résistance

L’héritage de Monseigneur — II.

L’héritage de Monseigneur -- II. on avril 2, 2016

En 2012, les successeurs de Monseigneur à la tête de sa Fraternité Saint Pie X, ayant échoué à comprendre sa préférence fondamentale de la Vérité catholique à l’Autorité catholique, prétendirent à tort suivre son exemple lorsqu’au Chapitre Général de la Fraternité cet été-là, ils se préparèrent à remettre la Vérité sous l’Autorité en ouvrant la porte à un accord politique et non-doctrinal avec les menteurs de Rome – « le Catholicisme est révolutionnaire » étant un mensonge monstrueux. Depuis des années maintenant, ces successeurs répandent des rumeurs comme quoi l’accord est imminent, mais Rome, par leur faute à eux, fait d’eux ce qu’elle veut, et risque bien de continuer à en extraire des concessions telle que fut peut-être l’entrevue désastreuse du 2 mars dernier accordée par le Supérieur Général à un prédateur professionnel. La Rome conciliaire n’oublie jamais ce que la Fraternité ne semble plus vouloir se rappeler – la Tradition catholique et Vatican II sont absolument inconciliables.

Or Monseigneur a des disciples qui n’ont pas oublié cela. Ils s’appellent la « Résistance », laquelle, comme c’est logique, est un mouvement plutôt qu’une organisation. En effet, puisqu’ils préfèrent la Vérité à l’Autorité faussée de Rome et maintenant de la FSSPX aussi, toute autorité interne parmi eux peut être tout au mieux de suppléance, c’est-à-dire une autorité anormale suppléée par l’Église de façon invisible en cas d’urgence pour le salut des âmes. Mais une telle autorité, par l’invisibilité même de sa transmission (à contraster avec les cérémonies visibles par lesquelles sont transmises plusieurs sortes d’autorités parmi les hommes), est d’autant plus faible et contestable que l’autorité normale au sein de l’Église, laquelle descend toujours, en fin de compte, du Pape. Aussi la « Résistance » a-t-elle la force de la Vérité mais une faiblesse quant à cette Autorité qui est normalement essentielle pour protéger la Vérité catholique.

Cette rupture entre la Vérité et l’Autorité a été imposée par Vatican II à l’Église tout entière. Tout Catholique voulant garder la Foi, qu’il fasse partie ou non de la dite « Tradition », doit sûrement prendre en compte ses multiples conséquences. Le Pasteur suprême de Dieu étant suprêmement frappé par la folie conciliaire, comment veut-on que les brebis de Dieu ne soient pas à leur tour suprêmement dispersées (voyez Zach. XIII, 7 et S. Math. XXVI, 31) ? Pour ne pas en souffrir, les Catholiques devraient ne pas appartenir à l’Église catholique. Est-ce cela qu’ils veulent ? Alors pour l’instant les Catholiques ne devraient être ni trop surpris par les trahisons ni trop déçus par les divisions. Pour l’heure une main presque libre est donnée au Diable pour causer la division (« diabolein » en grec), et puisque les Catholiques combattent tous pour rien de moins que le salut éternel, les divisions sont souvent amères. Patience.

Ensuite, à partir de Papes Conciliaires la sève vitale de la véritable Autorité catholique ne peut plus descendre dans les institutions catholiques, et alors les personnes ne peuvent plus compter sur ces institutions comme elles devraient normalement être en mesure de le faire. De telles institutions dépendent plutôt des personnes pour la Vérité, comme nous avons vu la Fraternité dépendre de Monseigneur Lefebvre. Mais ces personnes, n’ayant plus de soutien ni de contrôle institutionnels, sont livrées à leur faillibilité naturelle, et alors il ne faudrait pas s’attendre à ce qu’un groupe de Catholiques poursuivant aujourd’hui la Vérité sache y attirer un grand nombre de gens. Les croyants ont beau aspirer à une structure, à une hiérarchie, à des Supérieurs auxquels ils puissent obéir, tout cela ne peut se créer de toute pièce. À l’évidence, les petits restes sont à l’ordre du jour. Patience.

