Monseigneur, comment la semaine dernière (CE 214) avez-vous pu mettre en question la sincérité et bonne volonté des officiels romains qui ne cherchent qu’à mettre fin à l’aliénation de la Fraternité St Pie X par rapport à l’Église officielle ? Vous les avez comparés aux Grecs qui trompèrent délibérément les Troyens avec le Cheval de Troie. Mais tout ce que veulent les Romains, c’est de dépasser cette division pénible qui a prévalu trop longtemps entre les catholiques de la Tradition et l’Autorité de l’Église ! »

Réponse : il n’y a aucun besoin de mettre en question la sincérité et bonne volonté de ces Romains. Voilà précisément le problème ! Après presque 500 ans de protestantisme et de libéralisme notre époque est à tel point confuse et perverse que le monde est plein de gens qui font le mal tout en étant convaincus qu’ils font le bien. Et plus ces gens sont convaincus qu’ils font le bien, plus ils peuvent être dangereux parce que c’est avec d’autant plus de sincérité subjective et de bonnes intentions qu’ils poussent vers le mal objectif et entraînent d’autres à leur suite. Plus ces Romains sont convaincus que leur Néo-église est ce qu’il faut, et plus efficacement ils détruiront la vraie Église.

« Mais, Monseigneur, Dieu seul est juge de leurs intentions ! »

Dès qu’il s’agit de défendre la Foi, les intentions subjectives n’ont plus beaucoup d’importance. Si les Romains sont bien intentionnés en essayant d’attirer la FSSPX dans l’Eglise officielle, peut-être les aimerai-je sur le plan personnel, mais je n’en détesterai pas moins leurs erreurs. Si par contre ils ne sont pas bien intentionnés parce qu’ils sont conscients qu’ils cherchent à détruire la vraie Foi, je ne les aimerai plus et je détesterai encore plus leurs erreurs. Qu’ils soient aimables ou non, que je les aime ou non, cela a peu d’importance, ou aucune, par rapport au fait objectif qu’ils sont en train de détruire l’Église.

Lorsque des hommes aimables colportent d’horribles erreurs, trop facilement il en résulte de deux choses l’une : ou bien j’en conclus que leurs erreurs sont aussi aimables que les hommes eux-mêmes et alors les hommes m’attirent vers le libéralisme, ou bien je conclus que les hommes sont aussi horribles que leurs erreurs, et dans ce cas-là, par exemple, les erreurs des Papes conciliaires m’attirent vers le sédévacantisme. Mais la réalité actuelle, c’est que jamais dans toute l’histoire de l’humanité il n’a été si facile pour les hommes d’être aussi aimables que leurs erreurs sont horribles. Telle est notre époque. On ne verra pire que sous l’Antéchrist, mais c’est bien ses prédécesseurs qui mènent dès aujourd’hui le monde à sa ruine.

En attendant il est certain que les Romains qui vont rencontrer le 14 septembre les chefs de la FSSPX seront convaincus que la Néo-église telle que Vatican II l’a refaite est l’Église qu’il faut, et dans ce cas-là ils seront gravement dans l’erreur, mais il est possible aussi qu’on les choisisse pour leur charme personnel pour qu’ils attirent la FSSPX vers la Rome officielle. Alors ne soyez pas surpris, chers lecteurs, si on fera en sorte que la FSSPX semblera mépriser les offres nobles et les bonnes intentions de Rome, mais il n’en sera rien. L’unique objet d’un mépris éventuel de la part de la FSSPX portera sur les erreurs horribles. Vive la vraie Rome ! Vivent les Romains aimables ! Mais à la lanterne leurs erreurs horribles !

« Monseigneur, où réside leur erreur essentielle ? »

Dans l’homme mis à la place de Dieu. Ceux qui refont l’Église glissent dans l’apostasie, et ils entraînent à leur suite des âmes sans nombre.

Kyrie Eleison.

