Mgr Marcel Lefebvre

Principes de Résistance – II

Principes de Résistance – II on avril 26, 2014

La Foi doit être préservée bien que le Pasteur soit frappé (cf. EC 348). S’il fut un homme qui nous a été donné par Dieu pour nous montrer comment nous devons garder la Foi en ces temps de confusion, par la préservation du vrai sacrifice de la Messe et du vrai sacerdoce catholique, cet homme fut certainement Monseigneur Lefebvre (1905–1991). Étant donné que le désastre provoqué dans l’Église par les Pasteurs Conciliaires n’a pas substantiellement changé depuis son époque, ce que lui-même a dit et écrit s’applique substantiellement à la situation d’aujourd’hui, et tout nouveau venu qui se rend compte du désastre ne peut faire mieux que de lire et étudier ses paroles.

Cependant, le désastre s’est accru dans de telles proportions depuis sa mort que tout mouvement d’une quelconque ainsi nommée « Résistance » aujourd’hui fera bien d’apprendre les leçons qu’on peut tirer de l’impressionnante chute de cette Fraternité Saint Pie X. Celle-ci fut la magnifique réalisation de Monseigneur Lefebvre pour préserver la Foi au milieu de l’effondrement de l’Église officielle. Pour quelles raisons la direction de la FSSPX est-elle actuellement en train de l’engager dans une direction différente de celle qu’avait tracée Monseigneur Lefebvre, une direction qui ne peut conduire la FSSPX qu’à un effondrement tout à fait semblable ?

Parce que, à mon avis, les chefs que la FSSPX s’est donnée après la mort de Monseigneur survenue en 1991, lors des Chapitres Généraux de 1994 et 2006, n’ont jamais pris toute la mesure du désastre Conciliaire, pour la bonne raison qu’ils étaient des enfants des décadentes années 1950, ou des années révolutionnaires 1960 et plus tard encore. Ayant bu dans le fleuve de la Révolution en même temps que le lait de leur mère, pour ainsi dire, ils n’ont jamais compris à quel point ils font erreur lorsqu’ils se trouvent face à des hommes d’Église qu’ils prennent pour Catholiques alors qu’ils ne le sont pas du tout. Bref, ces chefs ou bien n’ont jamais étudié le modernisme, ou bien n’ont jamais compris ce qu’ils ont étudié, ou bien ont été trop « pieux » ou « surnaturels » pour penser que cela pouvait s’appliquer aux hommes de l’Église officielle qu’ils avaient en face d’eux.

Ainsi, là où Monseigneur Lefebvre avait vu clairement que l’Église Conciliaire, en perdant chacune des quatre notes de l’Église catholique (une, sainte, catholique, apostolique) n’était pas l’Église catholique, Monseigneur Fellay (Supérieur Général depuis 1994) et l’abbé Pfluger (Premier Assistant depuis 2006) insistent aujourd’hui encore qu’il ne peut y avoir qu’une seule Église, et qu’ainsi l’Église Conciliaire n’est pas autre que l’Église catholique. Il est donc naturel que, là ou Monseigneur Lefebvre maintenait la FSSPX à une distance de sécurité de l’Église Conciliaire, Monseigneur Fellay et l’abbé Pfluger au contraire veulent éliminer cette distance et ramener la FSSPX dans le giron de cette Église qu’est la Conciliaire . Et ni Monseigneur Fellay ni l’abbé Pfluger ne se sentiront catholiques tant qu’ils n’auront pas atteint ce but.

Mais la Foi réside en premier lieu dans l’intelligence et non pas dans les sentiments. Il s’ensuit que quiconque a, pour quelque raison que ce soit, commencé à reconnaître que l’actuelle direction de la FSPX est sur la mauvaise voie, a besoin de continuer à étudier le problème total de la Révolution, du modernisme et de Vatican II. Il s’agit d’une séquence indispensable parce qu’on peut avoir une connaissance livresque de ce qu’est la Révolution et pourtant ne pas la reconnaître alors qu’on la rencontre juste sous le nez. Je me sens si bien quand je sens que tout le monde est gentil que je perds de vue la fausseté objective du grand nombre d’entre nous – telle que Dieu la voit. On pourrait dire qu’il faut une grâce particulière de Dieu pour voir cette fausseté telle que Lui-même la voit, sans p erdre pour autant la compassion, mais une âme peut obtenir cette grâce si elle recherche Dieu sérieusement, spécialement dans la prière.

