Rome @fr

Maladie Mentale

Maladie Mentale on janvier 21, 2012

Un ami m’a présenté récemment une série d’arguments pour montrer pourquoi la FSSPX devrait faire un accord avec Rome, bien que les Discussions doctrinales de 2009–2011 aient montré que le désaccord doctrinal Rome-FSSPX est radical. Que l’un de ses arguments fasse le sujet de ce Commentaire-ci, car je crois qu’il ouvre la compréhension de la pleine dimension du problème auquel la FSSPX est confrontée.

Si la FSPX ne « normalise » pas bientôt sa position vis-à-vis de Rome, écrit-il, elle court le risque de perdre son sens de l’Eglise. Car il y a des laïcs et même des prêtres de la FSSPX qui sont à l’aise dans leur situation présente anormale et qui s’y sont adaptés, parce que la FSSPX « a tout ce dont elle a besoin, en particulier des évêques ». Une telle adaptation, écrit mon ami, tend vers une mentalité schismatique et un sédévacantisme pratique, sinon théorique. J’ai répondu qu’à mon avis un risque bien plus grand que celui de se laisser gagner par une mentalité schismatique est celui de contracter « la maladie spirituelle et mentale des Romains d’aujourd’hui en les fréquentant de trop près ». Une réponse scandaleuse ? Que je m’explique.

« Maladie mentale » est le mot appliqué à des hommes d’Eglise à Rome avec lesquels un autre ami s’est récemment entretenu longuement. Il dit que ce sont des hommes intelligents et sincères, parfaitement capables de saisir les arguments en faveur de la Tradition qui leur sont présentés, mais il conclut, « Ce sont des malades mentaux, mais ils ont l’autorité ». Certainement qu’en disant « malades mentaux » il ne pense nullement à injurier personnellement ces Romains, car il exprime quelque chose de beaucoup plus sérieux qu’une simple injure personnelle. Il signale l’état objectif des esprits romains, tel que ses conversations avec eux l’ont confirmé. Leurs esprits ne se préoccupent plus de vérité.

Un troisième ami, ayant lui aussi eu à parler avec des Romains, m’a dit la même chose avec des mots différents. Je lui demandais, « N’auriez-vous pas pu aller au fond du problème en abordant avec eux la question fondamentale de l’esprit et de la vérité ? ». Il répondit : « Non. Tout ce qu’ils auraient dit, c’est que c’est eux l’autorité, que l’Eglise catholique c’est eux, et que si nous voulons être catholiques, c’est à eux de nous dire ce qu’il faut pour l’être ». Comme une voiture marche à l’essence, de tels esprits ne marchent plus à la vérité mais à l’autorité. Or, le lait est une chose merveilleuse, bien sûr, mais imaginez un automobiliste qui insisterait avec le plus grand sérieux pour remplir le réservoir de sa voiture avec du lait ! Le problème gigantesque du monde moderne presque entier, c’est qu’il a perdu tout sens et amour de la vérité. L’Eglise a résisté le plus longtemps possible à cette perte de la vérité, mais avec Vatican II cette dernière résistance s’est aussi effondrée.

Car le monde moderne est éblouissant et d’un puissant attrait, et Rome de même ! Voici comment un ami Italien ressent le magnétisme des bureaux du Vatican : « Pénétrer dans les palais de Rome est une entreprise hasardeuse car l’air même que l’on respire à l’intérieur est irrésistible. Si on est fasciné par ces salles vénérables, c’est moins par le charme des personnages officiels (beaucoup ne sont pas charmants du tout !) que par l’impression qu’elles inspirent de tous leurs 2000 ans d’histoire de l’Eglise. S’agit-il de la fascination du Ciel ? De l’Enfer ? En tout cas l’atmosphère même du Vatican séduit les visiteurs et entraîne leur volonté ».

Et la fascination du Vatican ne constitue qu’une petite partie de la pression totale du monde moderne qui s’infiltre dans les esprits pour les mettre au pas, et les entraîner à sa suite. Cher ami, je préférerais être un sédévacantiste schismatique qu’un apostat romain. Mais Dieu aidant, je ne serai ni l’un ni l’autre !

