conciliarisme

Principes de Résistance – II

Principes de Résistance – II on avril 26, 2014

La Foi doit être préservée bien que le Pasteur soit frappé (cf. EC 348). S’il fut un homme qui nous a été donné par Dieu pour nous montrer comment nous devons garder la Foi en ces temps de confusion, par la préservation du vrai sacrifice de la Messe et du vrai sacerdoce catholique, cet homme fut certainement Monseigneur Lefebvre (1905–1991). Étant donné que le désastre provoqué dans l’Église par les Pasteurs Conciliaires n’a pas substantiellement changé depuis son époque, ce que lui-même a dit et écrit s’applique substantiellement à la situation d’aujourd’hui, et tout nouveau venu qui se rend compte du désastre ne peut faire mieux que de lire et étudier ses paroles.

Cependant, le désastre s’est accru dans de telles proportions depuis sa mort que tout mouvement d’une quelconque ainsi nommée « Résistance » aujourd’hui fera bien d’apprendre les leçons qu’on peut tirer de l’impressionnante chute de cette Fraternité Saint Pie X. Celle-ci fut la magnifique réalisation de Monseigneur Lefebvre pour préserver la Foi au milieu de l’effondrement de l’Église officielle. Pour quelles raisons la direction de la FSSPX est-elle actuellement en train de l’engager dans une direction différente de celle qu’avait tracée Monseigneur Lefebvre, une direction qui ne peut conduire la FSSPX qu’à un effondrement tout à fait semblable ?

Parce que, à mon avis, les chefs que la FSSPX s’est donnée après la mort de Monseigneur survenue en 1991, lors des Chapitres Généraux de 1994 et 2006, n’ont jamais pris toute la mesure du désastre Conciliaire, pour la bonne raison qu’ils étaient des enfants des décadentes années 1950, ou des années révolutionnaires 1960 et plus tard encore. Ayant bu dans le fleuve de la Révolution en même temps que le lait de leur mère, pour ainsi dire, ils n’ont jamais compris à quel point ils font erreur lorsqu’ils se trouvent face à des hommes d’Église qu’ils prennent pour Catholiques alors qu’ils ne le sont pas du tout. Bref, ces chefs ou bien n’ont jamais étudié le modernisme, ou bien n’ont jamais compris ce qu’ils ont étudié, ou bien ont été trop « pieux » ou « surnaturels » pour penser que cela pouvait s’appliquer aux hommes de l’Église officielle qu’ils avaient en face d’eux.

Ainsi, là où Monseigneur Lefebvre avait vu clairement que l’Église Conciliaire, en perdant chacune des quatre notes de l’Église catholique (une, sainte, catholique, apostolique) n’était pas l’Église catholique, Monseigneur Fellay (Supérieur Général depuis 1994) et l’abbé Pfluger (Premier Assistant depuis 2006) insistent aujourd’hui encore qu’il ne peut y avoir qu’une seule Église, et qu’ainsi l’Église Conciliaire n’est pas autre que l’Église catholique. Il est donc naturel que, là ou Monseigneur Lefebvre maintenait la FSSPX à une distance de sécurité de l’Église Conciliaire, Monseigneur Fellay et l’abbé Pfluger au contraire veulent éliminer cette distance et ramener la FSSPX dans le giron de cette Église qu’est la Conciliaire . Et ni Monseigneur Fellay ni l’abbé Pfluger ne se sentiront catholiques tant qu’ils n’auront pas atteint ce but.

Mais la Foi réside en premier lieu dans l’intelligence et non pas dans les sentiments. Il s’ensuit que quiconque a, pour quelque raison que ce soit, commencé à reconnaître que l’actuelle direction de la FSPX est sur la mauvaise voie, a besoin de continuer à étudier le problème total de la Révolution, du modernisme et de Vatican II. Il s’agit d’une séquence indispensable parce qu’on peut avoir une connaissance livresque de ce qu’est la Révolution et pourtant ne pas la reconnaître alors qu’on la rencontre juste sous le nez. Je me sens si bien quand je sens que tout le monde est gentil que je perds de vue la fausseté objective du grand nombre d’entre nous – telle que Dieu la voit. On pourrait dire qu’il faut une grâce particulière de Dieu pour voir cette fausseté telle que Lui-même la voit, sans p erdre pour autant la compassion, mais une âme peut obtenir cette grâce si elle recherche Dieu sérieusement, spécialement dans la prière.

