Étiquette : Grâce

Initiative Marcellus

Initiative Marcellus posted in Les Commentaires Eleison on novembre 10, 2012

Après avoir reçu la semaine dernière des détails de la « Marcellus Initiative », établie pour faciliter les dons à la cause d’un évêque « expulsé », certains lecteurs ont demandé avec raison quels seraient les buts de l’« Initiative ». Pour commencer, il s’agira de couvrir les frais personnels pour le déménagement de Wimbledon, hors de Londres peut-être, et ensuite pour l’installation ailleurs. Pour ce qui dépasse ces frais, le mot « Initiative » a été choisi exprès pour laisser la porte ouverte à diverses options. Toutefois, il est important que personne ne pense que ces dons aillent servir à court terme pour créer une nouvelle Fraternité Saint Pie X ou un séminaire de remplacement. Dans les deux cas il y a de bonnes raisons pour ne pas s’y précipiter.

En ce qui concerne une alternative à la FSPX, nous devons tirer les leçons qui se dégagent de sa grave crise actuelle. L’Église catholique pour remplir sa mission se fonde sur l’autorité, depuis le Pape en haut jusqu’aux fidèles en bas, mais aujourd’hui notre monde Révolutionnaire a tellement détruit le sens naturel de l’autorité que peu d’hommes savent commander, et le grand nombre d’hommes obéissent trop peu – ou trop. Nous avons perdu, pour ainsi dire, ce bon sens paysan qui permettait à l’autorité catholique de fonctionner normalement. Et de même que seul Dieu put rétablir l’autorité de Moïse en châtiant de façon spectaculaire les rebelles qui s’insurgeaient contre elle (cf. Nombres XVI), ainsi nous semble-t-il sûr que Dieu seul pourra restaurer l’autorité du Pape. Cela se fera-t-il par une « pluie de feu », selon l’avertissement de Notre Dame d’Akita au Japon en 1973 ? Quoiqu’il en soit d’un châtiment éventuel, la possibilité immédiate et pratique reste celle des oasis de la Foi, que j’entends faire mon possible pour secourir.

Pour la réouverture d’un séminaire catholique classique, des arguments semblables s’appliquent. On ne construit pas une maison sur du sable dit Notre Seigneur (Mt.VII,26). Il me semble à moi qu’il devient de plus en plus difficile de transformer des jeunes hommes d’aujourd’hui en prêtres catholiques. Les qualités surnaturelles de foi, bonne volonté et piété vont loin, mais la Grâce construit sur la nature, et les fondements naturels, tels un foyer solide et une éducation vraiment humaine, se font de plus en plus rares. Bien sûr, il reste encore de bonnes familles où les parents ont compris ce que la Religion exige d’eux pour mettre leurs enfants sur le chemin du Ciel, et il y en a qui font des efforts héroïques dans ce sens. Mais notre monde pervers s’évertue à détruire tout bon sens et décence naturelle, qu’il s’agisse du genre, de la famille, ou de la patrie. Même avec les meilleures intentions, les enfants du milieu social actuel restent en général plus ou moins sévèrement handicapés quand il s’agit d’entendre ou de suivre un appel de Dieu.

Cela signifie-t-il que Dieu a abandonné son Église, ou qu’Il entend nous laisser sans prêtres pour demain ? Bien sûr que non. Mais cela signifie qu’aucune organisation catholique que l’on constituera demain pour sauver les âmes ne pourra se permettre de perdre de vue à quel point l’Église Conciliaire et le monde moderne sont funestes pour le salut des âmes. Cela signifie de même que les prêtres ne pourront plus être formés demain pour connaître par cœur la Somme Théologique de Saint Thomas d’Aquin, si on ne les forme pas pour comprendre à fond le contexte réel d’aujourd’hui dans lequel il va falloir appliquer cette Somme.

Voilà pourquoi, coûte que coûte, les Congrégations et séminaires de demain devront absolument être ancrés dans le réel, et ne pas se perdre dans des rêves d’une fausse « normalité ». Cela sera-t-il possible ? Avec l’aide de Dieu, oui. Mais Dieu est Dieu, et pour le salut des âmes de demain, il se peut qu’Il n’ait plus recours aux Congrégations ou séminaires classiques d’hier. Pour ma part, je m’efforcerai de suivre Sa Providence en ce qui concerne l’ordination des prêtres ou bien – la consécration d’évêques. Que la volonté de Dieu soit faite.

Kyrie eleison.

Sarto, Siri ?