Kyrie eleison.

Explosion Prochaine

Explosion Prochaine on janvier 7, 2012

Si certains lecteurs ont trouvé le « Commentaire Eleison » de la semaine dernière un peu sombre pour le début de l’année, je m’en excuse vraiment, et je promets que celui de cette semaine se terminera sur une citation plus encourageante. Mais en vérité beaucoup de gens, ainsi qu’on me le dit, ignorent encore à quel point nous sommes menacés par un désastre économique qui plane sur le monde entier. Pire, ils ne saisissent pas la gravité pré-apocalyptique de la crise dans l’Eglise. Occupons-nous un moment de ce dernier point.

L’optique même de certains prêtres dans la Fraternité de St. Pie X c’est que la FSSPX est une Congrégation religieuse normale tandis que la Rome d’aujourd’hui n’est pas excessivement anormale. Il est vrai que Mgr. Lefebvre avait des mots très durs au sujet de Vatican II et des « anti christs » à l’intérieur du Vatican, mais au cours des 20 années qui nous séparent de sa mort, les choses ont changé en mieux. Maintenant nous avons un Pape, pensent-ils, qui est de cœur un Traditionaliste, ainsi que l’a prouvé sa libération de la Messe Tridentine et sa « rémission » des « excommunications » de 1988 des quatre évêques de la FSSPX. De sorte qu’il suffirait sûrement d’un tout petit peu de flexibilité de chaque côté pour que Rome et la FSSPX arrivent à une certaine entente qui permettrait à Rome de rendre à la FSSPX cette respectabilité dont elle n’aurait jamais dû être privée, et à la FSSPX de faire son entrée dans Rome en procession de triomphe. Réunis, les deux partiraient ensemble à la reconquête du monde entier pour le Christ. Les Discussions Doctrinales de 2009–2011 ont pu mettre en lumière une divergence doctrinale radicale, mais cela ne fait que prouver qu’il faut que l’entente soit purement pratique ( !).

Hélas, les prêtres qui se laissent bercer par un tel rêve ou bien n’ont jamais lu Pascendi, ou bien n’ont pas compris ce qu’ils ont lu. Dans sa grande Encyclique de 1907 St. Pie X avertissait l’Eglise que le Modernisme représente une menace majeure pour son existence même, parce que le Modernisme est ce qui coupe l’âme une fois pour toutes de la réalité, naturelle comme surnaturelle. C’est l’ultime fermeture de l’esprit sur lui-même dans son monde de rêves sans Dieu. L’erreur ne peut aller plus loin. Voici un exemple de cette auto-fermeture de l’esprit :

Vers la fin de la section sur le théologien Moderniste, Pascendi explique comment le Moderniste se fait fort d’être condamné par l’autorité de l’Eglise. Tout comme un tuyau de jardin ne doit pas être séparé du robinet qui lui permet d’arroser, ainsi l’Eglise ne doit pas être coupée de sa source dans la Tradition. L’Eglise a besoin alors de progresser par une interaction entre le Modernisme et la Tradition. Par conséquent les Modernistes ont besoin que l’autorité soit Traditionnelle, et qu’Elle fasse valoir la Tradition en les condamnant en tant que Modernistes. De cette façon, que le Pape les condamne ou ne les condamne pas, de toutes façons ils iront de l’avant, car même en les condamnant il contribue au progrès de l’Eglise ! Face le Pape perd, pile c’est eux qui gagnent. Voici l’erreur refermée sur elle-même. Dieu y perd à tous les coups.

Eh bien, le Seigneur Dieu des Armées garde en réserve une surprise pour ceux qui pensent ainsi. Pour sauver les âmes Il a lessivé le système totalement corrompu des hommes au temps de Noé, et pour sauver de nouveau les âmes Il peut cette fois-ci le dynamiter. La purification, cette fois-ci sèche, commence peut-être en 2012. Et la citation plutôt consolante ?—

« Quand ces choses commenceront à arriver, redressez-vous et relevez la tête, parce que votre délivrance est proche » (Lc.XXI, 28). L’heure la plus sombre, dit-on, est juste avant l’aube.