Pour conclure, les Catholiques qui luttent pour garder la Foi doivent se soumettre à leur punition bien méritée, renoncer à toute illusion ou fabrication humaine, et supplier Dieu Tout-Puissant dans leurs prières d’intervenir. Lorsqu’il y aura assez d’âmes qui se tourneront vers Lui pour sa solution à lui au lieu des leurs, ils reconnaîtront que sa Providence y a pourvu sous la forme de la Dévotion des Premiers Samedis du mois pour faire réparation à sa Mère. Et lorsqu’on aura fait assez de réparation, il donnera alors à son Vicaire sur terre la grâce de consacrer la Russie au Cœur Immaculé de sa Très Sainte Mère, et l’ordre commencera à se rétablir, comme Dieu l’a promis. Pour la pratique de cette Dévotion, ne manquez pas le « Commentaire » de la semaine prochaine.

Kyrie eleison.

« Trouvés Légers »

« Trouvés Légers » on mai 9, 2015

Les Catholiques qui cherchent aujourd’hui à garder la foi n’ont pas la tâche facile. Voici comment un observateur voit l’état actuel de la Fraternité St Pie X aux États-Unis, et positif et négatif. Prenons d’abord le côté négatif, non pas pour contrarier la Fraternité, mais pour prendre d’abord la mesure du problème. Un patriote américain, Patrick Henry, a bien dit en 1775, « Pour ma part, quelle angoisse d’esprit que cela puisse me coûter, je veux entendre toute la vérité, connaître le pire, et y pourvoir. »

« Jusqu’ici les prêtres de la Fraternité n’ont pas réagi à l’infiltration moderniste de leur Congrégation. La plupart d’entre eux disent n’importe quoi pour justifier toute parole et action de leur Supérieur Général. Comment arrivent-ils à justifier le compromis doctrinal ? Mystère pour moi. Un d’entre eux dit qu’il suffit de parler avec Mgr Fellay pour qu’il clarifie tout. Les quelques séminaristes américains que j’ai rencontrés reçoivent une mauvaise formation qui les fait tout justifier, même le “bien” qui se trouve dans Vatican II. Leur consigne, c’est l’obéissance aveugle. Toute théorie conspirationniste est tabou dans le séminaire, en sorte qu’ils seront facilement désarconnés par les ennemis de la foi. A la visite au séminaire de Mgr Schneider, évêque de la Néo-Église, comme à “l’assimilation en Argentine”, il n’y a pas eu de réaction. Du mouvement de la “Résistance” au modernisme de Mgr Fellay on ne fait absolument pas mention, car il est méprisé comme étant encore une insurrection comme celle des prêtres, “les Neuf”, en 1983.

Cependant les Prieurs de la Fraternité ne font aucune distinction pour permettre aux fidèles d’assister aux messes de la Fraternité St Pierre, et ils voient dans le Modernisme rien de plus qu’un “tas de poussière” à être balayé. Un nouveau prêtre fut envoyé pour participer à l’installation d’un évêque local de la Néo-église. De façon générale il n’y a plus de combat contre les erreurs ni de Vatican II, ni de la Déclaration Doctrinale de 2012 sortie de leur propre Fraternité. Mais le pire de tout, c’est le glissement doctrinal qu’il y a eu dans la Fraternité depuis 2012, et pourtant les prêtres de la Fraternité continuent à dire qu’ils ne réagiront pas, tant qu’ils ne voient rien de concret. »