Sarto, Siri ? posted in Les Commentaires Eleison on septembre 29, 2012

Lors d’un sermon pour la fête de Saint Pie X, je me suis surpris à prononcer une « quasi-hérésie » : Je me demandais à voix haute si Joseph Sarto aurait désobéi à Paul VI lorsque celui-ci détruisait l’Église, si au lieu de mourir étant le Pape Pie X en 1914, il était mort comme Cardinal, disons en 1974. Dans la Fraternité Saint Pie X, cela doit ressembler à une hérésie car, comment la sagesse du patron céleste de la FSPX peut-elle être prise en défaut ? Néanmoins la question n’est pas inutile.

Dans les années 1970Mgr. Lefebvre entreprit quelques visites personnelles à un certain nombre de cardinaux et d’évêques de l’Église parmi les meilleurs, dans l’espoir d’en persuader au moins une poignée à offrir une résistance publique à la révolution de Vatican II. Il disait souvent que la résistance unie de rien qu’une demi-douzaine de ces évêques aurait pu sérieusement entraver la débâcle Conciliaire de l’Église. Hélas, ni même le Cardinal Siri de Gênes que Pie XII souhaitait avoir comme successeur, ne voulait faire un geste publique contre l’Église officielle Conciliaire. Finalement, Monseigneur de Castro Mayer s’associa en public à Mgr Lefebvre, mais pas plus tôt que dans les années ‘80, alors que la Révolution Conciliaire s’était déjà bien incrustée au sommet de l’Église.

Vient alors la question : comment fut-il possible que les meilleurs parmi les esprits les mieux préparés aient pu être aussi aveuglés ? Comment au moins quelques-uns parmi les meilleurs hommes d’Église de l’époque ne furent-ils pas en mesure de voir ce que l’Archévêque voyait, par exemple que la « loi » qui instaurait la Nouvelle Messe ne pouvait être en aucune façon une vraie loi, car il appartient à la nature même d’une loi d’être un ordonnancement de la raison pour le bien commun ? Comment Monseigneur Lefebvre put-il se trouver si relativement seul pour refuser qu’un principe de bon sens aussi fondamental se laissât étouffer par respect de l’autorité, alors que la survie même de l’Église était gravement menacée par Vatican II et la Nouvelle Messe ? Comment l’autorité put-elle arriver à prendre ainsi le dessus de la réalité et de la vérité ?

Je réponds que depuis sept siècles la Chrétienté glisse dans l’apostasie. Pendant 700 ans, avec de nobles interruptions telle la Contre-réforme, la réalité du catholicisme s’est vue lentement ronger par le rêve cancéreux du libéralisme, comme quoi l’homme doit se libérer de Dieu en libérant sa nature de la grâce, son esprit de la vérité objective, et sa volonté du bien et du mal objectifs. Pendant très longtemps, pendant 650 ans, les chefs de l’Église catholique se sont accrochés à la réalité et l’ont défendue, mais à la fin, la force du rêve de la modernité, fantaisie toujours plus éblouissante et séduisante, finit par pénétrer dans leurs os suffisamment pour que la réalité perdît son emprise sur leurs esprits et leurs volontés. La grâce venant à leur manquer, ainsi que le dit Saint Thomas Moreà propos des évêques anglais de son époque qui trahissaient l’Église catholique, les prélats de Vatican II laissèrent le rêve des hommes peser plus que la réalité de Dieu, et l’autorité peser plus que la vérité. Il y a ici des leçons pratiques pour le clergé comme pour les laïcs.

Chers confrères, à l’intérieur comme à l’extérieur de la FSPX, pour servir Dieu, prenons garde de ne pas réagir comme Joseph Siri alors qu’en réalité il nous faut réagir comme Joseph Sarto, avec ses magnifiques condamnations des erreurs modernes dans Pascendi, Lamentabili et Notre Charge Apostolique sur le Sillon. Et pour obtenir la grâce dont nous avons besoin dans cette crise la plus terrible de toute l’histoire de l’Église, nous avons terriblement besoin de prier.

Quant à vous, fidèles, si les horreurs de la vie moderne vous font avoir « faim et soif de justice », réjouissez-vous, si vous pouvez, de ce que ces horreurs vous maintiennent dans la réalité, et ne doutez pas que si vous persévérez dans cette faim et soif, « vous serez rassasiés » (Mt.V, 6). Bienheureux les pauvres en esprit, les doux, ceux qui pleurent, dit Notre Seigneur au même endroit. Quant à la protection la plus sûre pour éviter que vos esprits et vos cœurs ne soient pris par le rêve, priez cinq, ou mieux quinze, Mystères chaque jour du Saint Rosaire de Notre Dame.