Dieu est bon pour ceux qui le recherchent, dit l’Écriture en de nombreux endroits. A supposer qu’Il existe, comment pourrait-Il être autrement que suprêmement bon pour ceux qui le recherchent ?

Kyrie eleison.

L’Autorité Paralysée – I

L’Autorité Paralysée – I on juin 1, 2013

Plusieurs bonnes âmes souhaiteraient voir fonder aujourd’hui une Congrégation qui prenne la relève de la Fraternité St Pie X. Mais tout en craignant comme eux que la FSPX ne soit en train de défaire sa défense autrefois glorieuse de la foi et de la vie catholiques, et tout en sympathisant donc avec leur désir de voir surgir une Congrégation de remplacement, je ne crois pas que ce soit possible, et je crois qu’il vaut la peine d’expliquer pourquoi.

Lorsqu’en 1970 Mgr. Lefebvre a rédigé la charte des principes de la fondation et opération de la future FSPX, à savoir ses Statuts, il lui tenait très à cœur d’obtenir pour eux l’approbation officielle par l’évêque du diocèse où se trouvait la maison mère à l’origine de la FSPX. Pour ce qui le concernait, obtenir ou non cette approbation signifiait toute la différence entre fonder une Congrégation de l’Église catholique et lancer une association privée de son propre cru. Autant il tenait à fonder une Congrégation officielle, autant il s’intéressait peu à une institution privée.

De fait lorsqu’il est allé trouver Mgr Charrière, Évêque du diocèse de Genève, Lausanne et Fribourg pour obtenir cette approbation, il n’espérait pas trop qu’il y arrivât. La Révolution Conciliaire battait son plein à ce moment-là, et elle heurtait de plein front ce que projetaient les Statuts de Mgr Lefebvre. Mais la Providence a fait que Mgr Charrière les a approuvés, peut-être parce qu’il savait qu’il partait bientôt en retraite. De toute façon c’est un Mgr Lefebvre exultant qui est revenu à Écône, même il aurait brandi en l’air les Statuts fraîchement approuvés.

En effet ce que cela signifiait pour lui, c’est qu’à partir de ce moment-là il jouissait de toute l’autorité de l’Église pour bâtir une Congrégation de l’Église, et quelques années plus tard Rome aurait beau essayer de reprendre cette autorisation, cet essai était tellement injuste selon le Droit de l’Église que jamais Mgr Lefebvre n’a hésité à exercer à l’intérieur de la FSPX toute l’autorité d’un Supérieur de Congrégation classique. Cette autorité catholique est tellement forte qu’il a suffi aux papes conciliaires de l’atteler aux mensonges du Concile pour détruire virtuellement l’Église entière, et attelée maintenant à un accord pratique entre Rome et la FSPX elle est en train de mettre par terre la FSPX. Par contre sur les prêtres, Sœurs et fidèles à l’ extérieur de la Fraternité, Mgr Lefebvre ne s’est jamais arrogé aucune autorité qui dépassât celle d’un père, conseiller et ami.

Mais les temps d’un Mgr Charrière ont depuis longtemps évolué. Combien d’évêques bien pensants y a-t-il encore dans l’Église ? Et parmi eux combien pourraient se permettre d’approuver des Statuts Traditionnels et anti-Conciliaires ? C’est comme si, juste après que Mgr Lefebvre se fût échappé de la forteresse catholique avec ses Statuts catholiques en main, la herse Conciliaire s’abattit derrière lui. « Ce sont des malades mentaux, mais ils ont l’autorité », a dit un des quatre théologiens de la FSPX à propos des Romains qui ont participé en face aux Discussions Doctrinales de 2009 à 2011. Assurément la FSPX est la dernière en ligne des Congrégations classiques à être fondées, au moins de ce côté-ci du Châtiment qui s’approche.

Voilà pourquoi, à mon avis, selon le proverbe anglais, « Il faut subir ce qu’on ne peut guérir. » Et voilà aussi pourquoi j’envisage moi-même de n’être guère plus dans les circonstances actuelles que père, conseiller et ami pour les âmes qui chercheront la direction et le soutien d’un évêque. Rien que cela est une tâche plus que suffisante. Que Dieu soit avec nous tous.

Kyrie eleison.

