Sainte Mère

Nouvelle Année

Nouvelle Année on décembre 31, 2011

Et ainsi encore une année se termine sans que le ciel nous soit tombé sur la tête (ainsi que le redoutaient nos ancêtres les Gaulois). Depuis des dizaines d’années je dis qu’il est sur le point de tomber, par exemple à un petit groupe de personnes en France il y a quelques cinq ou sept ans. Parmi eux il y avait un prêtre de la Fraternité St Pie X qui avait été séminariste à Ecône lorsque j’y étais professeur à la fin des années `70 et au début des années `80. « Excellence, » dit-il, « ne disiez-vous pas cela il y a 25 ans ? » Mais il le dit avec un petit sourire. Peut-être pensait-il qu’un jour je pourrais avoir raison.

Alors, est-ce que 2012 sera l’année qui voit tomber le ciel ? Nombreux sont les commentateurs séculiers qui pensent que ce pourrait bien être l’année ou l’économie mondiale implose. Certainement la dette ne peut s’empiler indéfiniment comme elle s’empile depuis des dizaines d’années. Par exemple, les aides sociales sont un fardeau insupportable qui pèse sur le budget de nombreuses démocraties occidentales, mais presque par définition un politicien démocratique est incapable de prendre les décisions drastiques nécessaires pour restaurer l’équilibre fiscal, parce que s’il veut être réélu il ne peut y toucher. On a bien dit qu’une démocratie ne peut plus durer à partir du moment où le peuple se rend compte qu’il a accès à l’argent de l’Etat.

Alors, 2012 est-elle l’année ou les démocraties occidentales finiront par tomber ? Peut-être. En effet beaucoup de gens aujourd’hui ont la sensation qu’un quelconque désastre se prépare, et sûrement cela ne mettra pas 30 ans encore pour arriver, se dit-on. Pourtant cela fait déjà beaucoup d’années qu’on se le dit. Peut-être le libéralisme a-t-il enivré les gens à tel point que même le chaos qui va toujours augmentant les laisse indifférents. Néanmoins tandis que les roues du moulin de Dieu moulent lentement, dit le proverbe, elles moulent très finement. En d’autres mots toutes les factures de Dieu devront être payées, et le jour du règlement viendra, et ce sera sur des comptes bien plus sérieux que ceux des aides sociales.

Sera-ce pour cette année, l’année prochaine, un jour, jamais ? Certainement pas jamais. Il arrivera à l’heure de Dieu. L’année importe relativement peu. Comme le dit Hamlet (Act V,2), « Il y a une providence dans la chute d’un moineau. Si c’est maintenant, ce n’est pas pour demain ; si ce n’est pas pour demain, ce sera maintenant ; si ce n’est pas pour maintenant, de toute façon cela arrivera : le tout est de se tenir prêt. » Il y a une Providence. Il y a un Dieu, et le moment choisi par Lui est le meilleur pour le salut des âmes. « Le moment de Dieu est le meilleur de tous », dit le proverbe allemand.

Remarquez, Dieu ne demande pas à la plupart d’entre nous d’essayer de faire quelque chose pour entraver la course présente de l’Eglise et du monde vers leur destruction. Je parie que même bon nombre de leaders publiques du monde se sentent en privé incapables de faire quoi que ce soit, et je me demande si jusqu’aux contrôleurs secrets du monde, poussés par l’Enfer à se faire les maîtres du monde, se sentent toujours sûrs d’être maîtres du jeu. « Dès maintenant, il n’y a que Moi qui puisse vous aider, » a dit la Mère de Dieu.

Ce que Dieu nous demande c’est de vivre en sa grâce et de lui faire confiance. Quand arrivera l’effondrement, que ce soit en 2012 ou à un autre moment, du point de vue humain ce sera sans aucun doute plutôt douloureux, mais du point de vue de Dieu ses châtiments sont des actes de miséricorde. St. Paul cite les Proverbes (III, 11–12) : « Mon fils, ne rejette pas la correction du Seigneur, et ne défaille point quand tu es châtié par Lui. Car celui que le Seigneur aime, Il le châtie. » Et St. Paul enclenche (Héb.XII, 7–8) : « Supportez donc la correction. Dieu vous traite comme des fils. Car quel est le fils que le père ne corrige pas ? Mais si vous êtes exempts du châtiment auquel tous ont part, vous êtes donc des enfants illégitimes, et non de vrais fils. »

Le tout est de se tenir prêt, comme les vierges sages de la parabole (Mt. XXV, 1–13).