Kyrie eleison.

Libre Arbitre Mis en Valeur

Libre Arbitre Mis en Valeur posted in Les Commentaires Eleison on août 11, 2012

Au sujet du drame des âmes qui tombent en Enfer (et nombreuses sont celles qui choisissent de le faire –Mt. VII,13 ; XXII,14), un lecteur soulève un problème classique que l’on peutschématiser ainsi : soit Dieu veut que les âmes se damnent, soit Il ne le veut pas. S’Il le veut, Il est réellement cruel. S’Il ne le veut pas, mais que cela arrive tout de même, c’est qu’Il n’est pas tout-puissant. Alors est-Il cruel, ou n’est Il pas tout-puissant ? De deux choses l’une, laquelle ?

Qu’il soit immédiatement entendu que Dieu n’envoie aucune âme en Enfer. C’est chacune des nombreuses âmes damnées qui s’envoie elle-même en Enfer par la série des choix qu’elle a faits librement lors de son séjour sur terre. Dieu lui avait donné la vie, le temps et une volonté libre de choisir, le libre arbitre, et en plus un grand nombre d’aides naturelles et de grâces surnaturelles pour la persuader de choisir d’aller au Ciel, mais si elle le refusait, alors Dieu lui a laissé ce qu’elle-même a voulu, c’est-à-dire une éternité sans Lui. Et cette perte de Dieu, pour une âme faite par Dieu rien que pour posséder Dieu, est de loin la plus cruelle souffrance en Enfer. Ainsi Dieu désirait que l’âme choisît le Ciel (Il désire que tous les hommes soient sauvés – I Tim.II,4), mais Il a voulu permettre le mal de ce choix de l’Enfer par cette âme pour en tirer un plus grand bien.

Remarquons l’usage ici de ces deux mots : « désirer » et « vouloir ». Vouloir quelque chose est plus catégorique que simplement la désirer. Ainsi, un père de famille peut désirer que son fils ne souffre pas de dures expériences dans la vie, mais en vue de toutes les circonstances, il peut vouloir le laisser souffrir, car il sait que c’est la seule façon pour son fils d’apprendre. Pareillement, dans la parabole de l’Enfant Prodigue, le père ne désirait pas laisser son plus jeune fils partir de la maison et dilapider son héritage, mais il voulut le laisser faire parce que de fait c’est ce que le père fit, et de fait un bien en résulta : le retour à la maison du fils maintenant repentant, devenu ainsi un homme jeune plus triste, mais plus sage.

De même Dieu désire d’un côté que toutes les âmes se sauvent,parce que c’est pour cela qu’Il les a créées et c’est pour cela qu’Il est mort sur la Croix, où l’une de ses souffrances les plus grandes fut précisément de savoir combien peu d’âmes choisiraient de profiter de sa Rédemption pour être sauvées. Un tel Dieu ne saurait en aucune façon être considéré, ou appelé, cruel ! D’un autre côté, Dieu ne veut pas que toutes les âmes soient sauvées s’ils ne le veulent pas eux-mêmes, car s’Il le voulait, elles seraient toutes sauvées parce qu’il est vraiment tout-puissant. Mais, étant données toutes les circonstances, cela signifierait en réalité supprimer le libre choix de ceux qui, laissés à eux-mêmes, choisiraient de ne pas être sauvés, et cela signifierait donc piétiner leur libre arbitre, tellement prisé par les hommes eux-mêmes ! Il suffit de se rappeler à quel point ils n’aiment pas recevoir d’ordres, à quel point ils aiment être indépendants, car ils savent que leur libre arbitre est la preuve qu’ils ne sont pas de simples animaux ou des robots. De même Dieu aussi préfère que son Ciel soit peuplé d’hommes et non pas d’animaux ou de robots, et c’est pour cela qu’Il ne veut pas que tous les hommes soient sauvés s’ils ne le veulent pas eux-mêmes.

Et cependant, Dieu ne veut pas que les âmes se damnent parce que, encore une fois, ce serait cruauté de sa part. Il veut permettre seulement qu’elles se condamnent, en vue du plus grand bien, à savoir que ces âmes auront ainsi l’éternité de leur propre choix, tandis que Lui aura un Ciel peuplé d’êtres humains et non d’animaux ou de robots.