Un tel aveuglement ne saurait être qu’un châtiment de Dieu. Qu’est-ce qu’il punit ? Dans les années 1950 les Catholiques trop à la recherche de leur confort dans le monde furent punis par le Concile des années 1960, mais à un reste fidèle le Bon Dieu accorda Mgr. Lefebvre, le vrai pasteur des années 1970 et 1980. Assurément Dieu était en droit d’attendre de la part de ce reste de Catholiques qu’ils comprendraient le problème et qu’ils répudieraient la fausse solution des années 1950. Mais non. Depuis la fin des années 1990 les dirigeants de la Fraternité, suivis par leurs prêtres et fidèles, retournent lentement mais sûrement au catholicisme des années 1950, c’est-à-dire à la foi réduite à l’assistance à la Messe dominicale, pauvre rendement à Dieu pour toutes les grâces qu’il avait accordées à la Fraternité. On dirait que le Bon Dieu en a eu assez, lorsqu’il permet par exemple à un diocèse en Argentine de donner l’exemple d’une approbation officielle de l’Église à la Fraternité, approbation minimisée par le Quartier Général de la Fraternité comme étant rien de plus qu’une « démarche purement administrative ». Mais elle fraie le chemin à une approbation par l’Église tout entière, qui viendra ou de Rome ou d’un diocèse après l’autre, que tous feront semblant de ne pas remarquer mais qui fera le bonheur de presque tous. Ah, quels maîtres, ces Romains !

N’empêche, le Bon Dieu suscite dans le reste Traditionnel un reste « Résistant ». L’observateur cité ci-dessus conclut : « Je pense que lorsque le moment décisif arrivera, il y aura un petit nombre de Nicodème et de Joseph d’Arimathie parmi les prêtres et Frères de la Fraternité, espérons aussi parmi ses Sœurs, qui réagiront enfin. Les fidèles de la “Résistance” aux États-Unis et au Canada tiennent bon, avec quelques nouveaux qui nous viennent ou de la Néo-église ou de rien. » Que bon nombre de Catholiques dans le monde entier tiennent bon fut évident dans leur bonne réaction au sacre de Mgr. Faure. Voici un avenir pour les âmes. Mais ne nous trompons plus cette fois-ci : le Bon Dieu en a marre des « Catholiques du dimanche ». Il cherche des Catholiques capables du martyre.

Kyrie eleison.

Nouvel Évêque

Nouvel Évêque on mars 28, 2015

La consécration épiscopale de l’abbé Jean-Michel Faure au Monastère de la Sainte Croix au Brésil la semaine dernière fut une occasion de réjouissance. Le temps faisait chaud et sec. Le soleil brillait. Les moines de Dom Thomas d’Aquin et les Sœurs qui en sont proches ont réussi le tour de force de transformer un garage de ciment et de métal en un sanctuaire digne de la noble liturgie, qu’ils ont su aussi parfaitement préparer. Bien que la nouvelle ait du être tardivement annoncée, un groupe de prêtres des deux Amériques et de France se trouvait là, ainsi qu’une congrégation d’une centaine d’âmes, provenant elle aussi de nombreux pays, qui a suivi attentivement la cérémonie de trois heures.

Naturellement tous les catholiques qui voient la nécessité d’au moins un évêque de plus pour aider à assurer la survie d’une « Tradition Résistante », se sont réjouis. La défense de la Foi catholique telle que Monseigneur Lefebvre l’entendait ne pouvait plus longtemps dépendre d’un seul évêque. La consécration qu’il réalisa des quatre évêques en 1988 sans l’autorisation de Rome, pour accomplir l’« Opération Survie » au lieu de l’« Opération Suicide », devait être prolongée au 21ème siècle. Nous demandons pardon à tous les Catholiques qui auraient voulu être présents si seulement ils en avaient été informés à temps, mais tout devait être fait pour garantir que la consécration eût lieu, et cela incluait une certaine discrétion,.

