Les Commentaires Eleison

L’Orgueil des Ancêtres

L’Orgueil des Ancêtres on octobre 15, 2011

Au deuxième volume de sa vie de Jésus publié au début de l’année, le Pape Benoît XVI s’est exprimé sur la mort de Jésus de façon à permettre aux journalistes de conclure hâtivement qu’il ne faut plus imputer aux juifs la responsabilité du déicide, c’est-à-dire d’avoir mis à mort Dieu. Pire encore, le 17 mai le directeur exécutif du Secrétariat pour les Affaires Œcuméniques et Interreligieuses de la Conférence Episcopale des Etats-Unis a affirmé qu’à aucun moment de l’histoire on ne peut accuser les juifs de déicide sans se mettre hors de la communion de l’Eglise catholique. A l’encontre de ce que beaucoup de gens veulent croire aujourd’hui, il est temps de rappeler, même brièvement, ce qu’enseignait toujours l’Eglise sur le meurtre judiciaire de Jésus.

D’abord le meurtre de Jésus fut vraiment un « déicide », c’est-à-dire meurtre de Dieu, parce que Jésus fut une des trois Personnes divines qui outre sa nature divine avait assumé une nature humaine. Qu’est-ce qui fut tué sur la Croix ? Seulement la nature humaine. Mais qui fut tué sur la Croix dans sa nature humaine ? Personne d’autre que la deuxième Personne divine, c’est-à-dire Dieu. Donc c’est bien Dieu qui a été tue, autrement dit, c’est le déicide qui a eu lieu.

Ensuite Jésus est mort en croix pour nous sauver tous, tous les hommes pécheurs, de nos péchés, et dans ce sens-ci il est vrai que tous les hommes furent et sont le but de sa mort. Mais uniquement les juifs (chefs et peuple) ont été les principaux agents du déicide parce que dans les Evangiles il saute aux yeux que le non-juif le plus impliqué, Ponce Pilate, n’aurait jamais condamné à mort Jésus si les chefs juifs n’avaient d’abord incité le peuple juif à réclamer sa mise en croix (Mt. XXVII, 20). Certes, les chefs éduqués étaient plus coupables que le peuple ignorant, dit St. Thomas (Somme III, 47, 5), mais tous ensemble ils ont hurlé pour que le sang de Jésus descende sur eux et sur leurs enfants (Mt.XXVII, 25).

En troisième lieu, le Pape Léon XIII au moins a estimé qu’il y a une vraie solidarité entre les juifs qui ont crié pour que Jésus meure et la collectivité des juifs des temps modernes. Dans son Acte de Consécration de la Race Humaine, n’a-t-il pas imposé à l’Eglise universelle à partir de la fin du 19me siècle de prier Dieu pour qu’il regarde enfin avec miséricorde « les enfants de ce peuple qui fut jadis votre préféré ; que sur eux aussi descende, mais aujourd’hui en baptême de vie et de Rédemption, le sang qu’autrefois ils appelaient sur leurs têtes. » ?

Mais Léon XIII est loin d’être le seul à avoir relevé cette solidarité entre les juifs de tous les temps. Aujourd’hui ne réclament-ils pas eux-mêmes la terre de Palestine en faisant valoir que c’est le Dieu de l’Ancien Testament qui la leur a donnée ? De tous les temps y a-t-il jamais eu sur la face de la terre une race-peuple-nation plus orgueilleuse de son identité à travers les siècles ? Elevés à l’origine par Dieu pour servir de crèche à son Messie, lorsqu’il est venu, hélas, ils ont refusé collectivement de le reconnaître. Collectivement aussi, ce qui veut dire qu’il y a toujours de nobles exceptions, ils sont restés fidèles à ce refus, en sorte qu’ils ont changé de religion. Celle d’Abraham, de Moïse et de l’Ancien Testament ils l’ont remplacée par celle d’Anne, de Caïphe et du Talmud. Tragiquement, c’est leur formation messianique même aux mains de Dieu qu’ils tordent pour rejeter sans cesse celui qu’ils tiennent pour un faux messie. L’Eglise a toujours enseigné qu’à la fin du monde ils se convertiront (cf. Rom. XI, 26–27), mais d’ici là il semble fatal qu’ils continueront d’agir, collectivement, en ennemis du vrai Messie.

Comment le Pape peut-il subvertir des vérités si anciennes ?

Kyrie eleison.