Ainsi son désir de sauver toutes les âmes signifie qu’Il n’est en aucune façon cruel, tandis que la damnation de nombreuses âmes n’implique pas de sa part un manque de toute-puissance, mais seulement son choix de mettre en valeur le libre arbitre de ses créatures, et le plaisir infini qu’Il a de récompenser par le Ciel les âmes qui ont choisi librement de l’aimer sur terre.

Mère de Dieu, maintenant et à l’heure de ma mort, aidez-moi à aimer votre Fils et à choisir le Ciel !

Kyrie eleison.

Deux Erreurs

Deux Erreurs posted in Les Commentaires Eleison on juin 30, 2012

Que la Fraternité St Pie X survive à sa grave épreuve actuelle ou non, en tout cas les libéraux reviendront à la charge avec des arguments faux pour la pousser au suicide. Voyons-en deux.

Le premier revient constamment dans les débats actuels sur l’avenir de la Fraternité – doit-elle ou non accepter un accord pratique sans accord doctrinal avec la Rome Conciliaire ? Cet argument est on ne peut plus simple : tout chef catholique (ou chefs) reçoit de Dieu des grâces d’état, donc il ne faut pas le critiquer mais lui faire confiance automatiquement. Réponse : bien sûr le bon Dieu nous offre à nous tous, et pas seulement aux chefs, l’aide naturelle et la grâce surnaturelle dont nous avons besoin pour nous mettre à accomplir notre devoir d’état, mais il dépend de notre libre arbitre que nous coopérions avec cette grâce, ou la refusions. Eussent tous les chefs d’Église coopéré avec leurs grâces d’état, comment y aurait-il jamais eu un Judas Iscariote ? Et comment aurions-nous jamais eu Vatican II ? Cet argument à partir des grâces d’état est aussi bête qu’il est simple.

Le deuxième argument est plus sérieux. Un article récent de dix pages en fait état dans une revue catholique conservatrice en Angleterre, écrit par un Monsieur J.L. qui favorise un accord pratique entre Rome et la Fraternité. Voici un résumé, mais pas faux, de son argument. L’Église catholique est attaquée aujourd’hui de toutes parts : du dehors, par exemple par le gouvernement américain ; du dedans, par exemple par les évêques qui apprécient la « dolce vita » mais leur théologie catholique bien moins ; aux sommets, par une administration au Vatican où sévissent les scandales et les conflits internes. Le Pape est donc assiégé de tous les côtés, et son regard se porte vers la Fraternité afin qu’elle lui vienne en aide pour rétablir dans l’Église l’influence saine de son passé, passé auquel il croit, même s’il croit en même temps à Vatican II. Mgr Bux rendit public cet appel du Pape : si seulement la Fraternité l’écoutait en acceptant un accord pratique, les bienfaits en seraient immenses, et pour l’Église Universelle et pour la Fraternité elle-même. Un prêtre autrefois important dans la Fraternité, l’abbé Aulagnier, voit clairement ceci.

Cher Monsieur J.L., félicitations de votre amour de l’Église et votre constat de ses problèmes, de votre souci pour le Pape et votre désir de lui venir en aide, mais vous ne voyez guère la raison de ces problèmes ni la raison d’être de la Fraternité. Comme à tant d’âmes dans l’Église et le monde d’aujourd’hui, y compris à l’abbé Aulagnier, l’importance primordiale de la doctrine de la Foi vous échappe.

Le gouvernement américain attaque l’Église parce qu’elle est faible. L’Église est faible parce que le comportement lamentable de ses évêques suit leur incompréhension lamentable de la doctrine du ciel, de l’enfer, du péché, de la damnation, de la rédemption, de la grâce qui sauve, du sacrifice du Rédempteur toujours présent dans la vraie Messe. Les évêques comprennent si mal ces vérités salvatrices parce que, entre autre, l’Évêque des évêques n’y croit qu’à moitié. Et le Pape n’y croit qu’à moitié parce que l’autre moitié en lui croit à Vatican II. Ce maudit Concile subvertit toute la vraie religion de Dieu par les ambiguïtés mortelles dont ses documents sont parsemés, comme vous le reconnaissez vous-même, ambiguïtés conçues pour mettre l’homme à la place de Dieu.

Cher Monsieur J.L., le problème de base, c’est la fausse doctrine. Par la grâce de Dieu, jusqu’ici, la Fraternité a maintenu les vrais enseignements de Jésus Christ, mais si elle se soumettait à ces autorités de l’Église qui au mieux n’y croient qu’à moitié, bientôt elle cesserait d’attaquer les erreurs (comme il arrive déjà), et elle finirait par prôner l’erreur et promouvoir avec l’erreur toutes les horreurs évoquées dans votre article. Que Dieu nous en défende !