Ignorance Innocente

Ignorance Innocente posted in Les Commentaires Eleison on août 13, 2011

Un lecteur pose une question vitale : « Si un bon Protestant a mené une bonne vie mais reste convaincu que la Foi catholique n’est pas vraie, en sorte qu’il ne pense même pas à se faire catholique, peut-il encore sauver son âme ? » La question est vitale – « vita » en latin signifie « vie » – parce qu’il y va de la vie éternelle ou de la mort éternelle pour des âmes sans nombre.

Pour répondre, il faut dire tout d’abord que toute âme qui au moment de la mort paraît instantanément devant le tribunal de Dieu sera jugée par lui avec une justice parfaite et une parfaite miséricorde. Dieu seul connaît le fond du cœur humain, ce fond qu’un homme peut se cacher à lui-même, combien plus à ses semblables. L’homme peut se tromper, Dieu jamais. Donc le « bon Protestant » se damnera ou sera sauvé par Dieu exactement comme Dieu sait qu’il l’a mérité. N’empêche, si Dieu veut que tout homme se sauve (I Tim.II, 4) et s’il exige que nous croyions tous sous peine d’être condamnés (Mc. XVI, 16), il s’ensuit qu’il aura fait savoir aux hommes ce que nous devons croire et faire pour sauver nos âmes. Alors qu’est-ce que doit croire le « bon Protestant » ?

Le minimum absolu que doit croire une âme pour se sauver, c’est que Dieu existe et qu’il récompense les bons et punit les méchants (Heb.XI,6). Si un « bon Protestant » qui a mené « une bonne vie » ne croit pas cela, il ne peut pas se sauver. Mais de nombreux théologiens catholiques vont plus loin, en affirmant que pour se sauver il faut croire aussi en la Sainte Trinité et au Christ Rédempteur. Si ces théologiens ont raison, il peut y avoir beaucoup plus de « bons Protestants » qui ne se sauveront pas.

De plus, Dieu peut exiger d’eux qu’ils croient plus que ces vérités de base, selon qu’ils ont eu dans leur vie l’occasion de connaître plus de cette Vérité qui vient de lui. S’ils ignorent tout le reste de la Foi catholique, ne l’ont-ils jamais rencontrée ? Peut-être que non. Mais peut-être que oui. Je me rappelle comment ma mère admirait le prêtre catholique qui lors d’une rencontre d’occasion avait su répondre à toutes les questions sérieuses posées par son père, mon grand-père, « bon Protestant », mais il n’y a pas eu de suite, que je sache. Si donc les « bons Protestants » ont rencontré la vérité catholique ne fut-ce qu’une seule fois, pourquoi ne lui ont-ils pas donné suite ? A moins d’avoir été mal présentée, c’est en effet la vérité qu’ils refusaient. Peuvent-ils l’avoir rejetée sans faute ? Dès lors, l’ont-ils rejetée innocemment ou en connaissance de cause ? Les « bons Protestants » sont toujours prêts à protester leur innocence, comme nous tous d’ailleurs, mais pas un seul d’entre nous ne trompera Dieu.

Et de plus, il y a ce que doit faire le « bon Protestant » pour se sauver. Il peut ignorer la totalité de ce qu’exige infailliblement l’Église catholique en matière de mœurs, mais il jouit au moins de la lumière naturelle de sa conscience innée. Or suivre cette lumière lorsqu’on souffre du péché originel et que l’on n’a pas l’aide des sacrements catholiques sera normalement bien difficile, mais si l’on viole sérieusement cette conscience ou la déforme, on vivra et mourra facilement dans le péché mortel, état dans lequel aucune âme ne peut se sauver. Encore une fois, le « bon Protestant » pourra plaider qu’il ignorait la plénitude de la loi de Dieu telle qu’elle est connue des catholiques, mais cette ignorance a-t-elle été vraiment « invincible », c’est-à-dire innocente ? Par exemple, a-t-il vraiment ignoré, ou a-t-il feint d’ignorer, que l’usage des « préservatifs » même dans le mariage déplait gravement à Dieu ?

