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L’importance de la Culture – II

L’importance de la Culture – II posted in Les Commentaires Eleison on décembre 30, 2017

Revenons au Président de la Russie, Vladimir Poutine. Ce chef d’État entend selon le sens commun la notion de “culture” : il lui donne une acception très large, mais réelle, incluant les valeurs, les normes et le mode de vie des différents peuples sur le plan national et international. C’est dire qu’il conçoit la « culture » d’une manière politiquement fort incorrecte, dans la mesure où les ennemis du genre humain et de Dieu cherchent à homogénéiser toutes les nations pour les fondre dans un magma global que l’Antéchrist parviendra plus facilement à dominer par la tyrannie mondiale que ces ennemis appellent de leurs vœux. À l’inverse, Dieu étale dans sa création une étonnante variété, car plus les êtres sont différents, et mieux ils reflètent la plénitude de Son Être divin. Or, toute variété ordonnée va comporter des êtres plus parfaits et d’autres moins parfaits : en d’autres termes elle comportera une inégalité. C’est pourquoi les ennemis de Dieu, au nom de l’égalité, veulent tout niveler par le bas. Un exemple classique est leur trilogie :”Liberté, Égalité, Fraternité”. A l’inverse, les catholiques souhaitent que toutes les créatures restent aussi variées et aussi inégales que le Créateur les a voulues lorsqu’Il leur a donné l’existence. Poutine est à cet égard du côté de Dieu.

S’adressant, en octobre dernier, à un groupe international de jeunes venus à Sotchi en Russie pour le 19ème Festival mondial de la jeunesse et des étudiants, il a dit : http://​en.​kremlin.​ru/​events/​president/​news/​55842

L’Inde, notre voisin de gauche, compte 1,2 milliard d’habitants et la Chine 1,5 milliard. Quant aux États-Unis, ils reçoivent de plus en plus d’immigrants. Pour autant que je sache, la population chrétienne blanche aux États Unis est récemment devenue une minorité, soit moins de 50% de la population totale. Mon propos est de montrer que le monde est en train de subir un changement d’ensemble spectaculaire. Je ne dis pas : c’est bon, ou : c’est mauvais ; je dis simplement qu’il s’agit là de changements fondamentaux.

Le territoire de la Russie est vaste, avez-vous dit ; vous avez raison, il l’est, en effet. Mais d’Ouest en Est, il s’agit d’un espace eurasien. Pour ce qui concerne la culture, la langue, le groupe linguistique et l’histoire, voilà incontestablement un espace européen dans la mesure où il est habité par des personnes de culture européenne. Si j’en parle, c’est parce que c’est ce que nous devons préserver si nous voulons conserver une place importante dans le monde – et je ne dis pas cela d’un point de vue militaire ou de quelque autre point de vue similaire. Car il ne faut pas diviser les peuples en fonction de leur appartenance ethnique, et il n’est pas bon de regarder en arrière, en évoquant, par exemple, la guerre entre la France et la Russie de 1812 à 1814 ; tournons-nous plutôt vers l’avenir pour construire un avenir commun allant dans un même sens.

C’est ainsi que la Russie et son peuple resteront une entité importante dans ses relations avec les pays asiatiques et le continent américain. Si nous ne parvenons pas à préserver la Russie, elle se divisera en associations d’États de moindre importance qui finiront par perdre toute influence dans le concert mondial. Si nous préservons la Russie, cela constituera aussi un grand avantage pour le développement de toute l’humanité, car la Russie représente une partie importante de la culture mondiale ; c’est pourquoi il faut absolument qu’elle soit préservée.

Voilà qui est indubitable. Une partie importante de la culture des hommes a toujours consisté dans la littérature, les arts visuels et la musique car, de tous temps, les êtres humains ont besoin d’histoires, d’images et de musique pour traduire et partager ce qu’ils ressentent. C’est pourquoi le théâtre et le cinéma, qui réunissent ces trois genres, sont si influents, en particulier aujourd’hui le cinéma. Or, en littérature, la Russie compte nombre d’auteurs de renommée mondiale : Pouchkine, Tolstoï, Dostoïevski, Tchekhov, Soljenitsyne, etc. ; en musique : Tchaïkovski, Rimski-Korsakov, etc. ; au cinéma, Eisenstein et Tarkovski ont une réputation internationale. Poutine a raison. Grâce à ses longs hivers et à ses penseurs profonds, la Russie, peut beaucoup apporter au monde. Cette culture russe n’est-elle pas de loin supérieure au tas d’ordures qui expriment ce qui se passe dans beaucoup d’hommes du magma global ?