En effet, la consécration avait de puissants ennemis. L’Église officielle à Rome réagit en déclarant que le consécrateur était « automatiquement excommunié », mais tout comme en 1988 cette déclaration est fausse, parce que selon la loi de l’Église quiconque commet un acte punissable ne tombe pas sous le coup de la pénalité normale, par exemple l’excommunication pour la consécration d’un évêque sans l’autorisation de Rome, s’il a agi par nécessité. Cela relève du simple bon sens, et il est évident qu’il y avait nécessité dans le cas présent. Dans la mesure où se rapproche de plus en plus la Troisième Guerre mondiale, quel individu sur terre peut être assuré de sa propre survie ?

De même le quartier général de la Fraternité Saint Pie X à Menzingen en Suisse a condamné la consécration de Monseigneur Faure par un communiqué de presse émis le jour même. Il n’est pas sans intérêt d’y remarquer que le consécrateur fut exclu de la Fraternité en 2012 à cause de sa « vigoureuse critique » des contacts entre la Fraternité et Rome au cours des années précédentes. Menzingen a déclaré le plus longtemps possible qu’il s’agissait d’un problème de « désobéissance ». Enfin Menzingen admet avoir bien été continuellement accusée de « trahir l’œuvre de Monseigneur Lefebvre ». Exactement. De la trahir et de la détruire.

Rome elle-même confirme la trahison. Le jour qui suivit la consécration, Monseigneur Guido Pozzo, Secrétaire de la Commission Pontificale Ecclesia Dei, après avoir déclaré l’inexistante « excommunication », a continué en affirmant que . . . . Plusieurs réunions (entre Rome et la FSPX) ont eu lieu et d’autres encore sont prévues avec certains prélats (romains) pour discuter des problèmes qui ont encore besoin d’être éclaircis dans une relation de confiance, des problèmes « doctrinaux et internes à la Fraternité ».

Monseigneur Pozzo a poursuivi : Le Pape attend que la Fraternité se décide à entrer dans l’Église, et nous sommes toujours prêts avec un projet canonique qui est connu (une prélature personnelle). Un peu de temps est nécessaire pour que les choses deviennent claires à l’intérieur de la Fraternité, et pour que Monseigneur Fellay obtienne un consensus suffisamment ample avant de faire ce pas.

Que faut-il de plus à qui que ce soit pour voir l’inscription sur le mur ?

Kyrie eleison.

La Pensée de la Neo-FSPX – III

La Pensée de la Neo-FSPX – III on février 21, 2015

Ces « Commentaires » ont déclaré (395) que le Premier Assistant de la Néo-Fraternité manque de doctrine, et que (396) ce manque de doctrine est un problème on ne peut plus large, à savoir l’ensemble de la modernité contre l’ensemble de la Vérité. Il nous reste maintenant à montrer comment ce problème universel se manifeste dans une série d’erreurs particulières dans l’entrevue que l’Abbé Pfluger a donnée en Allemagne vers la fin de l’année dernière. Pour abréger nous devrons faire usage du résumé de sa pensée (pas essentiellement infidèle à l’original) donné ici il y a deux semaines, et dont les propositions sont en italiques :—

L’Église Catholique est beaucoup plus large que le seul mouvement Traditionnel.

Oui, mais la doctrine du mouvement Traditionnel n’est ni plus ni moins large que la doctrine de l’Église Catholique, lui étant identique, et cette doctrine est le cœur et l’âme du mouvement Traditionnel.

Nous ne rendrons jamais la Tradition attractive ou convaincante si nous demeurons figés dans les années 1950 ou 1970.

Rendre la Tradition « attractive ou convaincante » est une façon trop humaine de la concevoir. La Tradition Catholique vient de Dieu, et elle a un pouvoir divin pour convaincre et attirer, tant qu’elle est présentée fidèlement, sans modification ni altération humaines.

La Tradition ne peut être limitée aux condamnations du libéralisme par l’Église des 19ème et 20ème siècles.

C’est vrai, mais l’Évangile ne pouvait être en ce temps-là défendu sans ces condamnations doctrinales, et étant donné que le 21ème siècle est plus libéral que jamais, la Tradition ne peut guère être maintenue sans elles aujourd’hui.