Kyrie eleison.

Rome Insiste

Rome Insiste on décembre 17, 2011

Presqu’au même moment où Monseigneur Fellay faisait savoir que la FSSPX demandera des éclaircissements sur le Préambule Doctrinal (réaction de Rome aux discussions doctrinales ayant eu lieu de 2009 jusqu’au printemps de cette année), l’un des quatre théologiens de Rome ayant pris part à ces discussions, Monseigneur Fernando Ocariz, a publié une étude « Au sujet de l’adhésion au Concile Vatican II ». Sa date de parution montre que nous ne sommes pas sortis du tunnel, au contraire ! Mais voyons ses arguments, qui du moins sont clairs.

Dans son introduction il déclare que le Concile « pastoral » fut néanmoins doctrinal. Ce qui est pastoral est fondé sur la doctrine. Ce qui est pastoral cherche à sauver les âmes, ce qui implique la doctrine. Les documents du Concile contiennent beaucoup de doctrine. Bien ! Monseigneur du moins ne va pas esquiver les accusations doctrinales portées contre le Concile en prétendant qu’il ne fut pas doctrinal, ainsi que l’ont fait bon nombre de défenseurs du Concile.

Ensuite, au sujet du Magistère de l’Eglise en général, il dit que le Concile Vatican II était composé des évêques catholiques lesquels détiennent « le charisme de la vérité, l’autorité du Christ et la lumière de l’Esprit Saint ». Le nier, dit-il, c’est nier quelque chose qui appartient à l’essence même de l’Eglise. Mais, Monseigneur, que me dites-vous de l’ensemble des évêques catholiques qui ont suivi l’hérésie Arienne sous le Pape Libère ? Exceptionnellement, même la quasi-unanimité des évêques peut accepter une déviation de la doctrine. Si cela s’est produit une fois, cela peut arriver une nouvelle fois. C’est arrivé au Concile Vatican II, comme le démontrent ses documents.

Plus loin il déclare que les enseignements non dogmatiques et non définis du Concile requièrent néanmoins de la part des Catholiques leur assentiment, appelé « soumission religieuse de la volonté et de l’intelligence », laquelle est « un acte d’obéissance bien enraciné dans la confiance en l’assistance divine donnée par le Magistère ». Monseigneur, aussi bien aux évêques Ariens qu’aux Conciliaires, il ne fait aucun doute que Dieu leur ait offert toute l’assistance dont ils avaient besoin, mais qu’ils la refusèrent, comme cela est démontré par l’opposition à la Tradition dans leurs documents.

Finalement Monseigneur Ocariz, fait une pétition de principe : étant donné que le Magistère catholique est en continuité et en supposant que le Concile Vatican II est le Magistère, il s’ensuit que ses enseignements ne peuvent qu’être en continuité avec le passé. Et s’ils semblent être en rupture avec le passé, alors l’attitude catholique est de les interpréter comme si une telle rupture n’existait pas, ce que fait par exemple l’« herméneutique de la continuité » de Benoit XVI. Mais Monseigneur, ces arguments peuvent être retournés. De fait, il y a rupture doctrinale, comme cela apparaît clairement à l’examen des documents conciliaires en eux-mêmes. Par exemple, y a-t’il (Vatican II), ou n’y a-t’il pas (Tradition), un droit humain à n’être pas empêché de répandre l’erreur ? Par conséquent Vatican II n’appartient pas au véritable Magistère de l’Eglise, et l’attitude catholique consiste à montrer qu’il existe réellement une rupture avec la Tradition, comme le fit Monseigneur Lefebvre, et non pas à prétendre qu’une telle rupture n’existe pas.

Le dernier mot de Monseigneur Ocariz est pour proclamer que seul le Magistère peut interpréter le Magistère. Ce qui nous mène droit à la case départ.