Kyrie eleison.

Les Fleurs Enseignent

Les Fleurs Enseignent posted in Les Commentaires Eleison on juin 23, 2012

Si les fleurs parlent (cf. C.E. 255), alors elles sont bien capables d’enseigner : la valeur du temps, la justice de Dieu, l’harmonie entre la grâce et la nature.

Par exemple, si Dieu existe et qu’il n’est injuste envers aucune âme en faisant dépendre toute son éternité des choix qu’elle a faits durant cette vie si brève, même d’une durée de 90 ans, alors deux conclusions se tirent naturellement. D’abord chaque moment de notre vie est précieux, et ensuite à chacun de ces moments Dieu nous fait appel, même si ce n’est pas toujours avec la même intensité, pour que nous le rejoignions pour l’éternité. Voilà pourquoi il n’est pas déraisonnable que Dieu nous parle à travers les fleurs, comme à travers tout autre don de sa création. En effet, quelle âme qui ait vécu peut dire en toute vérité qu’elle n’a jamais eu rien ni personne à aimer ? Même l’« athée » le plus acharné a eu par exemple son chien ou ses cigarettes. Et Qui est-ce qui a conçu les chiens et les plantes de tabac et les a conservés en existence, leur permettant de se reproduire jusqu’aujourd’hui ?

C’est ainsi que juste avant de mourir l’« athée » pourra prétendre encore qu’à lui au moins Dieu n’a jamais parlé, mais dans l’instant qui suit sa mort il verra dans un éclair qu’à tout moment de sa vie c’est Dieu qui lui faisait appel à travers l’une ou l’autre des créatures qui l’entouraient. « Suis-je maintenant injuste, » pourrait lui demander Dieu, « si je vous condamne pour la durée de ma vie, puisque vous m’avez rejeté pour la durée de votre vie ? Ayez ce que vous avez choisi. Éloignez-vous de moi dans . . . » (Mt. XXV, 41).

Inversement, prenez une âme qui a profité de chaque moment de sa vie pour aimer le Bon Dieu à travers toutes les bonnes choses qu’il a appréciées, et qui a su reconnaître la bonté même de sa Providence permettant les choses qu’il n’a pas appréciées. Pour donner un sens à sa vie, quel besoin aura une telle âme d’être reconnue ou célèbre, d’apparaître dans les médias ou de remplir les albums de photos de vacances ? N’est-ce pas normal, dans un passé où beaucoup de gens visaient l’éternité, que des âmes pleines de talents pouvaient les enfouir dans un cloître ou un monastère dans le but de les dévouer complètement à l’amour de Dieu ? En effet, chaque moment de notre existence est d’une valeur sans mesure parce que de chacun de ses moments dépend pour le bien ou pour le mal une éternité sans mesure.

De plus, que les fleurs parlent peut nous aider à résoudre un autre problème apte à nous inquiéter : comment des âmes qui ne sont pas catholiques peuvent-elles être condamnées pour ne pas avoir eu la foi catholique, alors que des missionnaires ne sont jamais arrivés jusqu’à elles ? Nous ne pouvons sonder tout ce mystère mais il devient un peu moins difficile à comprendre, humainement parlant, si nous nous rappelons que c’est le même Dieu qui crée les fleurs et qui a institué l’Église catholique. Ainsi si la Providence de Dieu n’a jamais permis que la vérité catholique arrive jusqu’aux oreilles de telle âme, celle-ci ne pourra quand même pas prétendre qu’elle n’a jamais rien su du vrai Dieu, et il pourra la juger en fonction de ce qu’elle en a vraiment connu, par la beauté du firmament par exemple, des aurores, des couchers du soleil. En les contemplant, aura-t-elle réagi comme le païen Job, « Je sais que mon Rédempteur vit » (Job XIX, 25) ? Ou bien aura-t-elle dit, « Oui, c’est chouette, mais laisse-moi maintenant visiter la femme de mon voisin » ?

De fait, bon nombre des reproches faits à leur Créateur par nos contemporains se trouvent aussi dans la bouche des catholiques. Comme tout le monde aujourd’hui, beaucoup de catholiques sont plus ou moins coupés de la Nature par leur environnement de grande ville ou de faubourg, et leur « spiritualité » en devient aussi artificielle. On a dit, « Malheur à celui qui n’a jamais aimé un animal. » Les enfants sont proches de Dieu. Voyez comment ils aiment tout naturellement les animaux.