Dieu le sait. Dieu juge. Qu’il fasse miséricorde à tous les « bons Protestants », et à nous tous.

Kyrie Eleison.

Pommes Pourries

Pommes Pourries posted in Les Commentaires Eleison on mai 14, 2011

De deux façons une pomme pourrie peut jeter un peu de lumière sur les ténèbres de l’Église actuellement éclipsée. D’abord, on n’attend pas que chaque partie d’une pomme soit pourrie pour l’appeler une pomme pourrie. Pourtant certaines parties ne sont pas encore pourries. Pour répondre alors à la question si la pomme est pourrie, il faut faire une double distinction : comme un tout, oui ; ces parties-ci, oui ; ces parties-là, non. Ensuite, une pomme encore bonne et sa pourriture sont bien distinctes l’une de l’autre, mais elles ne sont pas pour autant séparables. La pourriture étreint la pomme sans laquelle elle périt. C’est du bon sens. Appliquons la première partie à la Nouvelle Messe et à l’Église conciliaire, la deuxième partie à l’Église et à la Papauté.

La Nouvelle Messe est pourrie comme un tout par son anthropocentrisme conciliaire, et certaines parties ne sont manifestement pas catholiques, par exemple l’Offertoire, mais d’autres parties sont catholiques, comme le

Kyrie eleison. Puisqu’elle est pourrie comme un tout, en transformant peu à peu les catholiques en protestants, il ne faut pas y assister, mais cela n’empêche pas que cette partie qu’est la Consécration puisse être valide. Dès lors on ne peut dire ni que la Nouvelle Messe est valide, donc on peut y assister, ni qu’on ne peut pas y assister, donc elle est invalide. En vérité, dans sa partie essentielle elle peut être valide, mais cela ne suffit pas comme raison pour exposer sa foi au danger d’y assister comme un tout.

De même, l’Église d’aujourd’hui et pourrie comme un tout pour autant que le conciliarisme s’y trouve bien répandue, mais cela ne signifie pas que toute partie de l’Église soit pourrie de conciliarisme. Alors il est tout aussi faux de condamner telle partie encore catholique à cause de la pourriture du tout conciliaire, que d’excuser le tout conciliaire à cause des parties encore catholiques. Si l’on veut que son esprit corresponde à la réalité, il faut distinguer non seulement entre les différentes parties mais aussi entre les parties et le tout.

Passant à la deuxième partie de la comparaison avec une pomme pourrie, nous pouvons dire qu’il est vraiment utile de parler de deux églises, à savoir de l’Église catholique et de « l’Église conciliaire », parce que le conciliarisme se trouve dans la réalité répandu dans toute l’Église, même si dans leur état pur le catholicisme et le conciliarisme s’excluent mutuellement comme la pomme et sa pourriture. Mais dans la réalité actuelle elles ne sont pas plus séparables que la pourriture de sa pomme, ou n’importe quel parasite de son hôte. Dans la réalité il n’y a qu’une seule Église, l’Église catholique, infectée partout aujourd’hui par la pourriture conciliaire.

De même pour chaque Pape conciliaire, il est vraiment utile que de dire qu’il est la tête unique de deux églises, parce que de par ses paroles et actions, tantôt catholiques, tantôt conciliaires, il se met à la tête et de l’Église catholique et de la pourriture conciliaire. Pourtant cela ne veut pas dire qu’il est la tête de deux églises en réalité séparées. Cela veut dire qu’il est la tête et du catholicisme et du conciliarisme dans l’unique Église catholique, à présent défigurée partout par la pourriture conciliaire.

Et pourquoi nos chefs de l’Église sont-ils à tel point amourachés de la pourriture conciliaire ? C’est parce qu’en hommes modernes ils ne peuvent se passer de la liberté. C’est une autre histoire. En attendant, nous devons prier de toutes nos forces pour Benoît XVI, pour qu’il comprenne de nouveau la différence entre une pomme et sa pourriture !