GREC – IV

GREC – IV on avril 27, 2013

Après avoir lu le premier « Commentaire Eleison » sur le GREC (CE 294, 2 mars), une dame m’a écrit pour se plaindre que j’aie présenté de façon fausse ce groupe de catholiques fondé vers la fin des années 1990 afin de réunir des catholiques de la Tradition et de l’Église officielle pour qu’ils pussent réfléchir ensemble et parler paisiblement entre eux pour le bien de leur Mère commune, l’Église. Avec plaisir je corrige les erreurs de fait qu’elle me signale. Je n’ai pas de problème non plus à admettre les fautes personnelles qu’elle m’impute. Seulement il y a un point important où je ne peux pas me ranger à son avis.

Quant aux erreurs de fait, M. Gilbert Pérol fut Ambassadeur de France non pas au Vatican mais au gouvernement d’Italie. De même il ne fut pas un « collaborateur laïc » mais un ami personnel du Père Lelong, un Père Blanc. Et le GREC ne fut pas lancé « dans les salons de Paris » mais dans l’appartement de la veuve de l’Ambassadeur, Huguette Pérol, dont on m’a assuré qu’elle assume toute la responsabilité d’avoir fondé le GREC, uniquement pour servir l’Église, et avec l’aide de personnes « compétentes et soucieuses de fidélité au message de l’Évangile et de la Tradition catholique ».

Quant aux défauts personnels, cette lectrice m’a signalé ma « suffisance » et mon « ignorance », mon manque de modestie et de diplomatie, mon manque de respect pour les morts et un ton sarcastique qui ne convient ni à un homme ayant une certaine éducation, ni à un prêtre. Ah, madame, que je serais heureux si ceux-là étaient les pires défauts dont j’aurai à répondre devant le tribunal de Dieu ! Ayez la bonté de prier pour mon jugement particulier.

Mais quant au sarcasme, puis-je plaider qu’en me moquant de la nostalgie des catholiques d’aujourd’hui pour le catholicisme des années 1950, je ne pensais pas à l’Ambassadeur Pérol en personne, mais plutôt à ces foules de catholiques de nos temps, lesquels, ne se rendant pas compte pourquoi Dieu a permis à l’origine à Vatican II de séparer l’Église officielle de sa Tradition, veulent retourner à cette foi sentimentalisée du pré-Concile qui a mené directement au Concile ! Madame, le point essentiel ici n’a rien à voir avec les personnes subjectives, tout à voir avec la doctrine objective.

Voilà pourquoi je ne peux pas partager votre avis quant à la « compétence et souci de fidélité à l’Évangile et à la Tradition » de la part de gens qui ont aidé Mme Pérol à fonder le GREC. Qu’un diplomate professionnel comme l’Ambassadeur Pérol ait recouru à la diplomatie pour résoudre un problème majeur de doctrine, c’est une erreur, mais c’est compréhensible. Qu’un prêtre conciliaire comme le Père Lelong ait encouragé une telle entreprise diplomatique est plus grave, mais c’est encore compréhensible en vue du fait que Vatican II a fait sauter la doctrine en officialisant le subjectivisme à l’intérieur de l’Église. Par contre ce qui est bien moins facile à accepter, c’est la « compétence et souci de l’Évangile et de la Tradition » de la part de prêtres qui ont été formés par Mgr Lefebvre pour comprendre et contrecarrer le désastre doctrinal de Vatican II. De tels prêtres n’auraient jamais dû encourager, encore moins participer activement à cet effort essentiellement diplomatique pour résoudre un problème essentiellement doctrinal, même si les meilleures intentions animaient cet effort.

Et pourtant, même dans le cas de ces prêtres s’applique dans une certaine mesure le proverbe, « Tout comprendre, c’est tout pardonner. » En effet, Mgr Lefebvre était d’une génération antérieure et plus saine. Eux par contre ils venaient d’un monde bouleversé par deux guerres mondiales. Tout honneur leur est dû pour avoir recouru à sa personne pour leur formation sacerdotale, et tant qu’il vivait il nous élevait tous, mais ils n’ont jamais vraiment absorbé sa doctrine en sorte qu’à quelques années de sa mort ils ont commencé à retomber. Pourtant c’est lui qui a eu raison, et eux et le GREC – excusez-moi, Madame – qui ont tort. Que Dieu veuille qu’ils retrouvent le bon chemin.

Kyrie eleison.