Dieu est bon pour ceux qui le recherchent, dit l’Écriture en de nombreux endroits. A supposer qu’Il existe, comment pourrait-Il être autrement que suprêmement bon pour ceux qui le recherchent ?

Kyrie eleison.

Cinquantisme à l’Oeuvre

Cinquantisme à l’Oeuvre on mars 8, 2014

Si jusqu’ici il n’y a eu que relativement peu de réaction dans la Fraternité St Pie X à sa réorientation totale sous Mgr. Fellay, c’est à cause du désir des gens d’en revenir au catholicisme des années 1950. Voilà ce que constate une fidèle qui assiste à la Messe dans une chapelle de la FSPX du monde anglophone. Elle m’écrivit récemment :—

« Pourquoi n’y a-t-il pas de « Résistance » par ici ? Je crois l’avoir compris. Vous avez souvent fait remarquer que la plupart des chefs des débuts de la FSPX n’ont jamais vraiment compris Mgr. Lefebvre. Je crois que cela s’applique à bon nombre des fondateurs de notre chapelle ici. Ce sont les mêmes gens qui s’accrochent à la FSPX et à ses chefs actuels. Comment cela ? Pourquoi n’agissent-ils pas pour protéger contre la menace du dedans les fruits de leurs labeurs ?

« Dimanche, c’est une dame âgée qui me l’a résumé. Selon son mari et elle, ils ont bataillé bravement dans les années 1970 et 1980, et le fruit de leurs efforts c’est la chapelle elle-même. La Messe avec tout ce qui l’entoure, la propriété, les édifices, les bancs, les statues, les ornements – voilà ce que menace la seule existence de la « Résistance ». Pendant tout ce temps-là ils ont bataillé pour restaurer pour eux-mêmes le catholicisme de leur jeunesse. Pour eux il n’y va pas du tout de la doctrine. La dame est membre d’un Tiers Ordre, mais elle croit que les questions de doctrine reviennent aux prêtres et aux évêques, pas aux laïcs. Par exemple, étudier les Encycliques des Papes, c’est s’occuper de choses réservées par Dieu à la hiérarchie.

« Je lui ai demandé s’il ne fallait pas comprendre sa foi, si chaque âme ne devra pas répondre à Dieu de sa connaissance de sa foi ? La réponse m’a semblé aussi sincère qu’étonnante. Ils ont dit, « Non ! La responsabilité du Catholique, c’est d’obéir à ses Supérieurs. » Et si ceux-ci se trompent ? « Obéir quand même ! Toute autre chose, c’est de la rébellion. » Rien qu’interroger ses Supérieurs en matière de doctrine est de la part d’un Catholique « signe de rébellion », parce que cela ne le concerne pas. Si le Supérieur est en erreur, c’est Dieu qui le jugera. « On ne se trompera jamais en obéissant au prêtre. » Et voilà ! Les Résistants sont des rebelles qui désobéissent et manquent de respect. Comment osent-ils interroger leurs Supérieurs ? Quelle présomption que d’étudier la doctrine, d’interroger ses Supérieurs là-dessus ! Les Résistants sont méchants, pas parce que leur doctrine serait fausse, mais parce que leurs mots et actions menacent le catholicisme des années cinquante.

« Mais, dis-je, l’obéissance aveugle est ridicule ! Que devons-nous faire, nous autres brebis, lorsque le Pasteur est frappé et les brebis dispersées ? Nous leurrer que tout va bien et nous laisser dévorer par les loups au nom de l’obéissance ? Que dire à de tels gens ? Ils sont volontairement ignorants, en croyant que l’ignorance volontaire est une vertu ! Comment arrive-t-on à croire une énormité pareille ? Quelle erreur s’est infiltrée dans l’Église pour persuader les Catholiques d’éteindre leurs esprits ? La seule conclusion que je puisse en tirer, c’est que s’il ne reste à la FSPX que des troupeaux de brebis lobotomisées, ce sera pour Rome un jeu d’enfants d’éliminer la dernière forteresse de la Tradition ! Il suffira de soumettre au contrôle de l’évêque du lieu les chapelles de la FSPX par un accord en due forme, ou par une coopération de fait avec les prêtres du Novus Ordo, chose qu’on a observée par ici. »

Remarquez cette évocation d’une absorption possible de la FSPX par Rome, non pas par un accord net et formel, mais par une fusion en douceur. C’est un vrai danger. Je me demande si ce n’est pas là la consigne donnée au QG de la FSPX par ses « nouveaux amis » à Rome.