Joyeux Nouvel An.

Kyrie eleison.

Religion d’État ? – II

Religion d’État ? – II on décembre 10, 2011

Selon la religion du libéralisme – on ne pourra jamais assez répéter que le libéralisme sert d’une religion de remplacement – c’est une hérésie absolue de déclarer que tout Etat sur la terre doit apporter son appui à la religion catholique et la protéger. Cependant si Dieu existe, si Jésus-Christ est Dieu, si toute société naturelle d’êtres humains, tel l’Etat, est une créature de Dieu, et si Jésus-Christ a fondé l’Eglise Catholique comme seul et unique instrument pour sauver les hommes des feux éternels de l’Enfer, alors à moins qu’un Etat veuille faire la guerre à l’espèce humaine, il est tenu de favoriser et de protéger l’Eglise Catholique. Mais il y a des objections à cette conclusion. Voyons-en trois des plus communes :—

Première objection : Notre Seigneur Lui-même dit à Ponce Pilate (Jn.XVIII, 36) que son Royaume n’était pas de ce monde. Or l’Etat est de ce monde. Donc l’Etat ne doit rien avoir à faire avec son Royaume ni avec son Eglise.

Solution : Notre Seigneur disait à Pilate que son Royaume et l’Etat sont distincts mais Il ne disait pas qu’ils doivent être séparés. L’âme d’un homme est distincte de son corps, mais les séparer c’est la mort de l’homme. Les parents son distincts de leurs enfants, mais les séparer (comme les Agences de l’Enfance sont aujourd’hui encouragées à le faire) c’est la mort de la famille. L’Eglise et l’Etat son distincts l’un de l’autre comme la vie sur terre est distincte de la vie éternelle, mais les séparer c’est mettre un abîme entre la première et le second, et c’est grandement multiplier le nombre de citoyens qui tomberont en Enfer.

Seconde objection : La religion Catholique est vraie. Mais on peut laisser la Vérité faire son propre chemin. Par conséquent la religion Catholique n’a pas besoin du pouvoir de coercition de l’Etat pour l’aider, tel que la suppression en public de la pratique de toutes les autres religions.

Solution : En elle-même, « La vérité est puissante et prévaudra », comme disaient les Latins, mais parmi nous autres hommes elle ne prévaudra pas facilement, à cause du péché originel. N’eussent été tous les êtres humains (à l’exception de Notre Seigneur et de Notre Dame) affectés depuis la Chute des quatre blessures d’Ignorance, Malice, Faiblesse et Concupiscence, alors il serait beaucoup plus facile pour la vérité de prévaloir, et Thomas Jefferson pourrait avoir eu raison de proclamer que la vérité n’a besoin que d’être exposée sur la place du marché pour prévaloir. Mais les Catholiques savent ce que l’Eglise enseigne, à savoir que l’homme demeure même après le baptême sujet à l’attirance vers le bas du péché originel, de telle sorte que pour trouver cette vérité sans laquelle il ne peut sauver son âme, il a besoin de toute aide raisonnable de la part de son Etat. Cette aide raisonnable exclut que l’Etat force quiconque d’être Catholique, mais elle inclut que l’Etat éloigne de la place du marché de Jefferson toute contre-vérité dangereuse

Troisième objection : Un grand pouvoir peut être grandement abus é . Or l’union de l’Eglise et de l’Etat renforce beaucoup le pouvoir de l’un et de l’autre. Par conséquent elle peut faire beaucoup de mal – voyez comme l’Eglise Conciliaire et le Nouvel Ordre Mondial se renforcent l’un l’autre !

Solution : « Le mauvais usage ne peut empêcher l’usage », disaient les Latins. Notre Seigneur aurait-Il du ne pas nous donner la Sainte Eucharistie pour la raison qu’elle peut donner lieu à un usage sacrilege ? L’Eglise Conciliaire se réunissant avec l’Etat libéral est un puissant mauvais usage de l’union de l’Eglise et de l’Etat, mais cela prouve l’erreur du libéralisme, non pas l’erreur de l’union de l’Etat Catholique avec l’Eglise Catholique.