Kyrie Eleison.

Grotte Bénie

Grotte Bénie posted in Les Commentaires Eleison on octobre 16, 2010

Qu’il est absurde de séparer la grâce d’avec la nature ! Elles sont créées l’une pour l’autre ! Et combien plus absurde de concevoir la grâce comme si elle devait faire la guerre à la nature ! Elle fait la guerre à la déchéance (le caractère déchu de la nature humaine, suivant le péché originel) de notre nature déchue, mais pas à cette nature qui vient de Dieu et qui est sous-jacente à la déchéance. Au contraire, la grâce existe pour guérir de sa déchéance et de ses chutes cette nature sous-jacente, et pour l’élever à des hauteurs divines, où elle doit participer à la nature même de Dieu (II Pet. I,4).

Or la nature sans la grâce mène sans doute à la Révolution, mais la grâce conçue comme méprisant la nature mène à une fausse « spiritualité », par exemple au jansénisme, qui mène également à la Révolution. Cette erreur, cousine proche du protestantisme, qui oppose la grâce à la nature, au lieu de l’opposer au péché, m’a été rappelée à l’esprit par un voyage de sept jours en Italie qui a inclu la visite de quatre lieux en montagne, où quatre grands Saints médiévaux, tous dans le Missel et le Bréviaire, se sont réfugiés pour s’approcher de Dieu – dans la Nature. En ordre chronologique ce sont St Benoît à Subiaco (Fête le 22 mars), St Romuald à Camaldoli (7 février), St Jean Gualberti à Vallombrosa (12 juillet) et St François d’Assise à la Verna (4 oct.).

De Camaldoli et Vallombrosa, dans les montagnes qui entourent Florence, deux Ordres monastiques ont pris leur nom et leur origine au 11ème siècle. À la Verna, située dans les hauteurs des Apennines toscanes, St François a reçu les stigmates en 1224. On atteint assez facilement aujourd’hui tous ces trois lieux avec le bus ou l’auto, mais ils sont encore entourés de forêts sauvages, et dans ces hauteurs-là l’hiver doit être toujours assez rude. Voilà où se sont rendus ces Saints pour communier avec Dieu, loin du confort des villes, « loin de la foule déchaînée » même dans les villes bien plus petites de ces temps éloignés.

Mais peut-être que le site qui m’a frappé le plus, c’est Subiaco, où le jeune St Benoît a passé trois ans dans une grotte, nichée dans une falaise de montagne. Né en 580 A.D., comme jeune étudiant il a fui la corruption de la ville de Rome pour s’éloigner dans les collines à l’âge de 20 ans, et certains disent même à l4 ans ! Si cela est vrai, imaginez quel sacré « teenager » ! A partir de 1200 A.D. un véritable monastère commença à s’accrocher à la falaise autour de l’endroit rendu sacré par ce jeune homme, mais encore aujourd’hui on peut deviner ce qu’il y a trouvé dans sa poursuite de Dieu : au-dessus, les nuages et le ciel bleu ; loin en dessous, le torrent ruisselant dans la vallée étroite ; en face, seulement le bois sauvage de la falaise opposée ; et, pour lui tenir compagnie, les oiseaux qui planent avec une aisance totale parmi les versants à pic, par ailleurs si dangereux. Seul avec la Nature . . . la Nature de Dieu . . . seul avec Dieu !

Trois ans, seul avec Dieu . . . trois ans qui ont donné à un jeune catholique, avec le Christ, dans la Nature, une telle possession de son âme, que sa célèbre Règle de St Benoît a permis à l’empire romain, sombrant dans la décadence, de reprendre vie et vigueur comme la chrétienté, laquelle sombre maintenant à son tour sous le titre de la « civilisation occidentale ». Mais où sont les jeunes catholiques d’aujourd’hui, qui en regagnant, avec le Christ, leur nature, et en reprenant par là la possession de leurs âmes, sauveront la chrétienté ?