Déclaration Doctrinale – I

Déclaration Doctrinale – I on avril 13, 2013

La Déclaration Doctrinale du 15 avril de l’année dernière, rédigée par le Supérieur Général (SG) de la Fraternité Saint Pie X comme projet pour la réintégration de la Fraternité dans l’Église officielle, a fait son apparition publique presqu’un an plus tard. Elle a eu pour but de plaire en même temps à la Rome Conciliaire et aux « Traditionnalistes ». (« On peut la lire avec des lunettes noires ou roses » a dit le SG en public). De fait, elle a plu aux Romains qui déclarèrent qu’une telle Déclaration Doctrinale représentait une « avancée » en leur direction. Elle n’a pas plu aux Traditionnalistes qui ont vu en elle (ou en ce qu’ils en ont connu) une ambigüité équivalente à une trahison de la bataille pour la Foi Catholique menée par Mgr. Lefebvre, à tel point qu’ils ont estimé que son acceptation par les Romains aurait suffi pour détruire sa Fraternité.

En fait, lorsque le SG se rendit chez les Romains le 11 juin pour recevoir leur décision, il s’attendait vraiment à ce que les Romains l’aient acceptée. Nombreux sont les observateurs qui ont pensé que la raison principale pour laquelle les Romains n’ont point accepté la Déclaration Doctrinale est parce qu’entre-temps la lettre du 7 avril des Trois Evêques au SG a été publiée. Cette lettre avertissait les Romains que le SG ne pourrait se faire suivre par toute la Fraternité, contrairement à ce qu’il a pu leur faire croire, mais comme ils ont voulu qu’il le fît. Ils ne voulaient ni ne veulent une nouvelle scission qui permette à la Tradition de prendre un nouvel essor.

Quoiqu’il en soit, un article court comme celui-ci permet de présenter une seule raison importante pour affirmer que si les Romains avaient accepté la proposition de la Déclaration Doctrinale, c’en était fini de la FSPX. Mgr. Lefebvre déclara, et prouva, que Vatican II était une cassure ou rupture par rapport à l’enseignement précédent de l’Église. Sur cette prémisse s’est fondé et repose toujours le mouvement catholique Traditionnel. C’est pourquoi, confronté aux progrès de la résistance de ce mouvement qui s’opposait à son cher Vatican II, Benoît XVI proclama dès le début de son pontificat en 2005 l’ « herméneutique de la continuité ». Grâce à celle-ci le Concile qui (objectivement) contredit la Tradition, doit être (subjectivement) interprété de telle sorte qu’il ne la contredise plus. Ainsi doit disparaître toute opposition ou rupture entre le Concile et la Tradition catholique.

Voyez maintenant le septième paragraphe (III, 5) de la Déclaration Doctrinale. Il déclare que les affirmations de Vatican II qui seraient difficiles à concilier avec tout l’enseignement précédent de l’Église, (1) « doivent être comprises à la lumière de la Tradition entière et ininterrompue, de manière cohérente avec les vérités précédemment enseignées par le Magistère de l’Église, (2) sans accepter aucune interprétation de ces affirmations qui peuvent porter à exposer la Doctrine catholique en opposition ou en rupture avec la Tradition et avec ce magistère ».

La première partie ici (1) est parfaitement vraie tant qu’elle signifie que toute nouveauté Conciliaire « difficile à concilier » sera immédiatement rejetée si elle contredit objectivement l’enseignement antérieur de l’Église. Mais entendue ainsi, (1) est directement contredite par (2) lorsque (2) dit qu’aucune nouveauté Conciliaire ne saurait être « interprétée » comme étant en rupture avec la Tradition. C’est comme si quelqu’un disait que toutes les équipes de football doivent porter des maillots bleus, mais que les maillots de toute autre couleur doivent être interprétés comme étant rien d’autre que bleus ! Quelle bêtise ! Mais voilà exactement l’ « herméneutique de la continuité ».

Donc, les soldats qui gardent la dernière forteresse de la Foi qui soit organisée à échelle mondiale, se rendent-ils compte de ce que leur Commandant est en train de penser ? Se rendent-ils compte que sa solennelle déclaration de la doctrine de la FSPX fait paraître qu’il pense de la même façon qu’un chef de leurs ennemis ? Sont-ils heureux qu’on les conduise à penser comme les ennemis de la Foi ? En effet, toutes les idées doivent être catholiques, mais de telle sorte que les idées non-catholiques seront « interprétées » dorénavant comme étant catholiques. Réveillez-vous,camarades ! Dans le Quartier Général on pense comme l’ennemi.

Kyrie eleison.