Kyrie eleison.

Théories de la Conspiration.

Théories de la Conspiration. on novembre 5, 2011

A la suite du récent « Commentaire Eleison » sur le déicide (CE 222), certains lecteurs pourraient s’attendre a ce que le « Commentaire Eleison » fasse souvent mention du rôle des Juifs dans les affaires du monde, mais ils risqueraient d’être déçus. Dans les 225 numéros déjà publiés, je crois que tout au plus une petite dizaine de numéros ait fait mention explicite des Juifs. Car quelque soit le problème qu’ils peuvent ou ne peuvent pas représenter, ils ne sont certainement pas le problème principal. Le principal problème, c’est cet athéisme de l’homme moderne qui est aussi la préoccupation centrale du « Commentaire Eleison », comme j’espère que ses lecteurs le constatent.

Les théories du complot comme celle des Juifs conspirant pour dominer le monde, sont courantes, mais il y a deux exagérations entre lesquelles il est sage, mais pas toujours facile, de garder le juste équilibre. Suivant les media la plupart de gens estiment que toutes les théories du complot sont des bêtises, et que seules les « maniaques du complot » y croient. D’autre part une petite minorité, mais aux fortes convictions, soutient que tous les événements du monde doivent leur explication à l’une ou l’autre conspiration, en particulier à une conspiration juive. C’est un écrivain célèbre de l’Eglise d’il y a 1800 ans qui a le mieux dit la vérité essentielle là-dessus.

Tertullien (160–220) a dit que la Foi catholique et le pouvoir juif sont comme les deux plateaux d’une balance : dans la mesure où la Foi catholique augmente, dans la même mesure le pouvoir juif diminue, et quand la Foi catholique baisse, le pouvoir juif monte. Mais la Foi est au-dessus du pouvoir. C’est pourquoi le problème principal n’est pas les Juifs, mais la montée ou la baisse de la Foi chez les hommes. Et c’est pourquoi il y a pour de vrai des conspirations, elles jouent un rôle important et elles ne doivent pas être sous-estimées, mais le problème central réside dans l’homme qui se détourne du vrai Dieu et de son unique véritable Eglise. En bref – et c’est le point crucial – les Gentils ne doivent s’en prendre qu’à eux-mêmes si le pouvoir juif est si écrasant aujourd’hui.

Par conséquent, s’il y a des gens qui commencent à se rendre compte de ce que Disraeli et Woodrow Wilson insinuaient clairement sans pouvoir le dire trop ouvertement, à savoir qu’il y a un pouvoir occulte qui dirige les événements du monde, qu’ils ne perdent pas la tête en accusant comme si ce sont les seuls coupables les Illuminati, ou les Juifs, ou les Francs-Maçons, ou qui que ce soit, mais qu’ils comprennent la sagesse de cette parole de Saint Pie X : « Que chaque homme fasse son devoir, et tout ira bien ». En effet notre premier devoir est envers Dieu, ainsi que l’indique le Premier Commandement, en sorte que si nous faisions tous notre premier devoir en nous tournant vers Dieu, il serait pour Lui un simple jeu d’enfants de défaire l’actuel pouvoir de ses divers ennemis qu’Il a Lui-même permis, en n’intervenant pas pour l’empêcher.

Ainsi avant l’intervention de Notre Dame à Fatima en 1917, les ennemis de l’Eglise s’étaient complètement emparés du gouvernement du Portugal, mais quand pratiquement tout le peuple Portugais se mit à prier et faire pénitence ainsi que Notre Dame l’avait demandé, alors Elle a simplement dissous le pouvoir des ennemis de l’Eglise par une révolution sans effusion de sang. Le Portugal devint, pour une grande partie de ce 20 èmesiècle qui chassait Dieu et dans lequel le Communisme triomphait partout, la vitrine d’un Etat catholique.

Les plus intelligents parmi les ennemis de Dieu se rendent bien compte qu’ils Lui servent de fléau pour flageller son peuple infidèle. Si seulement les amis de Dieu comprenaient qu’ils sont opprimés par ses ennemis pour les aider à revenir vers Lui et ainsi parvenir au Ciel, alors les théories du complot s’estimeraient à leur juste valeur : ni plus, ni moins importantes qu’elles ne le sont en réalité.

Kyrie eleison.