Kyrie eleison.

Anxiété Sédévacantiste – II

Anxiété Sédévacantiste – II on février 1, 2014

1 Ou bien on accepte les Papes Conciliaires en bloc (comme le font les libéraux – Dieu nous en préserve !) ou bien on les rejette en bloc (comme le font les sédévacantistes). Les accepter partiellement oui et partiellement non, c’est sélectionner et choisir ce que l’on acceptera, comme le fit Luther, et comme le font tous les hérétiques (du Grec : celui qui choisit). Cela est vrai si l’on sélectionne et choisit selon son propre choix personnel, mais cela n’est pas vrai si, comme Monseigneur Lefebvre, on juge selon la conformité ou non à la Tradition catholique, laquelle se trouve dans le trésor de 2000 ans de documents magistériels de l’Église. Dans ce cas on juge en accord avec 260 Papes contre seulement six, mais cela ne prouve pas l’invalidité de ces six derniers Papes.

2 Mais ces six Papes Conciliaires ont empoisonné la Foi et ont mis en danger le salut éternel de millions de Catholiques : cela est contraire à l’indéfectibilité de l’Église. Lors de la crise Arienne du 4 ème siècle, le Pape Libère mit la Foi en danger en condamnant Saint Athanase et en accordant son appui aux évêques Ariens de l’Est. Alors pour un certain temps l’indéfectibilité de l’Église n’était plus assurée par l’intermédiaire du Pape mais par son adversaire apparent. Cependant cela ne signifie pas que Libère ait cessé d’être le Pape, ni qu’Athanase ait été le Pape. De même aujourd’hui, l’indéfectibilité de l’Église passe par ceux qui suivent fidèlement la ligne de conduite établie par Monseigneur Lefebvre, mais cela ne signifie pas nécessairement que Paul VI n’ait pas été le Pape.

3 Ce que les évêques du monde enseignent, unis au Pape, c’est le Magistère Ordinaire Universel de l’Église, lequel est infaillible. Or voici que, au cours des 50 dernières années, les évêques du monde unis aux Papes Conciliaires ont enseigné le délire Conciliaire. Par conséquent ces Papes ne peuvent avoir été de vrais Papes. Si le Magistère Ordinaire de l’Église devait s’éloigner de la Tradition en opposition avec elle, il ne serait plus « Ordinaire »,mais plutôt tout ce qu’il y a de plus extraordinaire, parce que la doctrine de l’Église n’admet pas de nouveautés, devant être « Universel » autant dans le temps que dans l’espace. Or la doctrine Conciliaire s’écarte de beaucoup de la Tradition (par exemple la liberté religieuse et l’œcuménisme). Par conséquent la doctrine qui est propre au Concile ne tombe pas sous le Magistère Ordinaire Universel, et elle ne peut servir de preuve que les Papes Conciliaires ne furent point Papes.

4 Le Modernisme est « la synthèse de toutes les hérésies » (Saint Pie X). Or, les Papes Conciliaires furent tous des modernistes « publiques et manifestes », c’est-à-dire des hérétiques d’une nature telle que Saint Robert Bellarmin déclarait qu’ils ne pouvaient être membres de l’Église, et à plus forte raison en être la tête. Voyez le « Commentaire » de la semaine dernière. Aux jours de Saint Bellarmin les choses étaient beaucoup plus claires, à savoir « publiques et manifestes », qu’elles ne le sont de nos jours où c’est la confusion qui règne dans les esprits et les cœurs. L’hérésie objective des Papes Conciliaires (c’est-à-dire ce qu’ils disent) est publique et manifeste, mais ce n’est pas le cas de leur hérésie subjective ou formelle (c’est-à-dire leur intention consciente et résolue de nier ce qu’eux savent être l’immuable dogme catholique). La preuve de leur hérésie formelle ne peut être obtenue que par une confrontation avec l’autorité doctrinale de l’Église, par exemple l’Inquisition ou Saint Office (quelque soit son nom). Mais le Pape est lui-même l’autorité doctrinale la plus haute de l’Église, au dessus et au-delà de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Comment donc pourrait-il être lui-même prouvé coupable d’appartenir à cette classe d’hérétique dont on suppose qu’elle seule peut le rendre incapable d’être le chef de l’Église ?