Priez pour que Poutine ne soit pas assassiné : les ennemis de Dieu le haïssent – non sans raison – car il conduit son pays vers la Consécration au Cœur Immaculé de Marie qui, au moins pour un temps, retardera la venue de l’Antéchrist. Qu’Elle veuille le protéger.

Kyrie eleison.

Ce Que Dit Poutine

Ce Que Dit Poutine posted in Les Commentaires Eleison on octobre 14, 2017

Tout ce qui nous entoure aujourd’hui dans le monde est sens dessus dessous. Il ne faut donc pas s’étonner d’entendre le pape parler comme un chef communiste alors que le chef de la Russie parle comme un pape catholique. En lisant les « Commentaires » du 5 août dernier, un lecteur a été surpris du fait que nous parlions de la « sainte Russie », alors que, depuis 1917, la Russie répand ses erreurs partout dans le monde. Mais l’expression “sainte Russie” remonte bien avant le 20ème siècle. Elle évoque le penchant naturellement religieux du peuple russe. Certes, de 1917 à 1989, la Russie servit de berceau au communisme international, mais ce fut uniquement par ferveur religieuse, car il s’agissait et il s’agit encore du messianisme matérialiste, principal ersatz juif servant de religion pour les post-chrétiens. (Au demeurant, ceux-ci n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes !)

Toutefois, les souffrances causées par 72 ans de communisme ont servi de leçon au peuple Russe, si bien qu’ils retrouvent maintenant le chemin vers le Christ. Or ce retour vers Dieu leur a mérité d’avoir de Lui pour dirigeant un véritable homme d’État. Beaucoup d’âmes honnêtes, partout dans le monde, mettent en lui leur espoir. Certains connaisseurs de la perfidie du Nouvel Ordre Mondial se méfient encore de Vladimir Poutine, ce qui est compréhensible ; mais, comme on dit en Amérique, s’il parle, s’il marche et s’il agit comme un disciple du Christ, le bon sens veut qu’il soit effectivement disciple du Christ. Voici le texte d’un discours prononcé il y a quatre ans en Russie (retranscrit d’après les sous-titres d’une vidéo). Vous jugerez vous-mêmes si sa vision du monde est chrétienne ou non  :

Ce que nous observons hors de Russie en politique étrangère, en morale ou dans d’autres domaines, constitue un défi pour l’avenir de notre identité nationale. Nous constatons que de nombreux États euro-atlantiques ont pris le chemin du reniement ou du rejet des racines chrétiennes qui constituent la base de la civilisation occidentale. Dans ces pays, les fondements de la morale et de toute identité traditionnelle sont remis en cause – les identités nationales, religieuses, culturelles, voire du genre lui-même, sont niés ou relativisés. Dans ces pays, une famille nombreuse est traitée, sur le plan juridique, à l’égal d’un partenariat homosexuel : la foi en Dieu équivaut à la foi en Satan. Les excès et les exagérations du « politiquement correct » font que ces pays envisagent sérieusement de considérer comme légitimes des partis politiques favorisant la propagande pour la pédophilie.

En fait, ces pays européens ont une telle honte de leur appartenance religieuse qu’ils ont même peur d’en parler. Les vacances et les fêtes chrétiennes sont supprimées ; on les rebaptise d’un nom neutre, comme s’il s’agissait d’un objet de honte. En conséquence, la valeur morale profonde de ces célébrations est perdue de vue. Ces pays tentent d’imposer cette manière de voir à d’autres pays. Je suis profondément convaincu que vivre de cette façon conduit à une culture dégradée, et produira un retour à l’état primitif. C’est pourquoi la crise démographique et morale de l’Occident va toujours s’aggravant. Aujourd’hui, dans presque tous les pays de l’Ouest, le taux de natalité est insuffisant pour permettre le renouvellement des générations, en dépit de l’apport de populations immigrées. Cette incapacité à se reproduire n’est-elle pas la preuve la plus flagrante de la crise morale que traverse l’Occident ?