Tuteurs de Tomates – I

Tuteurs de Tomates – I on septembre 10, 2011

Il y a quelques mois une épouse et mère de famille m’a dit qu’elle avait des difficultés à communiquer avec son mari. Ils ne pouvaient guère parler entre eux du problème sans se fâcher. A tort ou à raison j’ai deviné que son problème était ce refus universel, délibéré et diabolique de la merveilleuse complémentarité, pensée par Dieu, pour les rôles respectifs de l’homme et de la femme dans le mariage. Voici ce que je lui ai écrit. Elle dit en avoir été aidée. Espérons que cela aidera d’autres aussi. (Attention, mesdames, je ne pense PAS que tout le problème soit de votre côté !)

Je regrette d’apprendre que vous passez par un moment difficile dans votre mariage. Première Règle : ne vous disputez jamais avec votre mari devant les enfants, ni là où ils peuvent entendre. Les enfants d’abord. Vous ne pouvez pas servir la famille en rapetissant votre mari ou en vous disputant avec lui devant les enfants. Au contraire.

Deuxième Règle : RESPECTEZ votre mari, même s’il ne le mérite pas toujours. C’est l’amour qui fait marcher les femmes, le grand moi qui fait marcher les hommes. Différence énorme. Voilà pourquoi St Paul – PAROLE DE DIEU – dit :—« Femmes, obéissez à vos maris ; maris, chérissez vos femmes. » Enorme différence. Dans tout mariage où le mari montre qu’il aime sa femme et où la femme respecte son mari, on trouve normalement l’essence de ce qu’il faut pour faire un mariage heureux. Et s’il ne montre pas qu’il vous aime, rendez-vous au moins aimable, ce que vous ne ferez jamais en vous battant avec lui.

Coûte que coûte, respectez votre mari. Il a besoin plus de votre respect que de votre amour. Vous, c’est l’inverse. Vous avez plus besoin de son amour que de son respect. Obéissez-lui. Ne montrez jamais que vous lui dites ce qu’il doit faire. Faites en sorte que c’est lui qui décide de faire ce que vous voulez qu’il fasse. Que la femme travaille en-dehors de la maison, ce n’est pas une bonne chose, surtout si elle gagne plus que son mari. Si en effet c’est votre cas, ne le montrez JAMAIS. Déguisez-le. Un homme a besoin de se voir lui-même comme le gagne-pain, en tant que chef de la maison. C’est vous qui êtes le cœur de la famille, tout aussi nécessaire que son chef, peut-être même plus, mais ce n’est pas vous le chef. Et si parfois les circonstances vous obligent à agir en chef, n’en faites pas état, mais DEGUISEZ-LE.

Cela me surprendrait si vous n’arriviez pas à faire marcher votre mariage. Normalement il dépend de la femme de s’adapter à l’homme et pas l’inverse. Proverbe russe – « Tel le tuteur pour la tomate, tel l’homme pour la femme ».Et si votre homme n’est pas un tuteur, faites tout ce qui est dans votre pouvoir pour en faire un. Et si vous n’y arrivez pas, déguisez-le encore une fois. Dieu a fait la femme plus adaptable que l’homme pour que les femmes s’adaptent à leurs hommes.

Vous avez dit une fois que la famille avait besoin d’argent pour l’éducation des enfants. Vous est-il venu à l’esprit que l’éducation la meilleure et la plus importante, des filles au moins, est dans la cuisine de leur mère ? A condition qu’elle reste à la maison. Par votre exemple vous avez beaucoup plus à donner à vos filles que ne pourrait donner aucune école dehors. Et donnez-leur l’exemple précieux d’une épouse et mère qui respecte son mari et lui obéit malgré tous les problèmes. Les enfants sont très observateurs. Votre exemple envers votre mari est d’une importance capitale pour le bonheur de ce que seront à l’avenir leurs mariages et foyers.

Discutez avec votre mari, si vous voulez, mais tranquillement, avec respect, et loin des enfants. Et ne dites pas, « Moi aussi, j’ai peiné toute la journée et j’ai besoin de compréhension le soir à la maison . » Il n’est pas normal que les mères de famille travaillent en-dehors de la maison, et les maris le sentent, même si c’est leur propre faute. Les hommes sont ce qu’ils sont. Celui-ci est l’homme destiné par Dieu pour être votre époux. Donnez à vos enfants l’exemple de le respecter. Voilà pour eux un don précieux, surtout pour les filles.