Athéisme des Athées

Athéisme des Athées on octobre 8, 2011

Il y a une phrase fascinante du compositeur allemand, Joannes Brahms (1833–1899), qui montre comment un homme peut n´avoir aucune foi religieuse du tout, et malgré cela reconnaître du moins qu´il existe un ordre objectif. Une telle reconnaissance est une ancre dans la réalité et elle a donné à Brahms l´accès à une grande beauté qui se reflète dans sa musique. La crise d´innombrables âmes modernes réside dans le fait qu´elles sont convaincues qu´il n´existe absolument rien d´objectif. Elles se trouvent emprisonnées à l´intérieur de leur propre subjectivité, ce qui constitue une prison assez dénudée, avec une musique de suicides !

En 1878 Brahms écrivit pour un violoniste hors pair, son ami Joseph Joachim (1831–1907), l´une de ses œuvres les plus belles et les plus aimées (« Aimez-vous Brahms ? » – oui !) – le Concert pour violon en Ré majeur. Après avoir écouté Joachim l´interpréter, il dit : « Mmm ! . . . – oui . . . il peut être joué de cette façon-là ». En d´autres mots, alors que Brahms était en train de composer le Concert, il l´avait entendu dans son oreille intérieure joué d´une certaine manière, mais il reconnaissait que l´interprétation quelque peu différente que quelqu´un d´autre pourrait donner de sa composition serait, elle aussi, légitime.

Or il est évident qu´il y a des façons de jouer le Concert que Brahms n´aurait pas acceptées, mais tant qu’un violoniste, tout en interprétant sa composition selon une approche différente de la sienne, poursuivait le même but que lui-même avait visé en le composant, Brahms ne se voyait pas dans la nécessité d´insister sur sa propre interprétation. Le but objectif importait plus que l´ interprétation subjective, de telle manière que si sa composition permettait à toutes sortes d´exécutants de parvenir à ce but, alors – dans certaines limites – tous étaient les bienvenus pour interpréter le Concert tel qu´ils le désiraient. L´objet passait au-dessus du sujet.

Cette primauté de l’objet signifie, en dernière instance, Dieu au-dessus de l´homme, et cependant Brahms n´était pas croyant. Le compositeur Tchèque catholique, Antonin Dvorak (1841–1904), ami et admirateur de Brahms, s´exclama une fois à son sujet « Quel grand homme ! Quelle grande âme ! Et il ne croit en rien ! Il ne croit en rien ! » En effet Brahms n´était pas Chrétien – il exclut délibérément de son Requiem Allemand toute mention de Jésus-Christ. De plus il n´admettait être croyant d´aucune sorte : il déclarait que les textes de la Bible qu´il avait utilisés pour le Requiem étaient là pour l´expression du sentiment plus que pour une quelconque profession de religion. Le sujet passait là au-dessus de l´objet. Et on peut penser qu’à cette incroyance professée de la part de Brahms correspond dans une bonne partie de sa musique le manque d´une certaine spontanéité et joie.

Mais que de beauté comme automnale y trouvons-nous, et d´ordre soigneusement agencé ! Cet agencement artistique et son reflet des beautés de la Nature, par exemple dans le Concert pour violon, rappellent le lieu où Notre Seigneur dit qu’il y a des âmes qui le nient en parole mais l´honorent en action (Mt.XXI, 28–29). Aujourd´hui, alors que la plupart des âmes le nient en parole, combien y en a-t-il qui de façon ou d´autre honorent, par exemple dans la musique ou dans la Nature, au moins l´ordre que Notre Seigneur a établi dans tout son univers. Une telle fidélité n´est d’aucune façon encore celle de la Foi catholique qui seule peut sauver, mais elle représente au moins cette mèche fumante qui ne devrait pas être éteinte (Mt.XII, 20).

Puissent les Catholiques comblés de la plénitude de la Foi faire preuve de discernement envers de telles âmes autour d´eux, et puissions nous avoir compassion des multitudes que les ennemis de Dieu ont éloignées de lui, dans la musique comme dans tout autre domaine (Mc.VIII, 2).

Kyrie eleison.