5 Mais dans ce cas-là l’Église a fait naufrage sans possibilité de s’en sortir. Encore une fois, voyez le « Commentaire » de la semaine dernière. Les esprits sont aujourd’hui si universellement embrouillés que Dieu seul peut débrouiller un tel chaos. Plutôt que de prouver que ces Papes embrouillés ne sont pas Papes, cette objection suggérerait que Lui seul doit intervenir (et vite, dirait-on !). Mais patience. Dieu nous soumet tous à l’épreuve, et Il a parfaitement le droit de le faire.

Kyrie eleison.

Bonnes Nouvelles

Bonnes Nouvelles on janvier 18, 2014

La première bonne nouvelle c’est que l’achat de la maison, Reine des Martyrs, dans le Sud Est de l’Angleterre est en cours de réalisation ces jours-ci. Au début le montant à payer semblait hors d’atteinte, mais suite à deux appels téléphoniques un bienfaiteur de France et un autre des États-Unis ont couvert près des deux cinquièmes et un autre quart respectivement de la somme nécessaire, et du coup l’achat devenait possible. Une autre septième partie est venue des nombreux bienfaiteurs de l’Initiative Saint Marcel, j’ai vidé plusieurs de mes tirelires, et finalement une bienfaitrice de l’Asie nous a donné le reste de ce qu’il fallait.

Un grand merci à chacun de vous qui avez contribué,parce que les donations plus petites ne doivent pas être sous-estimées. Dieu ne considère pas seulement le montant. Peut-être attend-il une suffisance d’oboles de veuves pauvres mais intéressées (Lc.XXI,1–4) pour qu’il inspire des bienfaiteurs capables de dons plus importants. Car chez Dieu c’est l’esprit qui mène la matière, et non l’inverse. Mais je vous invite à prier pour les trois bienfaiteurs mentionnés ci-dessus car nous leur sommes tous redevables. En particulier je pense que la maison qui s’achète pourra servir de refuge pour les prêtres qui la visiteraient comme un oasis (Dieu aidant) de santé mentale.

En effet, la deuxième bonne nouvelle c’est qu’aux yeux des prêtres de la FSPX la trahison de la Foi de la part des chefs de la Néo-Fraternité Saint Pie X devient petit à petit de plus en plus évidente. L’un après l’autre, parmi les meilleurs d’entre eux se trouvent aliénés puis exclus de la Néo-Fraternité. Celle-ci prétend que c’est de leur propre gré ou pour des raisons purement personnelles qu’ils sortent, ou bien qu’ils sont exclus pour leur désobéissance, car, bien sûr,ces traîtres au sommet de la FSPX n’admettront jamais que c’est leur trahison à eux qui chasse ces prêtres. Cependant, l’un après l’autre, ces prêtres déclarent que leur problème est un problème de doctrine : les documents officiels de la FSPX du 15 avril et du 14 juillet, 2012, et du 27 juin, 2013, démontrent que les chefs de la Néo-Fraternité sont en train d’abandonner pour un plat de lentilles conciliaires le glorieux combat pour la Foi de Mgr. Lefebvre.

Ainsi en Amérique du Sud un Prieur de la FSPX capable et dévoué refuse son transfert à un autre poste, transfert imposé dans le but évident de contrôler et faire taire son opposition à la trahison de la FSPX réalisée par ses chefs. Ce prêtre écrit au Supérieur de District que son refus d’obtempérer est motivé par des raisons purement doctrinales. En Autriche, autre ancien Prieur fidèle et qui a beaucoup souffert donne cinq raisons sérieuses de son départ de la FSPX, et tout ce que le Premier Assistant trouve à leur répondre c’est qu’elles ne méritent aucune considération. En France surtout, un groupe de 12 prêtres s’est réuni et ils ont signé une déclaration publique d’allégeance à la prise de position doctrinale de Mgr. Lefebvre. En conclusion ils y mettent leur sacerdoce à la disposition des parents qui ont besoin d’éduquer leurs enfants, de jeunes hommes qui cherchent à être formés pour la prêtrise, et d’âmes qui nécessitent les sacrements. Il a fallu du temps pour que les prêtres en France se mettent ainsi à réagir, mais plus cette réaction s’est fait attendre, et plus elle risque d’être ferme. Monseigneur Lefebvre aimait citer ce proverbe français selon lequel le temps ne respecte rien qui se fait sans lui.