Toutes les familles ont besoin aujourd’hui de prières puissantes. Mère de Dieu, aidez-les !

Kyrie Eleison.

Deux Repentirs

Deux Repentirs on mai 21, 2011

Il y a plusieurs mois un lecteur de ce « Commentaire » m’a demandé quelle est la différence entre le repentir de Judas Iscariote qui jette aux pieds des autorités du Temple ses 30 pièces d’argent (Mt.XXVII, 3), et le repentir de Pierre qui pleure amèrement au chant du coq (Mt.XXVI, 75). A sa question répondent très bien quelques paragraphes du Poème de l’Homme-Dieu par Maria Valtorta (1897–1961). Ce qui suit est le commentaire de Notre Seigneur (si c’est bien lui – « Dans les choses incertaines, la liberté ») sur la vision horrible qu’il venait de donner à Maria Valtorta des dernières heures de Judas Iscariote. Le texte italien est ici légèrement adapté :—

« En effet, la vision est horrible, mais pas inutile. Trop de gens pensent que ce qu’a fait Judas n’était pas si terrible. Quelques-uns vont jusqu’à dire que c’était méritoire, parce que sans son action la Rédemption n’aurait jamais eu lieu et alors il était justifié aux yeux de Dieu. En vérité je vous dis que si l’Enfer n’avait pas déjà existé, parfaitement fourni de tourments, il aurait été créé encore plus terrible éternellement pour Judas, parce que parmi les pécheurs condamnés, il est le plus pécheur et le plus condamné de tous, et pour toute l’éternité sa condamnation ne sera point adoucie.

« Il est vrai qu’il a fait preuve d’un remords de sa trahison, remords qui aurait pu le sauver s’il avait su le tourner en repentir. Mais il n’a pas voulu se repentir, et alors à son premier crime de trahison, encore compatible avec cette grande miséricorde qu’est ma faiblesse amoureuse, il a ajouté le blasphème et la résistance à toute invitation de la grâce qui le sollicitait à travers toute mémoire et trace de moi-même qu’il a rencontrées dans la fuite désespérée de ses dernières heures à Jérusalem, y compris la rencontre avec ma Mère et ses douces paroles. Il a résisté à tout. Il a voulu résister. Tout comme il a voulu me trahir. Comme il a voulu me maudire. Comme il a voulu se suicider. C’est la volonté qui compte dans les choses. En bien ou en mal.

« Lorsque quelqu’un tombe sans la volonté de tomber, je lui pardonne. Pensez à Pierre. Il m’a renié. Pourquoi ? Il ne le savait pas exactement lui-même. Était-il lâche ? Non. Mon Pierre n’était pas lâche. Dans le Jardin de Gethsémani il a bravé toute la cohorte et les gardes du Temple en coupant l’oreille de Malchus pour me défendre, au risque de sa propre vie pour cette action. Ensuite il s’est enfui. Sans avoir la volonté de le faire. Ensuite il m’a renié. Sans avoir la volonté de le faire. Mais ensuite il n’a plus quitté, et il a su suivre le chemin sanguinolent de la Croix, mon Chemin à moi, jusqu’à sa propre mort en croix. Il a su très bien me rendre témoignage, jusqu’à être tué pour sa foi intrépide. Je prends la défense de mon Pierre. Ces faiblesses étaient les derniers égarements de son humanité. Mais sa volonté spirituelle n’était pas présente en ces moments. Opprimée par le poids de son humanité, elle dormait. Mais une fois éveillée, elle ne voulut plus rester dans le péché, et elle voulut être parfaite. Je lui ai pardonné tout de suite. Par contre Judas voulut autre chose . . . »

À la fin du Poème de l’Homme-Dieu Notre Seigneur – si c’est bien lui, et je le crois – dicte à Maria Valtorta les sept raisons pour lesquelles il a fait don au monde moderne de cette longue série de visions de sa vie. La première en était de rendre aux doctrines fondamentales de l’Église leur réalité dissoute dans l’esprit des gens par le modernisme. Cela ne tombe pas à pic ? La septième de ces raisons, c’était de « faire connaître le mystère de Judas », à savoir comment une âme qui avait tant reçu de Dieu pouvait tomber si bas.