Privés des valeurs morales enracinées dans le christianisme et dans d’autres religions du monde, dépourvus des règles et des valeurs morales qui se sont élaborées et développées au cours de millénaires, les peuples perdent inévitablement leur dignité. C’est pourquoi nous pensons qu’il est juste et naturel de défendre les valeurs morales propres au christianisme. Certes, nous devons respecter le droit à l’auto-détermination de chaque minorité mais, selon le même principe, il ne peut et ne doit y avoir aucun doute sur les droits de la majorité.

Corrélativement à la décadence occidentale que nous constatons au niveau des nations, nous observons, au niveau international, une tentative d’unification du monde selon un modèle unipolaire, cherchant à relativiser ou abolir les institutions de droit international ainsi que la souveraineté des peuples. Or, dans un monde unipolaire unifié, il n’y a plus de place pour les États souverains : un tel monde n’envisage que des liens de vassalité. Sur le plan historique, cette unipolarité planétaire reviendrait pour chaque peuple à renoncer à sa propre identité et à la diversité voulue par Dieu.

Kyrie eleison.

GREC – III

GREC – III posted in Les Commentaires Eleison on avril 6, 2013

Désirant prendre lui-même la place de Dieu, l’homme moderne s’efforce de remplacer l’ordre du monde de Dieu par son propre ordre. Mais l’ordre de Dieu est réel, extérieur et indépendant de l’esprit de l’homme. C’est pourquoi l’homme moderne décroche son esprit de cette réalité, tout en extrayant d’elle, pour construire son propre rêve, ces éléments-là qui sont indispensables à sa construction. Or l’ordre le plus élevé dans la Création de Dieu trouve sa meilleure expression dans la doctrine de l’Église. C’est pourquoi tout homme d’Église et tout fidèle soumis aujourd’hui à l’influence de tout ce qui est « normal » dans le monde qui les entoure, souffrent d’un profond refus ou ignorance de la nature et nécessité de la doctrine.

C’est là que réside le problème essentiel du GREC, tel qu’il a été présenté dans deux numéros antérieurs des « Commentaires Eleison » (294 et 295). Le Groupe de Réflexion Entre Catholiques fut fondé en 1997 dans les salons de Paris pour promouvoir d’amicales réunions et échanges entre les catholiques de Tradition et les catholiques du courant majoritaire de l’Église, dans le but de créer un climat de confiance mutuelle et de respect qui faciliterait une réconciliation entre eux, et qui mettrait ainsi fin à leur inutile opposition. Un tel but ignore gravement l’importance de la doctrine, sans qu’il soit nécessaire d’y voir une malice préméditée, dont seul Dieu est juge, mais quoi que les hommes puissent en penser, pas plus que la réalité la doctrine ne se laisse mettre de côté.

Dans le livre du Père Lelong sur le GREC, Pour la Nécessaire Réconciliation, le Père nous raconte comment deux prêtres de la Fraternité Saint Pie X et son Supérieur Général « contribuèrent d’une façon décisive à la création et à la vie du GREC ». Même avant sa création, l’abbé du Chalard avait accordé au Père Lelong une amicale réception dans son prieuré de la FSPX, et « dans les années qui suivirent il ne cessa d’apporter au GREC un soutien aussi discret qu’attentif ». Lors de la création du GREC, l’abbé Lorans, alors Recteur de l’Institut Saint Pie X de Paris et qui depuis lors a exercé une influence décisive sur les publications de la FSPX depuis Paris, salua l’idée d’un « dialogue entre catholiques », et très vite obtint du Supérieur Général de la FSPX en Suisse l’aval de sa participation au GREC. A partir de ce moment-là, l’abbé Lorans a joué un rôle de chef dans toutes les activités du GREC.