Prenez patience, chers lecteurs. Dieu n’est pas pressé, et personne ne se moque de Lui (Gal.VI,7). Si ceux qui corrompent actuellement la FSPX essaient de se consoler en se disant que les prêtres qui partent ou sont exclus ne représentent qu’une petite minorité du total de 500 prêtres de la FSPX, ces chefs ne font que montrer encore une fois combien peu ils comprennent la force de la Vérité ! Ils l’ont abandonnée, et elle les abandonne à son tour – inexorablement. Que Dieu nous prenne tous en pitié.

Kyrie eleison.

Abbé Rioult – II

Abbé Rioult – II on décembre 14, 2013

Permettez-moi de citer encore l’abbé Olivier Rioult lors de son entrevue du 6 octobre à Paris (cf. EC333) : il s’agit d’une question beaucoup discutée à l’intérieur de la Résistance catholique d’aujourd’hui – faut-il qu’elle s’organise ? On demanda à l’abbé Rioult s’il pensait que l’on peut monter une nouvelle organisation à niveau mondial, ou préférait-il une certaine forme d’association libre, comme celle des sédévacantistes depuis quelques années. Voici sa réponse, cette fois en ses propres termes :—

« Oui, il est possible que dans les prochains mois qui viennent, je puisse créer une association au sens large, fondée sur une amitié avec les autres résistants catholiques, qu’ils soient pour l’opinion sédévacantiste ou qu’ils ne le soient pas, parce que cela reste pour moi une opinion. Mais les choses ne sont pas encore mûres. En tout cas tout ce qui est catholique est nôtre. Donc tous les catholiques qui sont prêts à faire un travail catholique et à résister au modernisme qui règne dans l’Église, eh bien, nous collaborerons avec eux. Donc, oui pour une association au sens large qui partage un même bien commun : la foi et le culte de l’Église catholique, défendre la foi. C’est ce bien commun qui peut créer une amitié entre tous nos groupes.

« Je crois que plus nous allons vers la fin des temps, plus le Catholique sera de fait un anarchiste ; pas de droit, mais de fait. C’est-à-dire qu’il va devoir être contre tous les pouvoirs en place, parce que tous les pouvoirs en place auront été neutralisés, minés ou subvertis, et seront contre nature. Donc, de fait, le catholique devra combattre toutes les autorités, qu’elles soient civiles, ecclésiastiques . . . , parce qu’elles seront toutes déviantes, maçonniques . . . , en tout cas au service du Prince de ce monde. Je pense donc qu’il sera très difficile de recréer des structures mondiales. Le Père Calmel, très clairvoyant, déjà en 1970, disait très bien que les chefs naturels locaux devront rayonner là où ils sont avec des liens purement d’amitié avec les autres chefs locaux à d’autres endroits.

«  En 1970 dans la revue « Itinéraires » (#149), il écrivit : Le « combat chrétien » doit se mener par petites unités qui refusent d’entrer dans je ne sais quelles organisations systématiques et universelles. Dans ces diverses unités, telles qu’une modeste école, un humble couvent, une confrérie de piété, un petit groupement entre familles chrétiennes, une organisation de pèlerinage, l’autorité est réelle et indiscutée . . . Il s’agit seulement d’aller jusqu’au bout de sa grâce et de son autorité dans la petite sphère dont on a certainement la charge, en se tenant relié, sans grandes machines administratives. »

Si le Père Calmel a écrit cela en 1970 pour les circonstances de 1970, on pourrait objecter ou qu’il voyait trop loin dans l’avenir, ou que Monseigneur Lefebvre, en organisant la Fraternité Saint Pie X, a démontré ce qui était encore possible en 1970. Mais je pense réellement que le temps a donné raison au Père Calmel. En observant ce qui est arrivé à la Fraternité l’an dernier, on pourrait dire qu’elle n’était pas destinée à une longue durée. Comme le Pape Saint PieX, Monseigneur Lefebvre a mené une magnifique bataille d’arrière-garde, mais il faut reconnaître que l’Archevêque, en venant 70 ans après, n’a pu faire qu’une œuvre de bien moindre importance que ce Pape, et depuis l’Archevêque encore 40 ans ont passé. Dans un monde qui se précipite à sa ruine, la prophétie du Père Calmel ne pouvait guère tarder à se réaliser.