Mère de Dieu, inspirez nos jeunes hommes !

Kyrie Eleison.

L’Équilibre Catholique

L’Équilibre Catholique posted in Les Commentaires Eleison on juin 26, 2010

Quand le « Commentaire Eleison » de la semaine dernière a commencé par sympathiser, apparemment, avec les dits « sédévacantistes » qui croient qu’aucun des papes depuis Jean XXIII n’a vraiment été pape, et quand il a fini par sympathiser, apparemment aussi, avec le cardinal Kasper lorsqu’il s’est moqué un peu de l’insignifiance de la Fraternité St Pie X, je connais au moins une lectrice qui en a été déroutée, et je me doute qu’elle n’était pas la seule. Mais tout se comprend dès que l’on prend comme prémisse que Vatican II a produit une scission entre l’Autorité catholique et la Vérité catholique.

En réalité, l’Autorité catholique des hommes d’Église devrait être soudée à la Vérité catholique de Notre Seigneur, parce que cette Autorité-là, humaine, n’a aucune raison d’être si ce n’est de protéger et de transmettre cette Vérité-ci, divine. Mais à l’occasion de l’affreux Concile (1962–1965), des siècles d’hérésie des protestants et de vérité dissoute par les libéraux ont fini par imprégner tellement les esprits et les cœurs de tant de Pères du Concile qu’enfin ils ont renoncé à la pureté de la Vérité catholique, et ils ne cessent depuis de profiter de toute leur Autorité catholique pour imposer aux fidèles cette fausse religion de l’homme inventée par le Concile.

Dès lors les catholiques sont déchirés, en eux-mêmes et entre eux, comme on pouvait bien s’y attendre. En effet, de deux choses l’une. Ou ils s’accrochaient à la Vérité catholique en abandonnant plus ou moins l’Autorité catholique. C’est la solution des « sédévacantistes », et pour autant qu’on a premièrement en vue la Vérité catholique, on peut bien sympathiser, tant la trahison de cette Vérité par les hommes d’Église les plus haut placés a été, depuis le Concile, horrible. Ou bien les fidèles choisirent de s’accrocher à l’Autorité catholique, en abandonnant plus ou moins la Vérité catholique, solution du cardinal Kasper. Et pour autant qu’on vise d’abord l’Autorité catholique, on peut sympathiser aussi avec sa loyauté envers Benoît XVI, et on peut comprendre pourquoi il sourit lorsque sa foi est mise en question par la Fraternité St Pie X. Celle-ci ne jouit d’aucune autorité pour ce faire, même, elle reste elle-même effectivement excommuniée.

Mais Mgr. Lefebvre choisit une troisième voie, entre ces deux extrêmes de la Vérité sans Autorité ou de l’Autorité sans Vérité, et dans cette voie il a été suivi par la Fraternité St Pie X. On s’accroche à la Vérité, mais sans aucun manque de respect envers l’Autorité de l’Église, ni rejet automatique de ses prélats en tant que tels. C’est un équilibre pas toujours facile à garder, mais il a porté des fruits catholiques dans le monde entier, et il a soutenu un reste fidèle de catholiques en leur fournissant la vraie doctrine et les vrais sacrements tout au long des 40 ans que nous avons dû passer jusqu’ici dans le désert du Concile (1970–2010).

Et dans ce désert-là peut-être devrons-nous, les brebis catholiques, rester dispersées encore un certain temps, à savoir tant que le Pasteur de Rome est frappé (Zach. XIII, 7 – cité par Notre Seigneur dans le Jardin de Gethsémani – Mt XXVI, 31). Dans cette Gethsémani de l’Église il nous faut de la compassion envers les autres brebis. Voilà pourquoi j’éprouve de la sympathie pour les « sédévacantistes » et même pour les libéraux (jusqu’à un certain point !). Mais n’allez pas penser que j’abandonne pour autant la troisième voie, telle que Mgr Lefebvre l’a tracée.