Ces activités débutèrent à petite échelle et en privé. En mai 2000 eut lieu la première réunion publique, à laquelle l’abbé Lorans participa, avec une assistance de 150 personnes. Les réunions se firent de plus en plus fréquentes, avec la participation de prêtres de la FSPX. Les autorités de l’Église furent au plus haut niveau régulièrement consultées, et on les tenait au courant. L’abbé Lorans de son côté permit « d’établir et d’approfondir des relations qui furent toujours très confiantes » avec le Supérieur Général. A partir de 2004, les réunions du GREC furent ouvertes plus largement encore au public, et en septembre de cette année un « groupe de travail théologique » fut organisé avec la participation de l’abbé Lorans ainsi que celle d’un autre prêtre de la FSPX et d’un théologien de Rome, ces deux derniers devant participer plus tard ensemble aux Discussions Doctrinales entre Rome et la FSPX de 2009 à 2011. Le GREC a bien pu voir dans ces Discussions la réalisation de ses espoirs les plus chers – enfin les théologiens se rencontraient dans un climat que le GREC avait tant contribué à créer, « pour la nécessaire réconciliation ».

Grâce à Dieu, les Discussions rendirent à la doctrine sa juste primauté. Elles démontrèrent qu’entre la doctrine catholique et celle du Concile existe un abîme infranchissable. Mais est-ce que l’école de pensée du GREC allait pour autant être bloquée à l’intérieur de la FSPX ? Loin de là ! En un clin d’œil le Quartier Général de la FSPX retourna le « Pas d’accord pratique sans accord doctrinal préalable » en un « Pas d’accord doctrinal, donc il faut poursuivre un accord pratique » ! Hélas, la levée de boucliers du printemps de l’année dernière à l’intérieur de la FSPX fut étouffée et désorientée à nouveau lors du Chapitre Général du mois de juillet, et le QG de la FSPX a continué dans sa poursuite à peine déguisée d’un accord pratique.

« Notre secours est dans le nom du Seigneur », en particulier dans la Consécration de la Russie. Nulle part ailleurs.

Kyrie eleison.

Réponse a la Lettre Ouverte de Mgr. Nicola Bux

Réponse a la Lettre Ouverte de Mgr. Nicola Bux posted in Les Commentaires Eleison on mars 24, 2012

Londres, le 22 mars 2012.

Monseigneur,

Dans une lettre ouverte du 19 mars, adressée à Monseigneur Fellay et à tous les prêtres de la Fraternité Saint Pie X, vous nous priez avec insistance d’accepter l’offre sincère et chaleureuse de réconciliation que le Pape Benoît XVI présente à la Fraternité Saint Pie X pour guérir la fracture de longue date entre Rome et la Fraternité Saint Pie X. Permettez-moi, en tant que l’un des prêtres à qui vous vous êtes adressé, de prendre sur moi de vous dire ce qui me semble aurait pu être la réponse de ce « grand homme d’Eglise » que fut Monseigneur Lefebvre.

Votre lettre commence par un appel à « tout sacrifier au nom de l’unité ». Mais il ne peut y avoir de véritable unité catholique qui ne soit fondée sur la vraie Foi catholique. Le grand Archevêque a tout sacrifié pour l’unité dans la vraie doctrine de la Foi. Hélas, les Discussions Doctrinales de 2009–2011 ont prouvé que la fracture doctrinale entre la Rome du Vatican II et la Fraternité Saint Pie X est aussi large que jamais.

Cette fracture vous l’avez décrite le 19 mars comme n’étant pas plus que des « perplexités qui demeurent, des points devant être approfondis ou détaillés », mais le 16 mars le Cardinal Levada fut catégorique à déclarer que la position prise par Monseigneur Fellay le 12 janvier est « insuffisante pour surmonter les problèmes doctrinaux ». Monseigneur Fellay a fait observer une fois combien de divergences il peut y avoir entre les hommes d’Eglise de Rome, mais quoi qu’il en soit de leur unité entre eux, dans tous les cas la Foi sacrifiée à l’unité fera une unité sans Foi.