Seigneur, faites-nous la grâce de discerner votre présence au fond de toute chose et de toute personne, à chaque moment.

Kyrie eleison.

Les Galates d’Aujourd’Hui

Les Galates d’Aujourd’Hui posted in Les Commentaires Eleison on juin 16, 2012

« O Galates insensés ! » s’écrie St Paul (Gal.III, 1), en enguirlandant un de ses troupeaux bien-aimés qui récidivait, en voulant retourner du Nouveau Testament à l’Ancien Testament pour plaire aux Judaïsants qui voulaient les asservir de nouveau aux « éléments du monde » (IV, 3). Avec quelle facilité on peut appliquer cette algarade de l’Apôtre à ces catholiques de la Tradition qui sont tentés actuellement de se remettre sous les autorités de l’Église Conciliaire pour s’aligner sur Nostra Aetate ! Mais, après tout, le monde, la chair et le démon sont les mêmes, en ce temps-là et maintenant, et alors que St Paul me le pardonne si j’ose appliquer quelques versets de son Epître à la situation actuelle :—

« O insensés catholiques de la Tradition ! Qui vous a fascinés que vous ne vouliez plus suivre la Tradition de Notre Seigneur Jésus Christ, telle qu’elle vous a été présentée ? Voici seulement ce que je veux apprendre de vous : est-ce grâce à Vatican II ou grâce à la Tradition catholique que vous menez depuis plusieurs années une vie catholique ? Etes-vous tellement dépourvus de sens qu’ayant fait l’expérience des fruits de la Tradition, vous voulez tout brader en vous remettant sous les autorités conciliaires ? Tous ces fruits, ont-ils été en vain (III, 1–4)  ?

« Je m’étonne que vous vous détourniez si promptement de la ligne de Monseigneur Lefebvre qui vous a appelés par la grâce du Christ, et que vous passiez au nouvel Évangile de Vatican II. Non pas qu’il y ait un autre Évangile, mais ces modernistes vous troublent en voulant renverser l’Évangile de la Tradition. Mais quand nous-mêmes, quand un ange du ciel annoncerait que le Concile n’était pas si mauvais que cela, éjectez-le et ne l’écoutez pas ! Je le répète à cette heure : si quelqu’un prétend que Mgr. Lefebvre aurait approuvé aujourd’hui un accord avec la Rome Conciliaire, qu’il soit éjecté ! De qui cherchons-nous les intérêts ? Est-ce la faveur des Romains que je cherche, ou celle de Dieu ? Si je plaisais à ces Romains je ne serais pas serviteur du Christ (I, 6–10) !

« Autrefois, ne connaissant pas la Tradition, vous serviez sous des hommes d’Église qui asservissaient l’Église au monde. Mais à présent que vous avez connu la Tradition, comment retournez-vous au monde, sous les autorités Conciliaires (IV, 8,9)  ? Suis-je devenu ennemi de la Fraternité St Pie X en vous disant la vérité ? Le zèle de ceux qui vous égarent n’est pas pur mais ils veulent vous détacher de Mgr Lefebvre afin que vous soyez zélés pour eux (IV, 16,17). Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug du Concile (V, 1). Vous couriez bien. Qui vous a arrêtés pour vous détourner de la vérité ? Cette influence ne vient pas du Dieu qui vous appelle. J’ai cette confiance en vous que vous ne penserez pas autrement, mais celui qui vous trouble, quel qu’il soit, en portera la peine. Pour moi, si je prêchais encore le monde, pensez-vous que je serais si persécuté ? Ceux qui corrompent la Tradition ont besoin du couteau pour plus que seulement la circoncision (V, 7–12) !

« Tous ceux qui veulent faire passer la Fraternité par Vatican II B ne cherchent qu’à éviter d’être persécutés pour la Croix du Christ. Ils veulent que vous soyez mondains, ne gardant que les apparences de la Tradition. Ils veulent s’aligner sur les Judaïsants à Rome, mais que Dieu me défende, moi, de vouloir autre chose que la Croix de Notre Seigneur Jésus Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde. Paix et miséricorde sur tous ceux qui suivront la Tradition de cette façon-là (VI, 12–16).  »

Et maintenant allez lire l’Epître de St Paul lui-même. Que personne ne prétende que de nos jours l’Écriture Sainte ne s’applique plus !

Kyrie eleison.