Dixième Anniversaire

Dixième Anniversaire on octobre 1, 2011

Le dixième anniversaire du 9/11 est venu et passé le 11 septembre, il y a trois semaines. Apparemment dans les médias des USA, il y eut un tel torrent de sentimentalité à cette occasion, que les pluies torrentielles récentes de la côte Est des États-Unis ont paru, en comparaison, une simple ondée. Toutefois, avant que le seul fait d’aborder ce sujet ne devienne « antisémite », demandons-nous avec un commentateur américain d’une intelligence et d’une intégrité indiscutables, ce que fût exactement la réalité de cet évènement.

Ce commentateur, le Dr. Paul Craig Roberts, avait annoncé il y a quelques mois qu’il cessait d’écrire. Il était découragé par le manque de lecteurs intéressés par la vérité. Heureusement il n’a pas trop tardé à revenir sur sa décision. C’est un homme qui dit la vérité comme on en rencontre trop peu autour de nous. « Aux États-Unis le respect de la vérité est mort », tel est le titre de son article du 12 sept., publié sur infowars.com. Comme il le suggère, la perte de la vérité est le drame réel, aussi bien du 9/11 que des dix années suivantes, non seulement aux USA mais de fait dans le monde entier.

Le Dr. Roberts possède lui-même une formation scientifique, et comme tel il dit être totalement convaincu par les évidences scientifiques présentées lors de la réunion sur les évènements du 9/11 tenue du 8 au 11 sept. 2011 à l’Université Ryerson à Toronto, au Canada. Au cours de quatre journées de conférences, des scientifiques, chercheurs, architectes et ingénieurs de renom présentèrent le résultat de leurs recherches sur les évènements du 9/11 (leurs découvertes sont peut-être encore accessibles sur http ://www.ustream.tv/channel/thetorontohearings). Le Dr. Roberts écrit que leurs recherches « ont démontré que dans le cas du bâtiment WTC7 il s’agissait d’une démolition contrôlée classique, et que ce sont des dispositifs incendiaires et explosifs qui ont provoqué l’effondrement des Tours Jumelles. Il n’y a plus aucun doute à ce sujet. Quiconque déclare le contraire ne dispose d’aucune base scientifique pour l’affirmer. Ceux qui croient à la version officielle croient en un miracle qui défie les lois de la physique ».

Le Dr. Roberts fait état de quelques-unes seulement des nombreuses preuves scientifiques présentées au Canada, par exemple la découverte récente de nanothermite – mélange d’aluminium pulvérisé et d’un oxyde métallique formant un explosif très fort – dans la poussière produite par l’effondrement des Tours. Mais, écrit-il, la révélation d’une telle malveillance est si écrasante que la plupart des lecteurs y trouveront un défi à leur force mentale et émotionnelle ». La propagande du gouvernement et les médias « presstitués » peuvent douter de la version officielle des gouvernements. Les faits, la science, et l’évidence ne comptent pour rien (c’est l’expérience de quelqu’un d’autre que je connais !). Le Dr. Roberts cite un professeur de Droit de Chicago et d’Harvard qui a même proposé que ceux qui s’appuient sur les faits pour douter de la propagande du gouvernement, devraient être réduits au silence !

Selon une parole célèbre de G. K. Chesterton, lorsque les gens cessent de croire en Dieu, ils ne croient pas en rien du tout, ils croiront n’importe quoi. Le plus grave, c’est que parmi les milliards de ceux qui perdent la vérité du 9/11 se trouvent des catholiques qui ne peuvent ou ne veulent pas voir l’évidence que le 9/11 est un travail « fait maison », des catholiques qui ne peuvent ou ne veulent pas voir la dimension proprement religieuse du triomphe mondial d’un tel lavage de cerveau, d’un tel mensonge que représente la version officielle du 9/11. Que de tels catholiques prennent garde. Cela peut paraître une exagération insensée de dire qu’ils risquent de perdre la Foi, mais n’avons-nous pas l’exemple effrayant de Vatican II ? N’avons-nous pas assez proches de nous les années 1960 au cours desquelles un nombre considérable de catholiques voyaient avec tant de sympathie le monde moderne qu’ils en sont arrivés à penser que leur Église devrait s’adapter à lui ? Le Concile Vatican II n’en fut-il pas le résultat ? Et celui-ci qu’a-t-il fait de leur Foi ?

Kyrie eleison.

Films de Crise

Films de Crise on septembre 24, 2011

Deux films intéressants sont déjà sortis au sujet de l’avènement aux Etats Unis de la crise financière et économique, qui depuis 2008 menace de miner tout le genre de vie de l’Occident. Les deux films sont bien réalisés. Tous les deux sont persuasifs. Toutefois l’un d’eux dépeint les banquiers comme des héros tandis que l’autre les montre comme des bandits. Si la société occidentale a un quelconque avenir cette contradiction mérite que l’on y réfléchisse.