Chers lecteurs, Rome n’est en aucune façon sortie du tunnel. Que le Ciel nous vienne en aide !

Kyrie eleison.

Les Dons des GRECs – III

Les Dons des GRECs – III on septembre 3, 2011

La spéculation n’est que la spéculation, les journalistes ne sont que des journalistes. Mais un journaliste italien a réclamé l’autorité d’un « officiel à l’intérieur du Vatican » pour écrire il y a deux semaines que la rencontre du 14 septembre entre des officiels romains et le Supérieur Général de la Fraternité St Pie X avec ses deux Assistants pourra traiter d’une éventuelle régularisation canonique de la FSSPX. Voici un résumé de l’article d’André Tornielli ( http ://vaticaninsider.lastampa.it/en/homepage/inquiries-and-interviews/detail/articolo/lefebvriani-vaticano-tradizione-fellay-7423/) :—

Les officiels du Vatican soumettront à la FSSPX (1) une clarification de « l’herméneutique de la continuité » de Benoît XVI pour montrer comment elle fournit une interprétation plus authentique des textes de Vatican II. Ils ne présenteront une solution à l’irrégularité canonique où les évêques et prêtres de la FSSPX se trouvent encore que si cette clarification résout les difficultés doctrinales. Cette solution serait (2) un Ordinariat comme on en a donné aux Anglicans au mois de mai, moyennant lequel la FSSPX dépendrait directement du Saint Siège à travers la Commission Ecclesia Dei. Une telle régularisation permettrait à la FSSPX de « garder son propre caractère » sans qu’elle ait à répondre aux évêques diocésains. Mais (3) un tel accord n’est pas certain, parce que « dans la FSSPX coexistent des sensibilités différentes ».

À partir de tout ce que nous savons en public des rapports entre le Vatican et la FSSPX, ce pronostic de Tornielli pour la rencontre du 14 septembre paraît vraisemblable. Mais chacun de ses trois grands points mérite d’être commenté :—

D’abord, quant à l’abîme doctrinal entre le Vatican et la FSSPX de Mgr Lefebvre, on ne peut pas dire de « l’interprétation de continuité » de Benoît XVI qu’elle soit une solution. Si Tornielli a raison, il sera intéressant, mais peu édifiant, d’observer comment Rome essaiera de prouver encore une fois que 2 et 2 peuvent faire 4 ou 5, 5 ou 4. La doctrine catholique est aussi rigide, même si pas toujours aussi claire pour nous autres êtres humains, que deux et deux font quatre.

Ensuite, quant à la régularisation telle que Tornielli l’évoque, si – inconcevablement – la FSSPX venait à accepter quelque compromis doctrinal, il serait pour elle impossible de dépendre de ce Saint Siège-ci (2+2=4 ou 5) et en même temps de « garder son propre caractère » (fondé sur 2=2 font exclusivement 4). De l’accord pratique découlerait une pression constante et finalement irrésistible pour rendre la doctrine catholique non plus exclusive mais inclusive de l’erreur, comme quoi la FSSPX abandonnerait la raison même de son existence que Mgr Lefebvre lui a léguée.

Et enfin, Tornielli peut bien avoir raison lorsqu’il écrit qu’un accord n’est pas certain, mais il a absolument tort, comme son informateur dans le Vatican, si l’un ou l’autre pense que le problème se situe au niveau des « sensibilités différentes ». Les sensibilités sont subjectives. Le problème entre Rome et la FSSPX de Mgr Lefebvre est aussi objectif que 2+2=4. A aucun moment de l’histoire, depuis toujours et à tout jamais, sur aucune planète ni étoile, créée ou créable, n’a-t-il été, ne sera-t-il possible pour deux et deux de faire autre chose que quatre !

Lorsque tous les efforts tactiques entrepris par Mgr Lefebvre dans les négociations de mai 1988 pour obtenir du Cardinal Ratzinger une place sûre pour la Foi à l’intérieur de l’Eglise officielle ont échoué, n’est-ce pas à sa vue d’aigle stratégique que nous devons ses paroles célèbres ? – « Eminence, même si vous nous offriez tout ce que nous demandons, nous devrions quand même le refuser, parce que nous travaillons pour christianiser la société tandis que vous, vous travaillez pour la déchristianiser. La collaboration entre nous n’est pas possible. »

Kyrie Eleison.