Notre époque est différente, nous ne pouvons pas rester immobiles, beaucoup de ce qui est moderne n’est pas immoral.

Notre époque n’est pas si différente. Elle est plus libérale que jamais (par exemple les « mariages » homosexuels), et alors même si pas tout n’est pas immoral, la doctrine catholique reste absolument indispensable pour séparer ce qui est moral de ce qui est immoral.

Ainsi nous devons nous repositionner, ce qui est un problème pratique et non pas une question de Foi.

N’importe quel re-positionnement entrepris par l’Église devra être jugé à la lumière de la Foi. Or, il saute aux yeux que celui entrepris par l’ex-FSPX depuis 2012 abandonne le combat de la Foi de Mgr. Lefebvre.

Le mouvement de la « Résistance » a fabriqué sa propre « foi » pour condamner la Néo-Fraternité.

Quelles que soient les déficiences humaines des « Résistants », tout comme dans le mouvement Traditionnaliste des années 1970, ils se sont élevés spontanément dans le monde entier en réaction contre la trahison de la Néo-Fraternité. La réaction peut paraître sans unité, mais elle est unie par la Foi identique que gardent les « Résistants ».

Le Quartier Général de la FSPX n’a jamais trahi la Tradition en 2012, car ses actions furent attaquées des deux côtés.

Ainsi la Vérité est toujours dans le milieu, devant être mesurée par les réactions humaines ? Cela, c’est de la politique humaine, inadéquate pour juger de la Vérité divine, absolument inadéquate pour résoudre la crise actuelle de l’Église.

Les textes officiels de 2012 de la Néo-Fraternité n’ont pas été dogmatiques.

Mais le document le plus officiel de tous de l’ex-FSPX en 2012 fut celui des six conditions du Chapitre Général pour tout futur « accord » avec Rome, c’est-à-dire les six conditions, gravement inadéquates, pour soumettre la défense de la Foi à ses mortels ennemis, les Romains Conciliaires. Et la Foi tout entière n’est-elle pas dogmatique ?

Rome était beaucoup moins agressive en 2012 contre l’ex-FSPX qu’elle ne l’était en 2006.

Parce qu’à partir de 2006, et même avant, Rome observait comment la FSPX se transformait lentement mais sûrement en un tigre de papier.

La Néo-Fraternité suit l’Esprit et puise dans la Tradition.

Les Charismatiques néo-protestants « suivent l’Esprit ». Ceux qui participent à la Messe de l’Indult « puisent dans la Tradition ».

Dès maintenant il devrait être clair que l’abbé Pfluger veut abandonner la Fraternité doctrinale anti-libérale de Mgr. Lefebvre pour la transformer en une Néo-fraternité qui soit en harmonie avec la Néo-Eglise de Vatican II. Et que l’on n’aille pas dire qu’aucune étape décisive n’a été franchie encore par l’ex-FSPX vers Rome, parce que, à moins d’une résistance ferme venant vite de l’intérieur de la Néo-fraternité, ses chefs l’emmèneront, lentement mais sûrement, dans les bras de la Rome Conciliaire. De vrais Catholiques peuvent-ils vouloir cela ?

Kyrie eleison.

Échec de la « Résistance » ?

Échec de la « Résistance » ? on août 23, 2014

Certains lecteurs de ces « Commentaires » auront eu sans doute un problème avec la référence de la semaine dernière (CE 370) au « tant de lenteur apparente » avec laquelle la « Résistance » fait actuellement son chemin. Peut-être auraient-ils préféré un courageux appel aux armes. Mais nous devons rester réalistes. Par exemple, lorsque le diocèse Traditionnel de Campos au Brésil se jeta dans les bras de la Néo-Rome en 2002, plusieurs d’entre nous n’avons-nous pas dit que parmi les 25 prêtres formés à l’école de Monseigneur de Castro Mayer, il y en aurait au moins quelques-uns qui sortiraient du rang ? Cependant pas un seul ne l’a fait depuis lors pour continuer la vraie défense de la Tradition que fut celle de ce bon évêque, de telle sorte que tous ils se trouvent depuis sur la pente glissante du néo-modernisme. Cependant on n’a pas pour autant à baisser les bras ni à rendre les armes.