Bien sûr, comme vous nous le rappelez, l’Eglise est une institution à la fois divine et humaine. Bien sûr, l’élément divin ne peut faillir, et de plus, bien sûr, l’Eglise en définitive ne peut faillir, et le soleil s’y lèvera de nouveau. Mais veuillez nous pardonner de ne pas être d’accord lorsque vous dites que l’aube est à portée de main, parce que cette vraie Foi que la Fraternité Saint Pie X a soutenue dans les Discussions ne brille pas dans la Rome de Vatican II. En conséquence la Fraternité Saint Pie X ne peut s’y trouver en sécurité. Elle ne pourrait pas non plus être source de lumière si elle aussi adoptait les ténèbres conciliaires.

On n’a pas besoin de mettre en doute la sincérité du désir du Pape de faire bon accueil au retour de la Fraternité Saint Pie X dans une « pleine communion ecclésiale », comme l’ont montré plusieurs gestes de réelle bonne volonté de sa part, mais « une commune profession de Foi » entre la Fraternité et ceux qui croient au Concile Vatican II, est exclue, à moins que la Fraternité Saint Pie X n’abandonne cette Foi qu’elle a défendue dans les Discussions. Et quand un tel abandon fait crier à la Fraternité Saint Pie X « A Dieu ne plaise ! », tant s’en faut que sa voix soit étouffée, elle est entendue dans le monde entier, et elle porte pour l’Eglise catholique d’aujourd’hui des fruits plutôt exceptionnels.

Certainement, « c’est le bon moment », certainement « l’heure favorable est venue » pour une solution à l’agonie et aux problèmes de l’Eglise et du monde. Toutefois, c’est la solution que notre Mère du Ciel demande depuis longtemps, et qui dépend uniquement du Saint Père. De fait, lorsque Notre Seigneur a placé cette solution entre les mains de sa Mère, Elle a dit qu’aucune autre solution ne fonctionnerait, en sorte que pour permettre à toute autre solution de fonctionner, Notre Seigneur devrait faire de Sa Mère une menteuse ! Inconcevable !

La solution est connue depuis longtemps. En effet, comment le Ciel pourrait-il avoir laissé le monde dans une détresse comme celle des 100 dernières années sans lui offrir un remède semblable à celui offert par le prophète Elisée pour guérir la lèpre du Général Syrien Naaman ? D’un point de vue humain, se baigner dans la rivière du Jourdain semblait ridicule, mais personne ne pouvait dire que c’était impossible. Il suffisait d’un peu de foi et d’humilité. Le Général païen réunit alors assez de foi et de confiance en l’homme de Dieu pour faire ce que le Ciel lui demandait, et bien sûr, il fut guéri instantanément.

Puisse le Saint Père seulement réunir assez de foi et de confiance en la promesse de la Mère du Ciel ! Qu’il saisisse seulement ce « bon moment » avant que toute l’économie globale ne s’effondre en ruines, et avant que des politiciens fous ne réussissent à lancer la Troisième Guerre mondiale au Moyen Orient ! Nous l’en supplions, nous l’implorons, qu’il sauve l’Eglise et le monde en faisant tout simplement ce qu’a demandé la Mère du Ciel. Il ne s’agit pas là d’une chose impossible. Elle vaincrait tous les obstacles sur son chemin. En faisant ce qu’elle demande, le Pape est le seul qui puisse désormais nous sauver de souffrances qui dépassent toute imagination, mais qu’il pourrait nous épargner.

Et s’il désirait que par la prière ou l’action la modeste Fraternité Saint Pie X l’aidât à consacrer la Russie au Coeur Immaculé de Marie en union avec les évêques du monde entier, que la Reine du Ciel rassemblerait, il doit savoir qu’il peut compter en première ligne sur l’appui de Monseigneur Fellay et des trois autres évêques de la Fraternité Saint Pie X, dont le moindre est

Votre serviteur dévoué dans le Christ, +Richard Williamson.

L’Art Moderne – II

L’Art Moderne – II posted in Les Commentaires Eleison on juillet 17, 2010

Par sa laideur même, l’art moderne indique que Dieu existe et qu’il est bon. Trois mois plus tard (cf. EC 144) retournons à ce paradoxe, dans l’espoir que s’il y a une âme dont le bon sens reconnaît la différence entre la beauté et la laideur dans l’art, cette âme puisse se laisser mener à reconnaître en plus que si Dieu n’existait pas, cette différence n’existerait pas non plus .