GREC – III

GREC – III on avril 6, 2013

Désirant prendre lui-même la place de Dieu, l’homme moderne s’efforce de remplacer l’ordre du monde de Dieu par son propre ordre. Mais l’ordre de Dieu est réel, extérieur et indépendant de l’esprit de l’homme. C’est pourquoi l’homme moderne décroche son esprit de cette réalité, tout en extrayant d’elle, pour construire son propre rêve, ces éléments-là qui sont indispensables à sa construction. Or l’ordre le plus élevé dans la Création de Dieu trouve sa meilleure expression dans la doctrine de l’Église. C’est pourquoi tout homme d’Église et tout fidèle soumis aujourd’hui à l’influence de tout ce qui est « normal » dans le monde qui les entoure, souffrent d’un profond refus ou ignorance de la nature et nécessité de la doctrine.

C’est là que réside le problème essentiel du GREC, tel qu’il a été présenté dans deux numéros antérieurs des « Commentaires Eleison » (294 et 295). Le Groupe de Réflexion Entre Catholiques fut fondé en 1997 dans les salons de Paris pour promouvoir d’amicales réunions et échanges entre les catholiques de Tradition et les catholiques du courant majoritaire de l’Église, dans le but de créer un climat de confiance mutuelle et de respect qui faciliterait une réconciliation entre eux, et qui mettrait ainsi fin à leur inutile opposition. Un tel but ignore gravement l’importance de la doctrine, sans qu’il soit nécessaire d’y voir une malice préméditée, dont seul Dieu est juge, mais quoi que les hommes puissent en penser, pas plus que la réalité la doctrine ne se laisse mettre de côté.

Dans le livre du Père Lelong sur le GREC, Pour la Nécessaire Réconciliation, le Père nous raconte comment deux prêtres de la Fraternité Saint Pie X et son Supérieur Général « contribuèrent d’une façon décisive à la création et à la vie du GREC ». Même avant sa création, l’abbé du Chalard avait accordé au Père Lelong une amicale réception dans son prieuré de la FSPX, et « dans les années qui suivirent il ne cessa d’apporter au GREC un soutien aussi discret qu’attentif ». Lors de la création du GREC, l’abbé Lorans, alors Recteur de l’Institut Saint Pie X de Paris et qui depuis lors a exercé une influence décisive sur les publications de la FSPX depuis Paris, salua l’idée d’un « dialogue entre catholiques », et très vite obtint du Supérieur Général de la FSPX en Suisse l’aval de sa participation au GREC. A partir de ce moment-là, l’abbé Lorans a joué un rôle de chef dans toutes les activités du GREC.

Ces activités débutèrent à petite échelle et en privé. En mai 2000 eut lieu la première réunion publique, à laquelle l’abbé Lorans participa, avec une assistance de 150 personnes. Les réunions se firent de plus en plus fréquentes, avec la participation de prêtres de la FSPX. Les autorités de l’Église furent au plus haut niveau régulièrement consultées, et on les tenait au courant. L’abbé Lorans de son côté permit « d’établir et d’approfondir des relations qui furent toujours très confiantes » avec le Supérieur Général. A partir de 2004, les réunions du GREC furent ouvertes plus largement encore au public, et en septembre de cette année un « groupe de travail théologique » fut organisé avec la participation de l’abbé Lorans ainsi que celle d’un autre prêtre de la FSPX et d’un théologien de Rome, ces deux derniers devant participer plus tard ensemble aux Discussions Doctrinales entre Rome et la FSPX de 2009 à 2011. Le GREC a bien pu voir dans ces Discussions la réalisation de ses espoirs les plus chers – enfin les théologiens se rencontraient dans un climat que le GREC avait tant contribué à créer, « pour la nécessaire réconciliation ».

Grâce à Dieu, les Discussions rendirent à la doctrine sa juste primauté. Elles démontrèrent qu’entre la doctrine catholique et celle du Concile existe un abîme infranchissable. Mais est-ce que l’école de pensée du GREC allait pour autant être bloquée à l’intérieur de la FSPX ? Loin de là ! En un clin d’œil le Quartier Général de la FSPX retourna le « Pas d’accord pratique sans accord doctrinal préalable » en un « Pas d’accord doctrinal, donc il faut poursuivre un accord pratique » ! Hélas, la levée de boucliers du printemps de l’année dernière à l’intérieur de la FSPX fut étouffée et désorientée à nouveau lors du Chapitre Général du mois de juillet, et le QG de la FSPX a continué dans sa poursuite à peine déguisée d’un accord pratique.

« Notre secours est dans le nom du Seigneur », en particulier dans la Consécration de la Russie. Nulle part ailleurs.