Le film documentaire Inside Job consiste en une série d’entrevues avec des banquiers, des politiciens, des économistes, des hommes d’affaires, des journalistes, des intellectuels, des conseillers financiers, etc. Il en ressort un tableau effrayant de cupidité et de collusion dans la fraude au sommet de la société américaine dans tous ces domaines. La libre entreprise fut la justification d’une abolition du contrôle des activités financières dans les années 1980 et 1990, ce qui a donné aux hommes d’argent un pouvoir toujours plus grand au point de contrôler tous les politiciens, journalistes et intellectuels influents. Ainsi un impitoyable processus de pillage de la classe moyenne et des travailleurs est toujours en cours. La colère des victimes augmente et menace d’exploser, mais, en tout cas jusqu’à présent, les hommes d’argent ne peuvent s’empêcher de se gaver à l’abreuvoir qu’ils ont si bien planifié à leur profit. “L’avarice est bonne. Elle fait tourner le monde,” disent les “banksters”, autrement dit, les banquiers-gangsters.

Dans le deuxième film, Too Big to Fail, sont représentés les évènements dramatiques de l’automne 2008 ayant pour centre l’effondrement de Lehman Brothers, l’une des principales banques d’investissement de New York. Hank Paulson, alors ministre de finances des États Unis, entre en scène au moment oû, en suivant les principes classiques de la libre entreprise, il rejette l’opération de sauvetage par le gouvernement qui seule aurait pu sauver Lehman Brothers de la faillite. Mais il en résulte un tel ébranlement de la communauté financière mondiale de par la menace d’un effondrement universel du commerce et de la finance, que Paulson et ses camarades du gouvernement avec l’aide de tous les principaux banquiers de New York, doivent persuader le Congres des Etats Unis d’approuver un sauvetage par les contribuables, au profit des grandes banques dont on ne peut permettre la faillite. Il y parvient juste à temps. Le système est sauvé. Le gouvernement et les banquiers sont les héros du jour. Une fois encore le capitalisme prouve être la merveille que nous avons toujours su qu’il était-mais cette fois-ci grâce à l’intervention socialiste !

Alors, les banquiers sont-ils des héros ou des bandits ? Réponse : des héros, tout au plus à court terme, mais certainement des bandits au bout du compte, car un minimum de bons sens suffit pour réaliser qu’aucune société ne peut être bâtie sur l’avarice, parce que toute société nécessite l’altruisme. Dans n’importe quelle société il y aura toujours ceux qui possèdent, et ceux qui ne possèdent pas (cf.Jn XII, 8). Les dirigeants d’une société qui possèdent l’argent et le pouvoir doivent absolument s’occuper des masses qui n’ont ni l’un ni l’autre, autrement il y aura révolution et chaos. Bien sûr les globalistes tirent leurs plans sur le chaos de demain pour qu’il leur livre le pouvoir mondial le jour suivant, mais tandis qu’ils peuvent proposer, c’est Dieu qui dispose.

En attendant les Catholiques et quiconque se préoccupe de l’avenir devraient voir ces deux films et se poser certaines questions incommodes au sujet du capitalisme et de la libre entreprise. Comment se fait-il que le capitalisme ne pouvait être sauvé cette fois-ci que par le socialisme ? Le gouvernement est-il alors chose aussi mauvaise qu’on le pense ? Le capitalisme est-il réellement si bon ? Comment une société peut-elle dépendre de l’avarice des hommes pour survivre ? Comment la nôtre a-t-elle pu tomber dans une telle dépendance ? Et y a-t-il en ce moment quelque signe que ce soit que l’on se pose de telles questions ? Ou est-ce que le culte rendu par tous à Mammon – appelons les choses par leur nom – bat son plein ?

Tant que Jésus Christ n’absout pas les hommes de leurs péchés par l’intermédiaire de ses prêtres, aucun système de société post-chrétien, ne peut, en dernier recours, fonctionner. Le capitalisme n’a pu fonctionner qu’en parasitant ce qui restait encore du Catholicisme des siècles précédents.

Kyrie Eleison.