Le mot « art » signifie habileté, ou les produits de l’habileté humaine. Il peut inclure les peintures, sculptures, modes de vêtement, la musique, l’architecture, etc. L’expression « art moderne » se réfère normalement aux peintures et sculptures en particulier, telles qu’elles ont été produites à partir du début du 20me siècle par un mouvement d’artistes qui rejetèrent consciemment, et rejettent toujours, toute mesure et norme de la beauté telle qu’on la concevait avant ce siècle-là. La différence entre l’art pré-moderne et l’art moderne est aussi réelle et évidente que la différence ici à Londres entre le « Tate Museum », musée classique situé au Millbank, et le « Tate Modern », musée entièrement nouveau créé il y a dix ans de l’autre côté de la Tamise et un peu en aval de son géniteur. C’est comme si l’art moderne ne supporte pas de rester tranquille sous le même toit que l’art classique. Ils se font la guerre, tout comme les églises anciennes et la Nouvelle Messe.

Or l’art moderne entendu ainsi se caractérise par sa laideur. Sur ce point-ci le bon sens est d’accord avec le chef communiste Khrouchtchev, qui aurait dit à propos d’une exposition d’art moderne à Moscou : « Un âne pourrait mieux faire avec sa queue. » Et qu’est-ce que la laideur ? Le manque d’harmonie. Mme Arianna Huffington dans son livre admirable « Picasso, Créateur et Destructeur » a démontré comment Picasso, chaque fois qu’il tomba amoureux d’une autre de ses six femmes (principales), en fit des peintures plus calmes qui reflétaient quelque chose de leur beauté naturelle, mais dès que cet amour prenait fin, sa rage déchiquetait en menus morceaux cette beauté pour en faire des « chefs d’œuvre » d’art moderne. Cette suite dans ses peintures est réglée comme une horloge !

Aussi la beauté dans l’art ressort-elle de l’harmonie dans l’âme, ne fut-ce qu’une harmonie de ce monde ici-bas, tandis que la laideur procède d’un manque d’harmonie, comme de la haine. Mais l’harmonie n’appelle pas son manque, au contraire, alors que ce manque se définit par l’harmonie à laquelle il s’oppose, à laquelle par essence il fait la guerre. Donc l’harmonie est antérieure par nature au manque d’harmonie, et tout manque d’harmonie est témoin de l’harmonie dont il est la privation. Or, profondément plus harmonieuses que toutes les peintures de belles femmes peuvent être les peintures de la Madone, parce que l’harmonie dans l’âme de l’artiste qui dépeint la Mère de Dieu peut être autrement plus élevée et profonde que l’harmonie inspirée par un modèle purement humain, pour beau qu’il soit. Pourquoi ? Parce que la beauté de la Madone dérive du fait qu’elle est proche de Dieu, dont l’harmonie divine – son incomparable simplicité et unité parfaite – dépasse infiniment l’harmonie humaine de la plus belle des créatures.

Donc le pauvre art moderne indique l’harmonie qui lui manque, et toute harmonie indique Dieu. Que personne alors n’ait recours à la laideur de l’architecture moderne pour héberger la Messe de toujours. On soupçonnerait d’un tel qu’il ne fait qu’attendre le moment où il puisse retourner à la laideur de la Nouvelle Messe !

Kyrie Eleison.

La Conversion de la Russie

La Conversion de la Russie posted in Les Commentaires Eleison on août 29, 2009

Un plan divin, extraordinaire mais réalisable, pour le monde d’aujourd’hui, se laisse entrevoir, si l’on assiste à une renaissance du Christianisme orthodoxe en Russie, telle que m’en a fait la description un Russe il y a quelques jours à Londres. Cette description correspond à l’impression qui m’avait été rapportée de Russie par un ami américain lors d’un passage à St Petersbourg il y a quelques années : le Russe moyen possède nettement plus de substance spirituelle que l’Occidental moyen qui, lui, a perdu tout sens de Dieu. Cela a-t-il un rapport avec Notre Dame de Fatima . . . ?