Les Dons des GRECs – II

Les Dons des GRECs – II on août 27, 2011

« Mais, Monseigneur, comment la semaine dernière (CE 214) avez-vous pu mettre en question la sincérité et bonne volonté des officiels romains qui ne cherchent qu’à mettre fin à l’aliénation de la Fraternité St Pie X par rapport à l’Église officielle ? Vous les avez comparés aux Grecs qui trompèrent délibérément les Troyens avec le Cheval de Troie. Mais tout ce que veulent les Romains, c’est de dépasser cette division pénible qui a prévalu trop longtemps entre les catholiques de la Tradition et l’Autorité de l’Église ! »

Réponse : il n’y a aucun besoin de mettre en question la sincérité et bonne volonté de ces Romains. Voilà précisément le problème ! Après presque 500 ans de protestantisme et de libéralisme notre époque est à tel point confuse et perverse que le monde est plein de gens qui font le mal tout en étant convaincus qu’ils font le bien. Et plus ces gens sont convaincus qu’ils font le bien, plus ils peuvent être dangereux parce que c’est avec d’autant plus de sincérité subjective et de bonnes intentions qu’ils poussent vers le mal objectif et entraînent d’autres à leur suite. Plus ces Romains sont convaincus que leur Néo-église est ce qu’il faut, et plus efficacement ils détruiront la vraie Église.

« Mais, Monseigneur, Dieu seul est juge de leurs intentions ! »

Dès qu’il s’agit de défendre la Foi, les intentions subjectives n’ont plus beaucoup d’importance. Si les Romains sont bien intentionnés en essayant d’attirer la FSSPX dans l’Eglise officielle, peut-être les aimerai-je sur le plan personnel, mais je n’en détesterai pas moins leurs erreurs. Si par contre ils ne sont pas bien intentionnés parce qu’ils sont conscients qu’ils cherchent à détruire la vraie Foi, je ne les aimerai plus et je détesterai encore plus leurs erreurs. Qu’ils soient aimables ou non, que je les aime ou non, cela a peu d’importance, ou aucune, par rapport au fait objectif qu’ils sont en train de détruire l’Église.

Lorsque des hommes aimables colportent d’horribles erreurs, trop facilement il en résulte de deux choses l’une : ou bien j’en conclus que leurs erreurs sont aussi aimables que les hommes eux-mêmes et alors les hommes m’attirent vers le libéralisme, ou bien je conclus que les hommes sont aussi horribles que leurs erreurs, et dans ce cas-là, par exemple, les erreurs des Papes conciliaires m’attirent vers le sédévacantisme. Mais la réalité actuelle, c’est que jamais dans toute l’histoire de l’humanité il n’a été si facile pour les hommes d’être aussi aimables que leurs erreurs sont horribles. Telle est notre époque. On ne verra pire que sous l’Antéchrist, mais c’est bien ses prédécesseurs qui mènent dès aujourd’hui le monde à sa ruine.

En attendant il est certain que les Romains qui vont rencontrer le 14 septembre les chefs de la FSSPX seront convaincus que la Néo-église telle que Vatican II l’a refaite est l’Église qu’il faut, et dans ce cas-là ils seront gravement dans l’erreur, mais il est possible aussi qu’on les choisisse pour leur charme personnel pour qu’ils attirent la FSSPX vers la Rome officielle. Alors ne soyez pas surpris, chers lecteurs, si on fera en sorte que la FSSPX semblera mépriser les offres nobles et les bonnes intentions de Rome, mais il n’en sera rien. L’unique objet d’un mépris éventuel de la part de la FSSPX portera sur les erreurs horribles. Vive la vraie Rome ! Vivent les Romains aimables ! Mais à la lanterne leurs erreurs horribles !