Chers lecteurs, si nous ne voulons pas lâcher Notre Seigneur, nous n’avons d’autre choix que de nous ceindre les reins. A mon avis, le Père Calmel et l’Abbé Rioult ont raison. Sainte Mère de Dieu, Secours des Chrétiens, secourez-nous !

Kyrie eleison.

Foi d’Abord

Foi d’Abord on novembre 23, 2013

La grande leçon enseignée par Mgr Lefebvre (1905–1991) aux Catholiques qui avaient des oreilles pour entendre, c’était que la Foi passe avant l’obéissance. La triste leçon que nous avons dû apprendre depuis, c’est qu’on continue de faire passer l’obéissance avant la Foi. Ce Commentaire, sans cesse aiguillonné par la confusion actuelle dans l’Église, le monde et la Fraternité St Pie X, et poussé par elle à remonter aux principes, a souvent essayé d’expliquer pourquoi la Foi doit passer avant tout.

Prenez par exemple les arguments d’un « bon » confrère qui par courriel m’a accusé récemment de mal juger l’état actuel de la Fraternité. Ma résistance à la Néo-fraternité (comme je l’appelle) il accuse : 1) d’avoir des motifs trop personnels, 2) d’oublier le bien de l’Église, 3) d’être inconsistante avec des positions que j’ai prises avant, 4) de manquer de réalisme catholique, 5) de s’opposer à l’infaillibilité de l’Église, 6) de faire de chacun son propre Pape, 7) de proposer une vision moderniste de l’Église, 8) d’être protestant, 9) de rejeter l’union avec Rome et finalement 10) d’éloigner les âmes de l’Église.

Or je ne suis pas un Mgr Lefebvre et je n’ai aucune prétention de l’être, mais je pose la question suivante : ce confrère se rend-il compte que tous ces arguments (sauf le troisième) il aurait pu les appliquer il y a quarante ans à la résistance de Mgr Lefebvre aux autorités officielles de l’Église à Rome ? Pourtant cette résistance fut 1) motivée uniquement par le besoin urgent de défendre la Foi, 2) pour le bien de l’Église, 4) d’une façon parfaitement réaliste (comme l’ont prouvé les fruits de sa Fraternité), 5) ne s’opposant point à l’infaillibilité de l’Église mais la démontrant par sa résistance même, 6) rappelant l’Église de toujours comme mesure des Papes, 7) contre toute démence du néo-modernisme, 8) contre le renouveau du Protestantisme par le néo-modernisme, 9) pour l’union avec la Rome catholique de toujours, et finalement 10) une aide importante pour beaucoup d’âmes vraiment catholiques à garder la Foi au lieu de la perdre.

Et qu’est-ce qui a justifié cette prise de position par Mgr Lefebvre il y a quarante ans ? Qu’est-ce qui a prouvé qu’il n’était pas, malgré les apparences, un rebelle comme Luther, mais vraiment catholique et un grand serviteur de l’Église ? Sa doctrine, sa doctrine, sa doctrine ! Là où Luther a nié toute une série d’enseignements de l’Église, Mgr Lefebvre en a affirmé tous et chacun. C’est au nom de la doctrine de la Foi qu’il a tenu tête aux Papes Conciliaires et à ces autorités de l’Église qui la subvertissaient par le fond en renouvelant et en adoptant les erreurs épouvantables du modernisme.

Donc qu’est-ce qui justifie maintenant une certaine résistance aux chefs de la Fraternité ? Comment ceux qui résistent peuvent-ils prétendre être les serviteurs les plus fidèles de la Fraternité ? Par la doctrine, la doctrine, la doctrine. La Déclaration de la mi-avril de 2012 démontra une défaillance doctrinale épouvantable au sommet de la Fraternité, et cette Déclaration a beau avoir été « retirée », son contenu, loin d’avoir été rétracté, a même été défendu comme étant, par exemple, « trop subtil » pour le commun des Catholiques ! Et on ne peut pas dire que les documents officiels de la Fraternité du 14 juillet, 2012, ou du 27 juin, 2013, aient proprement rectifié le mal. La preuve en est que la politique pratique du QG de la Fraternité n’a en rien changé. Cher confrère, la Fraternité à laquelle vous appartenez a été fondée sur le principe que la Foi passe avant l’obéissance, et maintenant vous voulez soutenir cette Fraternité en faisant passer l’obéissance apparente à cette Fraternité avant la Foi ? Étudiez les documents et observez les actions !

Kyrie eleison.