Que l’Auguste Mère de Dieu veuille protéger encore longtemps la petite Fraternité St Pie X.

Kyrie Eleison.

Erreur sur la Messe

Erreur sur la Messe posted in Les Commentaires Eleison on octobre 3, 2009

Dans un entretien publié il y a une dizaine de jours dans un journal allemand, le Cardinal Castrillon Hoyos a émis une critique de la Fraternité Saint-Pie X qui est intéressante, parce que tout en étant largement fausse elle contient un soupçon de vérité (le texte de cet entretien est disponible sur Internet). Il a déclaré que, lors de ses rencontres avec des responsables de la FSSPX en 2000, ceux-ci lui ont fait l’impression d’être braqués contre la Nouvelle Messe comme si elle était la « source de tous les maux dans le monde ».

C’est une évidence que la réforme de la liturgie Latine de la Messe qui a suivi Vatican II (1962–1965) n’est pas responsable de tous les maux du monde, mais elle l’est pour une large part des maux du monde moderne. Premièrement, la religion Catholique Romaine est la seule et unique religion instituée par le seul vrai Dieu quand, une seule fois, il y a 2000 ans, Il s’incarna dans la nature humaine de l’homme-Dieu Jésus-Christ. Deuxièmement, le sacrifice sanglant de Jésus-Christ sur la Croix est seul capable d’apaiser le juste courroux de Dieu enflammé par l’apostasie générale de notre époque ; de même que seul le renouvellement non-sanglant de ce sacrifice à la Messe est capable de maintenir cet apaisement. Troisièmement, l’ancien rite latin de la Messe, qui remonte au tout début de l’Eglise pour ses parties essentielles, a été modifié de façon significative par Paul VI après Vatican II dans le but de le rendre moins déplaisant aux Protestants, comme ce pape l’a dit lui-même à son ami Jean Guitton.

Mais les Protestants tirent leur nom de leurs oppositions au Catholicisme. C’est pourquoi le rite de la Messe réformé dans « l’esprit de Vatican II » déprécie considérablement des vérités catholiques essentielles qui s’emboîtent les unes dans les autres : 1/ la Transsubstantiation du pain et du vin, et du fait même : 2/ le Sacrifice de la Messe, et du fait même : 3/ le prêtre en tant que celui qui sacrifie, et tout ceci par : 4/ l’intercession de la Bienheureuse Mère de Dieu. En fait, la liturgie Latine ancienne est l’expression même de la totalité de la doctrine Catholique.

Si donc c’est principalement en assistant à la Messe et non pas en lisant des livres ni en écoutant des conférences que le grand nombre des Catholiques pratiquants absorbe ces doctrines et les met en pratique dans la vie, et si c’est ainsi qu’ils se font la lumière du monde contre l’erreur et le sel de la terre contre la corruption, alors il n’est pas très difficile de comprendre pourquoi le monde moderne est dans une telle confusion et dans une telle immoralité. « Détruisons d’abord la Messe, et nous détruirons l’Eglise » disait Luther. « Le monde peut plus facilement survivre à la disparition de la lumière du Soleil qu’à la disparition du sacrifice de la Messe » disait le Padre Pio.

C’est pourquoi l’une des priorités urgentes de la fondation de la FSSPX fut de former des prêtres qui conservassent l’ancien rite Latin de la Messe, mais grâce à Dieu, le retour de ce rite fait dorénavant, lentement mais sûrement, son chemin dans l’Eglise (chemin qui ne se fera plus du tout sous l’Antéchrist). Donc aujourd’hui la Fraternité de Monseigneur Lefebvre doit en priorité sauver les fondements doctrinaux de cette Messe de leur subversion par les auteurs et les continuateurs de Vatican II, toujours fermement établis dans Rome. Nous devons prier ardemment pour ces « discussions doctrinales » entre Rome et la Fraternité qui doivent débuter ce mois.

Kyrie eleison.