Avant tout, Dieu est Dieu, et c’est Lui qui conduit cette crise à sa façon, qui n’est pas la nôtre. « Mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit Yahvé » (Is. LV, 8). Dans nos rêves à nous, les prêtres et laïcs lucides devraient être groupés au coude à coude pour faire front commun aux ennemis de Dieu, mais Lui n’a besoin d’aucune « Résistance » de qui que ce soit pour s’occuper de Ses brebis et pour sauver Son Église. Lorsqu’il y a quarante ans Monseigneur Lefebvre avait l’espoir de réunir une poignée d’évêques comme compagnons de lutte pour qu’ils fissent front à ses côtés, publiquement, pour constituer un vrai barrage sur le chemin du rouleau-compresseur Conciliaire, il aurait certainement dû les trouver, mais il ne les trouva pas. De fait, lorsque Dieu interviendra pour sauver la situation, comme évidemment Il va le faire, il sera clair que le sauvetage aura été Son œuvre par l’intermédiaire de Sa Mère.

En deuxième lieu, plus de cinq siècles d’un humanisme sans frein ont rendu l’homme si ignorant de Dieu, du Seigneur Dieu des Armées, que l’humanité a besoin d’une leçon qu’elle n’apprendra pas autrement que de la façon la plus dure. La Neuvième des 14 règles de Saint Ignace pour le Discernement des Esprits (première semaine) donne trois raisons principales de la désolation spirituelle d’une âme, lesquelles peuvent s’appliquer à la désolation actuelle de l’Église :—

1. Dieu nous châtie pour notre tiédeur et négligence spirituelles. Seul Dieu sait aujourd’hui quel châtiment mondial est celui que mérite notre apostasie mondiale et notre immersion dans le matérialisme et l’hédonisme.

2. Dieu nous met à l’épreuve pour nous démontrer ce qu’il y a réellement en nous et à quel point nous dépendons de Lui. L’homme moderne ne pense-t-il pas sérieusement qu’il sait mieux faire pour diriger l’univers que le Bon Dieu lui-même ? Et, se peut-il que tous les petits efforts des hommes devront échouer d’abord pour que la vérité de Dieu soit enfin comprise ?

3. Dieu nous humilie par la désolation pour tronquer notre orgueil et notre vanité. De la part des principaux ministres de l’unique véritable religion de l’unique vrai Dieu, Vatican II ne fut-il pas une véritable explosion sans précédent de cette vanité humaine qui préfère le monde moderne de l’homme à l’Église immuable de Dieu ? Et la petite Fraternité Saint Pie X, n’a-t- elle pas pensé qu’elle pouvait sauver l’Église ? Si les prétentions et ambitions de la « Résistance » ne restent pas modestes, comme il se doit, elle est vouée d’avance à l’échec.

Alors, quelles devraient être ces ambitions ? Premièrement et principalement, maintenir cette Foi sans laquelle il est impossible de plaire à Dieu (Hébr. XI, 6), et qui est exprimée en une doctrine, dans le Credo catholique. Deuxièmement, être témoin de cette Foi, spécialement par l’exemple, et jusqu’au martyr si nécessaire (martyr est le mot grec pour « témoin »). Ainsi, de quelque façon que la « Résistance » soit organisée ou non, elle doit dédier toutes ses ressources, aussi maigres qu’elles soient, à ce qui aidera les âmes à conserver la Foi. Dès lors, puisque sa prise de position en faveur de la Vérité sera nécessairement reconnue comme telle, du seul fait d’exister elle va témoigner, et son existence sera par là même une réussite et pas un échec.

Kyrie eleison.