Danger Éternel

Danger Éternel on septembre 17, 2011

“Pourquoi nous autres êtres humains sommes-nous ici sur la terre ?” me demandait tout récemment un vieil ami. Je lui répondis, bien sûr, – ”Pour louer, aimer et servir Dieu, et ce faisant sauver . . . ” Il m’interrompit : “Non, ce n’est pas la réponse que j’attends”, dit-il. “Ce que je veux dire, c’est qu’avant que je ne sois venu à l’existence, je n’étais pas, et je ne courais aucun danger. Maintenant que j’existe je me trouve sérieusement exposé au danger de perdre mon âme. Pourquoi m’a-t-on donné sans mon consentement cette dangereuse existence laquelle, une fois reçue, il m’est désormais impossible de refuser ?”

Exprimée en ces termes, la question est sérieuse, car elle jette un doute sur la bonté de Dieu. Certes, c’est Dieu qui donne à chacun de nous la vie et, par là-même, nous place face au choix que nous ne pouvons éviter, entre le chemin escarpé et étroit qui mène au Ciel et la route large et facile qui conduit en Enfer (Mt.VII,13–14). Il est certain aussi que les ennemis du salut de nos âmes, le monde, la chair et le Diable, sont dangereux, car c’est là un triste fait que le plus grand nombre d’âmes tombent en Enfer à la fin de leur vie sur terre (Mt. XX,16). Alors comment peut-il être juste pour moi de me trouver dans un tel péril sans aucun choix de ma part ?

La réponse est sûrement que si le danger n’était en aucune façon de ma propre faute, alors vraiment la vie pourrait être un cadeau empoisonné. Mais si, comme c’est souvent le cas, le danger est en grande partie de ma propre faute, et si le même libre-arbitre qui, mal utilisé, peut me faire tomber en Enfer, peut aussi, bien utilisé, me faire entrer dans une éternité de bonheur inimaginable, alors non seulement la vie n’est aucunement un cadeau empoisonné, mais au contraire elle constitue l’offre magnifique d’une glorieuse récompense hors de toute proportion avec l’effort relativement léger qu’il m’aura coûté sur terre d’avoir évité le danger en faisant bon usage de mon libre-arbitre (Is. LXIV, 4).

Néanmoins celui qui pose la question pourrait objecter que ce n’est pas de sa faute à lui que ces trois ennemis de son salut existent :—”Le monde qui nous incite à la mondanité et à la concupiscence des yeux est tout autour de nous du berceau à la tombe : on ne peut s’en échapper qu’à l’heure de la mort. La faiblesse de la chair va de pair avec le péché originel et remonte à Adam et Ève. Et je n’étais pas là alors ! Le Diable lui aussi existait bien avant que je ne sois né, et il est déchaîné en ces temps modernes !”

A cela on peut répondre que les trois ennemis ne sont que trop aptes à être liés à notre propre faute. Pour ce qui est du monde, nous devons certes vivre dans le monde, mais nous ne devons pas être du monde (Jn. XVII,14–16). Il dépend de nous ou d’aimer les choses de ce monde, ou de leur préférer les choses du Ciel. Combien de prières dans le Missel demandent la grâce de préférer les choses du Ciel ! Quant à la chair, plus nous fuyons sa concupiscence en nous, plus son aiguillon perd sa force, mais qui d’entre nous peut dire qu’il n’a par aucun de ses propres péchés personnels renforcé la concupiscence et le danger, au lieu de les diminuer ? Et quant au Diable, son pouvoir de tenter est strictement limite par Dieu Tout-puissant, et l’Écriture de Dieu même nous garantit qu’Il nous donne la grâce nécessaire pour vaincre les tentations qu’Il permet (I Cor. X,13). Bref, ce que dit Saint Augustin au sujet du Diable s’applique aussi au monde et à la chair : ils sont comme un chien enchaîné qui peut aboyer mais non pas mordre, à moins que l’on ne choisisse de trop s’en rapprocher.

Ainsi il est vrai qu’il existe un degré inévitable de danger spirituel dans la vie humaine, mais il dépend de nous, avec la grâce de Dieu, de maîtriser ce danger, et la récompense en est au-delà de ce monde et de tout ce qu’il peut imaginer (I Cor. II,9).

Kyrie Eleison.