Kyrie Eleison.

Vrai Pape ? – I

Vrai Pape ? – I on avril 30, 2011

Depuis que j’ai dit il y a trois semaines (CE 195, 9 avril) que la béatification demain de Jean-Paul II ne fera de lui qu’un Néo-bienheureux de la Nouvelleglise, il était raisonnable que l’on me demandât si je ne suis pas ce qu’on appelle un « sédévacantiste ». Après tout, si je déclare virtuellement que Benoît XVI est un Néo-pape, comment puis-je croire encore qu’il est un vrai Pape ? En l’occurrence je crois qu’il est non seulement Néo-pape de l’Église conciliaire, mais aussi vrai Pape de l’Eglise catholique, parce que les deux choses ne s’excluent pas encore complètement l’une l’autre, et alors je ne crois pas que le Siège de Rome soit vacant. Voici la premi è re partie de mon raisonnement :—

D’une part je considère que Benoît XVI est un Pape valide parce qu’il a été validement élu Évêque de Rome par les prêtres des paroisses romaines, c’est-à-dire les Cardinaux, au conclave de 2005, et même si par quelque défaut caché l’élection en elle-même n’était pas valide, elle aura été convalidée, comme l’enseigne l’Église, par le fait que l’Église universelle a accepté Benoît XVI comme Pape après l’élection. Envers cet élu en tant que tel je voudrais alors montrer tout le respect, la révérence et le soutien que les catholiques doivent au Vicaire du Christ.

D’autre part les paroles et actions du Pontife sont manifestement celles d’un Pape « conciliaire », chef de l’Église conciliaire. Cela est clairement prouvé – et ce ne sont là que les preuves les plus récentes – par la néo-béatification demain de Jean-Paul II, grand promoteur de Vatican II, et par la commémoration en octobre prochain de l’événement désastreux d’Assise organisé par Jean-Paul II en 1986, où le Premier Commandement de Dieu a été bafoué au nom de l’œcuménisme conciliaire de l’homme. En effet, là où le Premier Commandement exclut absolument les fausses religions (Deut.V, 7–9), virtuellement Vatican II les embrasse toutes ( Unitatis redintegratio, Nostra Aetate ). Donc je crois que Benoît XVI est bien le Vicaire du Christ, mais je crois aussi qu’il trahit sa fonction sacrée de confirmer ses frères dans la Foi (Lc.XXII, 32), et alors tout en le respectant comme il faut en tant que successeur de Pierre, je n’entends ni le suivre ni lui obéir (Actes V,29) lorsqu’il n’agit pas comme Pierre. C’est la même distinction que faisait toujours Mgr. Lefebvre.

Mais observez que tout en trahissant – au moins objectivement – la vraie religion, Benoît XVI y tient ! Par exemple, en voulant empêcher que l’on accuse Assise III comme on a accusé Assise I de mélanger les religions, il annonce que la grande procession de toutes les religions ensemble en octobre aura lieu en silence. Autrement dit, tout en promouvant l’erreur, Benoît XVI n’entend pas abandonner la vérité ! De cette façon il ne cesse pas de ressembler à un arithméticien qui prétend que deux et deux peuvent faire indifféremment quatre ou cinq ! Lorsque c’est le Pape qui raisonne ainsi, c’est une recette pour la confusion dans l’Église de haut en bas, parce que quiconque le suit dans ce système -là d’arithmétique du 4 ou 5 s’enfoncera la tête dans la plus pure contradiction et confusion !

Mais observez encore que Benoît XVI en tant qu’arithméticien personnel prétend absolument qu’il croit que deux et deux font quatre. Et pour autant qu’il est sincère ce faisant, et il y paraît sincère – Dieu seul le sait avec certitude – il s’ensuit qu’il ne persiste pas à nier ce qu’il sait être des vérités définies de la Foi catholique. Au contraire, il semble convaincu, comme le montre Mgr Tissier, qu’il « régénère » ces vérités à l’aide de la pensée moderne ! Dès lors il devient difficile de prouver dans son cas l’accusation d’hérésie formelle, et voilà pourquoi même son amour et sa promotion de deux et deux font cinq ne fait pas encore de moi-même un sédévacantiste.

Mère de Dieu, Siège de la Sagesse, protégez-nous de la confusion !

Kyrie Eleison.