« Monseigneur, où réside leur erreur essentielle ? »

Dans l’homme mis à la place de Dieu. Ceux qui refont l’Église glissent dans l’apostasie, et ils entraînent à leur suite des âmes sans nombre.

Kyrie Eleison.

Les Dons des GRECs – I

Les Dons des GRECs – I on août 20, 2011

Le 14 septembre, dans quelques semaines, doit avoir lieu à Rome, nous dit-on, une réunion entre le cardinal Levada avec des officiels de Rome et le Supérieur Général de la Fraternité St Pie X avec ses deux Assistants. Il convient d’en aviser tout catholique qui apprécie ce qu’il a été donné depuis 40 ans à Mgr Lefebvre et à sa Fraternité de faire pour la défense de la Foi, parce que cette Foi est plus que jamais en péril, et « Un homme averti en vaut deux », surtout s’il est prêt à prier.

C’est le cardinal Levada, Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, qui a reçu la tâche il y a deux ans de surveiller les Discussions doctrinales entre Rome et la FSSPX qui ont eu lieu entre l’automne de 2009 et le mois d’avril passé. Il semble raisonnable d’anticiper qu’à la base de ces Discussions Rome va annoncer sa décision le 14 septembre pour ses rapports futurs avec la FSSPX.

Or, tout le monde dit que les Discussions ont confirmé qu’aucun accord doctrinal n’est possible entre la FSSPX qui s’accroche à la doctrine catholique de toujours, et la Rome d’aujourd’hui qui ne veut pas lâcher l’enseignement nouveau du Concile, et qui persévère dans cette désorientation, comme il appert de la néo-béatification de Jean-Paul II au mois de mai, et d’Assise III, annoncé pour la fin d’octobre. Alors la situation après les Discussions est exactement la même qu’avant : d’une part, pour la gloire de Dieu et pour le salut des âmes la FSSPX s’efforce d’aider Rome à revenir à la vraie Foi catholique, tandis que pour la gloire de l’homme moderne et pour plaire à ses ignobles médias de communication (comme on a vu en janvier et février 2009) la Rome conciliaire d’autre part fait tout dans son pouvoir pour induire la FSSPX à se laisser dissoudre dans cette pourriture de l’esprit et de l’âme qu’est l’œcuménisme de la nouvelle religion.

Alors imaginons ce que pourront imposer les Romains le 14 septembre – la carotte ? le bâton ? Tous les deux, probablement, ajustés avec une expertise toute romaine à l’état d’esprit qu’ils observeront à ce moment-là dans la FSSPX. Le bâton pourrait être la menace d’une « excommunication » totale et définitive pour la FSSPX. Mais quel catholique possédant la Foi se laisserait impressionner par une telle menace ? On se souvient de la réaction de Mgr Lefebvre lorsqu’on a pour la première fois menacé de l’expulser de l’Église conciliaire : « Comment veut-on m’excommunier d’une église dont je n’ai jamais fait partie ? »

Quant à la carotte, la plus habile de la part de Rome pourrait être l’offre apparemment irrésistible de la « pleine communion avec Rome » selon les conditions demandées par la FSSPX. Il n’y aurait qu’une petite clausule cachée quelque part qui stipulerait que les futurs évêques et supérieurs de la FSSPX pourraient être choisis par un comité composé de Romains et de membres de la FSSPX, avec une majorité la plus étroite possible, mais qui serait . . . des Romains. Après tout, la FSSPX voudrait-elle intégrer Rome, oui ou non ? « Décidez-vous ! » sera leur demande raisonnable, émise déjà en 2001, parait-il, par le cardinal Ratzinger.

Les esprits clairs se rappelleront le conseil du Troyen sage – mais déconsidéré – qui ne voulait pas qu’on laissât entrer dans les murailles de Troie le Cheval des Grecs : « Quoiqu’il en soit, je crains les Grecs, même quand ils apportent des dons ». N’empêche, on fit entrer le Cheval. On sait ce qu’il advint de Troie.

Kyrie Eleison.