Tuteurs de Tomates – I

Tuteurs de Tomates – I on septembre 10, 2011

Il y a quelques mois une épouse et mère de famille m’a dit qu’elle avait des difficultés à communiquer avec son mari. Ils ne pouvaient guère parler entre eux du problème sans se fâcher. A tort ou à raison j’ai deviné que son problème était ce refus universel, délibéré et diabolique de la merveilleuse complémentarité, pensée par Dieu, pour les rôles respectifs de l’homme et de la femme dans le mariage. Voici ce que je lui ai écrit. Elle dit en avoir été aidée. Espérons que cela aidera d’autres aussi. (Attention, mesdames, je ne pense PAS que tout le problème soit de votre côté !)

Je regrette d’apprendre que vous passez par un moment difficile dans votre mariage. Première Règle : ne vous disputez jamais avec votre mari devant les enfants, ni là où ils peuvent entendre. Les enfants d’abord. Vous ne pouvez pas servir la famille en rapetissant votre mari ou en vous disputant avec lui devant les enfants. Au contraire.

Deuxième Règle : RESPECTEZ votre mari, même s’il ne le mérite pas toujours. C’est l’amour qui fait marcher les femmes, le grand moi qui fait marcher les hommes. Différence énorme. Voilà pourquoi St Paul – PAROLE DE DIEU – dit :—« Femmes, obéissez à vos maris ; maris, chérissez vos femmes. » Enorme différence. Dans tout mariage où le mari montre qu’il aime sa femme et où la femme respecte son mari, on trouve normalement l’essence de ce qu’il faut pour faire un mariage heureux. Et s’il ne montre pas qu’il vous aime, rendez-vous au moins aimable, ce que vous ne ferez jamais en vous battant avec lui.

Coûte que coûte, respectez votre mari. Il a besoin plus de votre respect que de votre amour. Vous, c’est l’inverse. Vous avez plus besoin de son amour que de son respect. Obéissez-lui. Ne montrez jamais que vous lui dites ce qu’il doit faire. Faites en sorte que c’est lui qui décide de faire ce que vous voulez qu’il fasse. Que la femme travaille en-dehors de la maison, ce n’est pas une bonne chose, surtout si elle gagne plus que son mari. Si en effet c’est votre cas, ne le montrez JAMAIS. Déguisez-le. Un homme a besoin de se voir lui-même comme le gagne-pain, en tant que chef de la maison. C’est vous qui êtes le cœur de la famille, tout aussi nécessaire que son chef, peut-être même plus, mais ce n’est pas vous le chef. Et si parfois les circonstances vous obligent à agir en chef, n’en faites pas état, mais DEGUISEZ-LE.

Cela me surprendrait si vous n’arriviez pas à faire marcher votre mariage. Normalement il dépend de la femme de s’adapter à l’homme et pas l’inverse. Proverbe russe – « Tel le tuteur pour la tomate, tel l’homme pour la femme ».Et si votre homme n’est pas un tuteur, faites tout ce qui est dans votre pouvoir pour en faire un. Et si vous n’y arrivez pas, déguisez-le encore une fois. Dieu a fait la femme plus adaptable que l’homme pour que les femmes s’adaptent à leurs hommes.

Vous avez dit une fois que la famille avait besoin d’argent pour l’éducation des enfants. Vous est-il venu à l’esprit que l’éducation la meilleure et la plus importante, des filles au moins, est dans la cuisine de leur mère ? A condition qu’elle reste à la maison. Par votre exemple vous avez beaucoup plus à donner à vos filles que ne pourrait donner aucune école dehors. Et donnez-leur l’exemple précieux d’une épouse et mère qui respecte son mari et lui obéit malgré tous les problèmes. Les enfants sont très observateurs. Votre exemple envers votre mari est d’une importance capitale pour le bonheur de ce que seront à l’avenir leurs mariages et foyers.

Discutez avec votre mari, si vous voulez, mais tranquillement, avec respect, et loin des enfants. Et ne dites pas, « Moi aussi, j’ai peiné toute la journée et j’ai besoin de compréhension le soir à la maison . » Il n’est pas normal que les mères de famille travaillent en-dehors de la maison, et les maris le sentent, même si c’est leur propre faute. Les hommes sont ce qu’ils sont. Celui-ci est l’homme destiné par Dieu pour être votre époux. Donnez à vos enfants l’exemple de le respecter. Voilà pour eux un don précieux, surtout pour les filles.

Toutes les familles ont besoin aujourd’hui de prières puissantes. Mère de Dieu, aidez-les !

Kyrie Eleison.