La France Bouge

La France Bouge on juillet 26, 2014

Nombreux parmi vous savent que les mardi et mercredi de la semaine dernière eut lieu au couvent des Dominicains d’Avrillé, près d’Angers dans l’ouest de la France, une réunion de prêtres de partout où la « Résistance » est en marche et fonctionne, mais principalement de la France. Ce fut la troisième réunion semblable de prêtres français tenue à Avrillé depuis le début de l’année et elle fut la plus importante. Cette fois-ci ils commencèrent à coordonner et à organiser leurs activités en France, pays dont l’action a souvent été décisive pour l’Église de façon ou d’autre.

Le mérite de la convocation de ces réunions revient au Prieur d’Avrillé, le Révérend Père Pierre-Marie. Depuis de nombreuses années Avrillé offre un appui et un refuge aux prêtres de la Fraternité Saint Pie X qui ont vu leur ministère sacerdotal devenir de plus en plus difficile sous leurs chefs actuels dont la poursuite d’une réconciliation avec la Néo-église à Rome, malgré le camouflage et les dénégations, est implacable. Il y a seulement quelques semaines le Deuxième Assistant de la Fraternité aurait dit : « Le train est en partance pour Rome et ceux qui voudront en descendre, en descendront ». Aussi longtemps qu’il fut possible, le R.P. Pierre-Marie évita de rompre les relations avec la FSPX officielle, mais dans les premiers mois de cette année vint un ultimatum de Monseigneur Fellay signifiant leur rupture. Cela était inévitable tant qu’Avrillé ne voulait pas le suivre dans la trahison de la Tradition.

A l’origine, c’est pour les prêtres français que le R.P. Pierre-Marie avait organisé cette réunion, mais je lui ai suggéré que des prêtres résistants hors de France pourraient également être invités pour une double raison : Ces derniers seraient encouragés de voir la « Résistance » s’organiser en France où elle n’avait jusqu’alors été le fait que d’un petit nombre de prêtres, et à leur tour les prêtres français se rendraient compte qu’il n’y a pas qu’en France qu’on résiste. Le R.P. Pierre-Marie accepta ma suggestion et c’est ainsi qu’environ 18 prêtres se réunirent.

La réunion se déroula très bien, sans aucune amertume. On y regarda fort peu en arrière et beaucoup vers l’avenir. La première journée de travail fut réservée surtout aux prêtres qui sont en France. Ils commencèrent par nommer comme leur coordinateur l’abbé de Mérode, un prêtre de Belgique qui a 30 ans d’expérience dans la FSPX dans plusieurs parties du monde. Ensuite, pour leur organisation naissante, ils choisirent le nom de « Union Sacerdotale Marcel Lefebvre », nom qui annonce clairement son orientation. Et finalement l’abbé de Mérode commença à organiser un réseau de centres de Messes dans toute la France – retour aux années 1970, mais dans des conditions plus dures et avec des moyens très limités, du moins pour le moment.

La deuxième journée de travail fut réservée aux affaires internationales pour la défense de la Foi et là, bien sûr, a surgi la question des consécrations épiscopales, car je n’aurai pas été le seul à vouloir connaître l’avis des prêtres présents. Il fut relativement unanime. Nos lecteurs se sentiront encouragés en apprenant que même si on pensait que le moment pour les consécrations n’est pas encore arrivé, il ne peut néanmoins être très éloigné. En effet, on n’imagine pas pour l’instant comment l’un des trois évêques encore dans la FSPX voudrait entreprendre une consécration sans l’accord de Rome, et il est impossible d’imaginer comment la Rome néo-moderniste approuverait un candidat anti-moderniste ! Patience.

Vos prières sont en tout cas nécessaires à la fois pour la tranquille réussite de l’Union Sacerdotale qui vient de naître, et pour que Dieu nous donne, au bon moment, les nouveaux évêques nécessaires à la défense de la Foi.

Kyrie eleison.