Ce Russe à Londres m’a dit que l’Église orthodoxe en Russie suit plutôt qu’elle ne mène cette renaissance populaire de l’Orthodoxie. L’assistance à la liturgie orthodoxe a augmenté de moitié depuis les deux dernières années, et à présent 80% des Russes se disent au moins « orthodoxes », c’est-à-dire croyants. De nouvelles paroisses surgissent partout. On s’arrache les Bibles dès qu’elles apparaissent sur le marché. La littérature religieuse est florissante, alors que la propagande athée se meurt. La « Sainte Russie » sort du tombeau dans lequel le Communisme s’est efforcé de l’enterrer de 1917 à 1989.

En effet, lorsque les structures de « l’empire du mal » (Prés. Reagan) s’écroulèrent en 1989, les Russes, afin de remplacer l’idéologie du Communisme, se tournèrent non pas vers le libéralisme occidental, mais vers les racines nationales et religieuses que leur offrait l’Orthodoxie russe. Qu’a voulu en effet offrir aux nouveaux besoins de la Russie des années 90 l’Occident décadent ? Sur le plan économique, le pillage de leurs ressources auquel se livrèrent les vautours capitalistes ; sur le plan politique, l’encerclement toujours en cours de leurs frontières, qui doit permettre aux États-Unis d’assurer leur hégémonie mondiale par le moyen d’un cercle de bases militaires qui représente une des raisons, sinon la seule, justifiant les occupations désastreuses et interminables de l’Irak et de l’Afghanistan ; en matière de religion, la tentative de poussée à l’est de la part de l’oecuménisme conciliaire dont, semble-t-il, le clergé russe ne veut pas entendre parler. Il est au contraire conscient du Mouvement catholique traditionnel, et l’approuve.

Toutefois, ne nous faisons aucune illusion : l’Orthodoxie russe fait un amalgame – qui n’est pas toujours un mélange très pieux – de la religion et du nationalisme, et l’Orthodoxie est encore schismatique, voire hérétique, dans la mesure où elle refuse la suprématie papale et un certain nombre de dogmes. En conséquence, les Russes ont besoin de se convertir à l’Église vraiment Universelle, la vraie Église Catholique. Cependant, si Notre Dame de Fatima a choisi la Russie pour la Consécration à son Cœur, est-ce parce que les Russes sont encore des méchants Communistes ? Est-il exclu que ce soit plutôt parce que les énormes souffrances endurées par le peuple russe pendant les 70 années babyloniennes de captivité communiste font surgir – du tréfonds toujours religieux de la « Sainte Russie » – un regain de vitalité spirituelle capable de sauver la véritable Église qui, à présent, s’étiole à l’ouest où l’Autorité ecclésiastique a en apparence des nombres élevés mais peu de Foi, alors que le vestige fidèle à la Tradition a la vraie Foi, mais des nombres réduits et encore moins d’Autorité ? Dieu sait combien l’Église occidentale a besoin de conversion, autant que l’Église orientale !

Donc est-ce que ce sera la Russie qui, brisant l’encerclement en une Troisième guerre mondiale aboutissant à son occupation de l’Europe, décidera enfin le Pape latin à consacrer la Russie au Cœur de Notre Dame, comme elle le demande en vain depuis si longtemps ? Et est-ce que ce sera la vigueur religieuse renouvelée des Russes qui sauvera à ce moment-là notre Autorité et Tradition catholiques languissantes, dont la Vérité pourtant purgera en retour les Russes de leurs erreurs ? Si c’est le cas, Dieu, une fois de plus, aura “renfermé tout dans l’incrédulité pour faire miséricorde à tous . . . Que ses jugements sont incompréhensibles et ses voies impénétrables ! . . . A lui la gloire dans les siècles » (Romains, XI, 32 . . . 36).

Catholiques, du courant dominant et de la Tradition, priez de tout votre cœur pour la Consécration de la Russie au Cœur Douloureux et Immaculé de la Mère de Dieu, ou “Theotokos”, nom sous lequel elle est connue dans l’Église orientale.

Kyrie eleison.