Kyrie eleison.

Dignité Indigne

Dignité Indigne on mars 16, 2013

Une lectrice a présenté des arguments en faveur de l’enseignement de Vatican II sur la liberté religieuse. Même si le sujet a été souvent évoqué dans les « Commentaires Eleison », ses raisons valent sûrement la peine que l’on s’y arrête, parce qu’il est de toute importance que les catholiques d’aujourd’hui comprennent à fond la fausseté de cet enseignement. Ce que le Concile a enseigné dans le paragraphe 2 de sa Déclaration sur la Liberté Religieuse ( Dignitatis Humanae ),c’est que tout homme doit être libre de toute coaction exercée par n’importe quels autres hommes ou groupes d’hommes quand il s’agit pour lui d’agir en privé ou en public selon ses croyances. Plus encore, tout État humain doit inscrire ce droit naturel comme un droit constitutionnel ou civil.

Au contraire, jusqu’à Vatican II l’Église catholique a systématiquement enseigné que tout État, en tant qu’il incarne l’autorité civile de Dieu sur les créatures humaines de Dieu, est obligé comme tel d’utiliser cette autorité pour protéger et favoriser l’unique véritable Église de Dieu, l’Église catholique du Dieu Incarné, Notre Seigneur Jésus-Christ. Évidemment, les États non-catholiques seront condamnés davantage pour leur manque de Foi que pour ne pas avoir donné de protection civile à cette Foi. Également, les États catholiques peuvent s’abstenir d’interdire la pratique publique des fausses religions là où une telle interdiction ferait plus de mal que de bien au salut éternel des citoyens. Néanmoins le principe demeure intact : les États de Dieu doivent protéger la vraie religion de Dieu.

En fait l’enseignement Conciliaire implique ou que les États ne sont pas de Dieu, ou qu’il n’y a pas une vraie religion de Dieu. Dans les deux cas l’État est implicitement libéré de Dieu, et la liberté de l’homme est ainsi placée au-dessus des droits de Dieu ou, plus simplement, l’homme au-dessus de Dieu. Voilà pourquoi Mgr. Lefebvre disait que l’enseignement Conciliaire était un blasphème. Et il ne sert à rien de dire que les autres paragraphes de DH contiennent un bon enseignement catholique. Une seule déchirure faite par l’iceberg fut suffisante pour faire sombrer le Titanic. DH#2 à lui seul est suffisant pour faire sombrer la doctrine catholique. Mais voyons les arguments qui prétendent défendre l’enseignement du Concile.

1 DH fait partie du Magistère Ordinaire, lequel doit être pris bien au sérieux.

DH est venu des Magistres (Maîtres) qui ont la charge de l’enseignement dans l’Église,

oui, mais non du Magistère ordinaire infaillible, puisque DH contredit l’enseignement

traditionnel de l’Église, ainsi que cela vient d’être démontré ci-dessus.

2 DH ne fait que manifester les droits humains qui sont garantis par la loi naturelle.

La loi naturelle place les droits de l’homme en dessous, et non au-dessus, des droits de

Dieu.

3 DH ne renie pas le modèle catholique des relations Église-État.

Mais bien sûr qu’il le fait ! Le paragraphe #2 libère l’État de son obligation intrinsèque

envers l’unique véritable Église.

4 DH est rédigé dans le contexte du monde moderne où tous croient aux droits de

l’homme.

Depuis quand l’Église doit-elle s’adapter au monde, et non le monde à l’Église ?

5 DH n’enseigne pas que l’homme a un droit à l’erreur.

Si l’État de Dieu doit garantir un droit civil à pratiquer, en public, les fausses religions,

il s’ensuit qu’on oblige Dieu à donner un droit à l’erreur.

6 DH est un appel aux gouvernements modernes pour qu’ils garantissent la moitié d’une

tranche de pain, ce qui est mieux que pas de pain du tout.

La vraie doctrine catholique est si logique et si cohérente qu’en abandonner une partie,

c’est l’abandonner toute entière. Et quelle brebis se sauve en s’offrant elle-même au

loup ?

7 Les catholiques ne doivent pas se retirer du monde moderne dans un ghetto doctrinal.

Les catholiques doivent faire tout ce qu’ils ont à faire, et aller où qu’ils doivent aller, afin

de ne pas trahir les droits de Dieu ni compromettre Son honneur. Si cela signifie le

martyre, qu’il en soit ainsi !

Kyrie eleison.